Patrice Talon est libéré et porté en triomphe sous des hourrah

Gardé à vue au commissariat central de la ville de Cotonou, au même titre que des collaborateurs mis aux arrêts, sur une plainte formulée du ministre de l’agriculture de son pays, l’homme d’affaire béninois, Patrice Talon, vient d’être remis en libéré et est à nouveau libre de ses mouvements.

Publicité

Aux environs de 19h T.U, 20h en heure locale, sous les ovations et clameurs d’une foule immense et compacte massée aux abords du tribunal de 1ere instance de Cotonou, l’annonce de la nouvelle de la relaxe de l’homme qui, depuis quelques semaines, donne de l’insomnie au pouvoir de Boni Yayi, le chef de l’Etat du Bénin, a été faite par ses avocats-conseils. Interpellé, jeudi dernier, Patrice Talon est resté en garde-à-vue jusqu’au lendemain au commissariat central de Cotonou. Convoqué puis présenté, dans la matinée du vendredi 27 avril 2012, au cabinet du juge, il n’aura été reçu que dans l’après-midi par le magistrat Justin Gbènamêto, procureur de la République près le Tribunal de 1ère instance de la capitale économique du Bénin.

Dans le processus de son audition ordonnée et conduite par M. Gbènamêto, Patrice Talon était appuyé d’une batterie d’avocats composée des jeunes loups du barreau béninois que sont, entre autres, Maitres Djogbénou, Vlavonou, Badou et Sambaou.

Finalement, après un peu plus de «24 heures de garde-à-vue nécessaire à l’information judiciaire ouverte à son sujet et les 4 heures d’explication avec le juge», dit-on, du côté du ministère béninois de l’agriculture, à propos de sa gestion du dossier des intrants de la filière coton au Bénin, M. Talon a été purement et simplement relaxé, en même temps que ses collaborateurs, les sieurs Bruno Roger Lokossou et Narcisse Djègui mis au frais.

Vivement les résultats de la commission internationale

Dans le feu de sa libération, Patrice Talon descend du cabinet du juge et vient se présenter à la foule qui entonne spontanément «L’aube nouvelle», l’hymne national du Bénin, suivi aussitôt du «Nous ne pouvons plus reculer…», la légendaire chanson qui rappelle l’époque révolutionnaire qu’a connue le pays sous le général Mathieu Kérékou, dans les années 1970 à 1980. Une fois les retrouvailles avec l’extérieur, Talon brièvement porté en triomphe sous les acclamations et les hourrah d’une masse humaine en furie, retourne précipitamment sur ses pas et rejoint à nouveau le bureau du juge pour, a-ton appris plus tard, des raisons de sécurité. On ne le reverra plus jusqu'à ce que les ardeurs ne s’estompent et les rangs se disloquer. Le héros du jour aura été exfiltré par une porte dérobée en évitant soigneusement de prendre par l’entrée principal ou l’attendait l’épaisse haie d’honneur formée par ses employés, parents, amis et sympathisants, lesquels tenaient à lui témoigner leur soutien. A l’abri des regards, il s’engouffre sans crier gare dans une voiture rutilante noire qui disparait dans un crissement de pneus, laissant derrière lui des gens acquises à sa cause et prêts à tout donner pour le voir libre.

Publicité

Dans le dossier qui est brandi contre lui, on enjoint à Patrice Talon, homme d’affaire ayant pion sur rue dans d’autres pays de la sous-région (Côte-d’Ivoire, Mali, Sénégal…) de donner des «clarifications quant à la subvention d’intrants coton pour la campagne agricole 2011-2012». Ce à quoi, l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) du magnat, répond en exigeant plutôt du gouvernement la publication du rapport de la commission d'enquête internationale mise sur pied pour connaitre de l’affaire. On en déduit que le bras-de-fer ainsi créé n’est pas prêt de se calmer, faisant même présager des lendemains qui ne chantent pas pour les parties impliquées.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité