(Plaidoyer pour un contrôle de qualité) La mesure relative à l’obligation du port de casque pour les usagers d’engins à deux roues dans les départements de l’Atlantique et du littoral fait des heureux. Les vendeurs de casque profitent de la situation pour surenchérir leurs articles dont la qualité est presque inexistante. Et les motocyclistes se trouvent souvent dans l’obligation de s’en procurer pour ne pas tomber sous le coup de la loi.
Sur le carrefour Vêdoko, à la devanture de la communauté électrique du Bénin(Ceb). Il est 10 heures ce mardi 02 février 2012. Sur une trentaine de motocyclistes, on en dénombre dix au minimum qui se sont conformés à la décision de l’autorité préfectorale. De l’autre côté de l’artère Cotonou- Calavi, quelques usagers se rapprochent des vendeurs pour se renseigner sur le prix des casques et s’en procurent à leur convenance. Dans la mêlée, une diversité de casques, à la limite insolite. Des casques souvent utilisés par les manœuvres en chantier, d’autres qui couvrent la tête et le menton, ou d’autres encore qui ont carrément la forme d’un simple chapeau. La liste n’est pas exhaustive pour décrire la diversité de casques utilisés par les usagers, depuis ce lundi, date de l’entrée en vigueur de l’arrêté préfectoral n°2/0312/DEP-ATL-LIT/SG/SPAT relatif au port obligatoire de casque en circulation. Bien que la mesure peine à prendre, les quelques citoyens qui prennent les dispositions nécessaires pour éviter les mesures répressives sont confrontés à l’indélicatesse de la flopée de marchands, pour la plupart étrangers qui menaient d’autres activités et se sont du coup reconvertis en vendeur de casque pour profiter de la situation. Ils fixent au gré de leurs humeurs, les prix sans être astreints à un contrôle de qualité. «Avant, on vendait à 4000f, 5000f. Maintenant, c’est à partir de 7500f. Des fois, on vend jusqu’à 12.000f et même 13.000f», avoue Aziz, vendeur nigérien de casque, dans un français approximatif. Les prix ont doublé ou quasiment triplé, face à une demande de plus en plus croissante.
La qualité inexistante
Les fournisseurs de casque ne respectent malheureusement pas la règlementation en vigueur pour s’approvisionner. D’après une enquête réalisée par l’Automobile Club du Bénin(Acb), les casques disponibles sur le marché béninois sont généralement de fabrication chinoise et les fabricants ont un certificat d’homologation établi en Espagne (E9). Mais ces étiquettes d’homologation n’existent pas sur les casques en vente aux bords des voies et dans les boutiques et n’ont pas le numéro de série de production. La raison est simple. Ils produisent des casques ressemblant extérieurement à ceux homologués, mais qui, en réalité, ne correspondent pas à la norme. Ils sont alors destinés aux marchés africains où les autorités sont peu regardantes.
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