Le Prd résolument ancré dans l’opposition

(Lire sa déclaration d’appartenance à l’opposition)
C’est à l’Assemblée nationale et en marge de l’ouverture de la première session ordinaire du parlement, que les députés du Prd ont fait une déclaration politique pour annoncer de façon formelle leur appartenance à l’opposition, conformément aux résolutions adoptées par le 3ème Congrès Ordinaire du parti les 11 et 12 février 2012, entérinées par le bureau politique le 07 avril 2012.

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 La déclaration a été lue par le porte-parole du Prd l’honorable Charlemagne Honfo et en présence des députés Augustin Ahouanvoébla, Raphael Akotègnon, Edmond Zinsou et Joachim Adantinnon. Pour terminer, le porte-parole du Prd parlera du dépôt d’une proposition de loi modificative de la loi n°2001-36 portant Statut de l’opposition. Lisez ci-dessous publié l’intégralité de la déclaration.

PARTI DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE (P.R.D)
DECLARATION OFFICIELLE ET PUBLIQUE D’APPARTENANCE A L’OPPOSITION

(Loi n»2OOl-36 du 14 octobre 2O02 portant statut de l’Opposition ; Décret n°2OO8-649 du 2O novembre 2OO8)

Béninoises, Béninois, Chers compatriotes,

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Depuis l’historique Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990 qui avait redonné confiance et espoir au peuple béninois, le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) a toujours œuvré pour la consolidation de notre processus démocratique en jouant sa partition sur l’échiquier politique national.

Vingt-deux (22) ans après le début de cette exaltante expérience marquée surtout par six (6) élections législatives et cinq (5) élections présidentielles, les attentes de nos laborieuses populations, les acquis et les avancées résultant de notre combat pour la consolidation de notre démocratie ont été pratiquement réduits à néant, ne laissant plus que la peau sur les os, une coquille vidée de son contenu. En effet, il est loisible à tout observateur objectif de l’évolution de notre pays de relever le caractère persistant et marqué des dérives suivantes du régime en place:

1 – La dégradation de la gouvernance politique et économique du Bénin ;

2- la détérioration du niveau de vie des populations en termes de pouvoir d’achat ou l’amenuisement du panier de la ménagère, au point où ce n’est plus que la lutte pour la subsistance qui préoccupe aujourd’hui un nombre grandissant de nos concitoyens;

3- la tendance prononcée à l’autocratie, la disparition ou l’assassinat de citoyens non élucidés et le recul dangereux des libertés publiques, notamment les libertés syndicales;

4- la perte de l’indépendance des institutions républicaines et de contrepouvoir qui devraient assurer un bon équilibre social et politique; de toute évidence, ces institutions, par leur inféodation à l’Exécutif, ne garantissent plus d’espace d’expression de différences, encore moins de contestations ;

5- la confiscation et l’achat des moyens de communication surtout audiovisuelle qui rendent aphone toute parole jugée indésirable ou professant une approche discordante de celle du pouvoir;

6- la privation arbitraire et illégale du droit de vote de centaines de milliers de citoyens et leur exclusion du processus d’élection des dirigeants de leur choix par l’imposition d’une Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) tronquée et non consensuelle ;

7- la corruption généralisée en dépit de la marche réalisée au sommet de l’Etat contre elle, des déclarations officielles tonitruantes de tolérance zéro contre ce phénomène qui gangrène notre société, détruit la valeur du travail et s’amplifie à l’occasion des activités électorales ;

8- l’impunité des proches du pouvoir érigée en règle de ouvernement ; les semblants d’initiatives du gouvernement pour engager des poursuites contre certaines personnes apparaissent comme des mises en scène politiques en trompe l’œil, puisque les résultats sont nuls;

9- la promotion du gain facile qui a provoqué dans notre pays la ruine de milliers de compatriotes, abusés par des comportements équivoques de hautes autorités et de leurs proches au côté d’escrocs, ce qui a fait perdre des sommes faramineuses à de braves citoyens ruinés à jamais ;

10-l’improvisation, avec l’instabilité décisionnelle qui en découle, érigée en règle de gestion gouvernementale ;

11-le harcèlement, la fragilisation et l’asphyxie d’opérateurs économiques créateurs de richesses et d’emplois ;

12-la violation des droits acquis des travailleurs, notamment ceux des enseignants ;

13- la politisation à outrance de l’Administration d’Etat prenant pour base le régionalisme et le népotisme;

14-la mauvaise gestion de nos finances publiques et les

réformes hasardeuses qui ont pour effet de fragiliser le budget de l’Etat;

15-l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques et l’acharnement du pouvoir à réaliser son inféodation à l’exécutif;

16-La volonté du pouvoir de procéder à une révision clandestine et opportuniste de la Constitution.

Chers Compatriotes,

De la politique du Changement proclamée en 2006 à la politique de Refondation annoncée en 2011, en passant par la politique fumeuse du Bénin Emergent, force est de constater que le bilan est peu reluisant, caractérisé qu’il est par la mauvaise gestion économique, politique et sociale.

Face à l’impasse et les revirements spectaculaires observés à tous les niveaux, le PRD est déterminé à œuvrer pour une meilleure gouvernance et pour l’alternance démocratique.

C’est pourquoi et conformément aux résolutions adoptées par son 3ème Congrès Ordinaire des 11 et 12 février 2012, entérinées par son Bureau Politique le 07 avril 2012, le PRD déclare par la présente être formellement dans l’opposition, en attendant le dépôt d’une proposition de loi modificative de la loi n°2001-36 portant Statut de l’opposition.

Porto-Novo,
le 12 Avril 2012

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