Un an après l’historique KO de Mars 2011, le Benin peine a retrouver le chemin du progrès. Et ce ne serait pas exagérer que de dire les choses telles qu’elles sont. Depuis Avril 2006, plusieurs indices montrent à souhait que le pays recule sur beaucoup de plans. Certes des routes, des ponts et autres ouvrages d’art ont été construits, ce qui n’est pas rien. Des Microcrédits ont été distribues en majorité aux femmes, même si de telles actions ne suffisent pas à obtenir un impact durable au plan de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Au delà des indicateurs de processus que constitue le nombre de crédits distribue ou le nombre de personnes impactées comme le dirait l’autre, c’est plutôt de la vie quotidienne des populations dont on parle. Le rapport d’impact pourrait nous être produit un jour. La création d’environnement propice a l’initiative privée, débarrassé de toute corruption et d’autres trafics connexes continue d’être un défi des pouvoirs en place. Un ou deux operateurs économiques tiennent le haut du pave, les autres doivent aller chercher la prospérité de leurs affaires ailleurs.
Malgré l’acharnement des thuriféraires du régime et même du système en place contre ceux qui veulent honnêtement leur porter la contradiction en proposant d’autres alternatives, les choses se gâtent tous les jours et il faut être vraiment un apatride pour ne pas voir le pays sombrer dans la médiocrité. Nous verrons aussi les résultats de la prochaine enquête sur la consommation des ménages ou les résultats d’autres évaluations au niveau des ménages comme l’EMICOV.
Dans son numéro 632 paru le 29 Mars 2012, la Lettre du Continent connu pour ses sources crédibles a indique, a propos de notre pays : « Benin, Fraude a tous les étages d’un Etat mafieux » Cela lève un coin de voile sur le mal qui gangraine notre pays. Inutile donc de cibler les populations, encore moins les jeunes dont on veut changer les mentalités.
Des crises incessantes avec une absence totale de dialogue politique et social, on en parle plus, c’est la trouvaille du régime qui se complait et se débat dans le déni.
La Refondation : Un mauvais remède pour un faux diagnostic
Comme le changement, la refondation a été sortie comme un mot magique. Ni son contenu, ni ses objectifs n’ont été jamais expliques depuis plusieurs mois. Seulement, il y a des bribes qui sont disséminés dans la population. C’est des lois liberticides, c’est la révision clandestine et a tous prix de la Constitution du 11 Décembre 1990, engagée envers et contre des millions de Béninois pour lesquels le régime du Président Boni Yayi pense rendre services, Et puis subitement et suite a la levée de boucliers provoquée par cette entreprise totalement unilatérale, le Premier Ministre prend son bâton de pèlerin pour expliquer aux jeunes a Parakou, a Djougou et aux journalistes a Cotonou, que la refondation intervient pour induire un changement de mentalités. Le Premier Ministre Koupaki indique dans ses explications que d’aucuns pensent que la Refondation vient remplacer le changement qui a échoué. Et que cela n’est pas vrai. Il ne pouvait pas mieux dire, cependant.
La réalité, c’est que nos dirigeants ne savent plus exactement ou se donner de la tête dans la Gouvernance de notre pays. Ayant pris le pays, sur fond de déceptions des populations vis-a-vis de la classe politique alors qu’aucun d’eux n’étaient politiquement prépare a exercer de telles responsabilités, nos dirigeants d’Avril 2006 a ce jour ont tâtonné et se cherchent toujours. Aux problèmes prioritaires des populations, la parade est tout trouvée : le microcrédit aux plus pauvres et le tour est joue. Face aux multiples problèmes qui les assaillent dans la gouvernance du pays, le changement, chante pendant le premier quinquennat pour amener le pays a l’émergence n’est plus adaptée comme idéologie. Il faut maintenant refonder le Benin. Et ils entendent le faire en procédant à un changement des mentalités. En somme, c’est la mentalité des Béninois qui les empêche, eux, de bien gouverner le pays et d’atteindre les résultats (croissance a deux chiffres, prospérité partagée, transparente dans la gestion, prise de décision bien informée et documentée, etc.). Voila donc le diagnostic et la solution réside dans la refondation du pays au travers de reformes conduites aux pas de charge, sans consultations et contre la volonté du peuple.
Deux grandes opportunités manquées
En s’installant à la tête de l’Etat en Avril 2006 dans les conditions dont tout le monde se souvient encore, le régime actuel avait deux héritages importants à assumer et à perpétuer. L’un est politique et l’autre intellectuel.
Au plan politique, le régime du Président Boni Yayi, fort de sa légitimité avait pour repère, l’historique conférence nationale dont les acquis devraient être défendus, respectes et préserves. Ce n’est pas en si peu de temps qu’on peut passer par perte et profit, les acquis de cette conférence qui a ouvert au Benin, la voie de la démocratie. Et le moins qu’un gouvernement pouvait faire, c’est de préserver les institutions issues de cette Conférence, de travailler tous les jours en respectant la séparation des pouvoirs et de donner au peuple le gout du respect de la loi.
Au plan intellectuel, les Etudes de Perspectives a Long Terme (Benin ALAFIA 2025) constituent un repère très important en raison du processus consultatif et participatif qui a caractérise sa mise en œuvre. Financées par le PNUD et exécutées avec le Gouvernement Béninois aux commandes, et par des cadres béninois, ces Etudes ont abouti a des recommandations pertinentes qui résistent a l’immédiat et qui devraient servir de boussole pour les gouvernements successifs de notre pays. Nous n’avons aucune indication que ces Etudes ont été exploitées par le régime en place. Le changement et après la refondation tombe donc pour le béninois moyen, comme du cheveu sur la soupe, une formule magique par laquelle le Benin va décoller économiquement, avec de l’argent en abondance d’ailleurs promis par les parrains au cours de la campagne présidentielle de Février 2006. Aucun développement ne s’est jamais produit dans les improvisations et dans l’ignorance des héritages politique, intellectuel et historique du pays.
Faute de n’avoir pas compris qu’il fallait laisser les slogans et la propagande pour travailler a préserver les acquis du passe et nouer la réflexion sur le développement économique et social du Benin autour de ces acquis, le régime actuel en est encore a parler de changement des mentalités.
En outre, a quoi utilise t-on les medias de service publique aujourd’hui ? Combien d’émissions éducatives comportent la grille de l’ORTB si ce ne sont des shows pour célébrer le culte de la personnalité et la pensée unique, alors que l’une des missions essentielles de ces medias finances par l’argent des contribuables, c’est d’œuvrer sans discontinuer pour l’éducation de la jeunesse et la diffusion d’informations qui forment une bonne opinion au service de l’épanouissement des citoyens et du développement intégral. Et le processus de démonopolisation de l’espace médiatique dont la vocation est d’enrichir notre démocratie par le truchement du débat contradictoire a été arrête entre-temps, plus par ruse que par nécessité. Il faut empêcher des opposants de créer des radios et des télévisions pou les utiliser contre le pouvoir en place.
Les gouvernements qui arriveront après 2016 devront éviter le piège de la propagande et privilégier ce qui fait avancer le pays. Celui-ci est déjà pris au collet par le culte de la personnalité et les slogans sans contenu.
L’absence de réflexion murie et de bonnes méthodes tue les reforme dans l’œuf
Et comme tout le monde l’observe, les reformes achoppent sur des obstacles dresses par le gouvernement lui-même, soit par sa démarche atypique et parfois insolite, soit par sa communication désordonnée et précipitée. Il n’y a aucun doute aujourd’hui, le gouvernement est lui-même le problème que le peuple doit chercher à résoudre. Dans les pays modernes qui fonctionnent avec des règles établies et respectées par tous, les reformes sont conduites dans un processus participatif ou chacune des institutions joue son rôle et ou les citoyens largement informes, forment l’opinion et soutiennent ou non les changements annonces par les gouvernants. Dans de nombreux pays, l’opposition politique et la société civile sont consultées dans la préparation et la conduite des grandes reformes, car le pays appartient a tous. La liste est très longue de nombreuses reformes qui ont connu ou connaissent le sort auquel leur destinent l’absence de réflexion murie et le manque de consultations avec les acteurs. Le plus récent est le PVI-Nouvelle Génération. Que d’improvisations, que d’atermoiements, que d’invectives vers les professionnels du domaine portuaire, que de précipitations, que de volte face autour d’une seule reforme pour finalement revenir en arrière ?
Et le dernier réaménagement auquel le Chef de l’Etat lui-même a procédé apporte la preuve que notre pays n’a pas un Gouvernement à sa tête. Plutôt, le Benin est dirige par un seul homme qui ne sait vraiment pas la ou il va. Quel est le Ministre qui a levé le petit doigt en Conseil des Ministres pour objecter contre un contrat de 16 ans octroyé a une société fut-elle nationale, mais qui n’a pas encore une démontré une expérience avérée dans le domaine du contrôle ou de vérification des importations ? Et pourtant tout le monde sait qu’un contrat d’une telle durée fait forcement dresser les cheveux sur la tête du dernier des citoyens. Ensuite, quel Ministre en Conseil des Ministres a ose dire au Chef de l’Etat que le paiement de 12 milliards de francs cfa au profit de la CSPR et de l’AIC ne se feront que lorsque la trésorerie de l’Etat le permettrait ? Le relevé du Conseil des Ministres porte-il cette mention ? La sortie médiatique des Responsables de la CSPR et de l’AIC est une autre preuve de ce que le Gouvernement de notre pays, fort de 25 membres au moins, se comporte comme une salle de classe ou le Président est le Maitre qui dicte sa leçon a ses élèves.
Tout porte à croire que c’est le cas, a la lumière des décisions qui sont prises et reniées par la suite mais pour lesquelles certains Ministres tombes en disgrâce apportent plus tard des preuves. C’est le cas dans l’affaire qui aurait motive le limogeage de l’ancien Ministre Soule Mana Lawa ni, accuse d’avoir signe un Arrête Interministériel autorisant le paiement de primes aux Agents de sante, sans l’autorisation du gouvernement. La suite, on la connait. Les cadres Béninois qui entrent au gouvernement seraient-ils devenus subitement des incompétents et des insubordonnés au point d’ignorer des décisions du Conseil des Ministres ? Non, que Soule Mana Lawani, Adidjatou Mathys et d’autres qui ont été relevés de leur fonctions dans les conditions que nous connaissons, ne s’offusquent même pas. Nous devons être fiers d’eux et les soutenir moralement. Car, disons-le tout net, le problème de notre pays est ailleurs et le dire maintenant en dénonçant la mal gouvernance ambiante qui risque de compromettre notre avenir commun est un devoir sacre et une obligation citoyenne.
Prêcher par l’exemple demeure la meilleure façon de changer les mentalités
Quelles mentalités veut-on changer quand soi même a une performance telle que nous voyons ? Quelles mentalités veut-on changer quand le gouvernement a, pendant a son cou, de nombreux scandales non élucidés?
Quelle mentalité veut-on changer quand l’image qui est perçue par le peuple de ce régime est qu’il s’est maintenu au pouvoir en Mars 2011 après avoir refuse de façon délibérée de mettre en place un processus transparent, consensuel, favorable a la bonne tenue des élections et donc a la paix sociale et a la sauvegarde des droits civiques ? Non, il faut que nos dirigeants sachent qu’il faut gouverner par l’exemple. Si les ressources du pays sont bien gérées par le gouvernement et que les décisions qui engagent la vie du pays et de tous ces citoyens sont prises dans la transparence, avec méthode et rencontrent leur adhésion, les mentalités vont refléter ces actes. Pourquoi demander aux jeunes de changer de mentalités quand il n’y a pas une politique claire de formation et de recrutement des jeunes au travers de concours qui les mettent a l’abri de la trouvaille des fameux quotas ? Au regard de tout ce qui se passe dans notre pays aujourd’hui, il est loisible de conclure que ceux qui nous gouvernent ne prennent pas toujours la juste mesure des exigences du pays, au plan de son avenir et des exigences de la gouvernance d’un Etat moderne.
Le changement de mentalités ne se décrète pas. Il est l’aboutissement d’un long processus au cours duquel, les leaders d’un pays, par leurs actes, leur tenue et leurs déclarations, inspirent la majorité de leurs compatriotes et les conduisent vers un idéal commun. Peut-on en dire autant du Benin d’aujourd’hui ?
Le Premier des Ministres du Gouvernement Béninois n’est-il pas un homme à plaindre?
S’il y a un homme dont la longévité dans le gouvernement du Président Boni Yayi est perçue comme un vrai paradoxe, c’est le premier Ministre. Le paradoxe s’explique par le fait que de nombreux Béninois qui connaissent bien Monsieur Koupaki savent que c’est un homme compétent dont le discours est souvent cohérent. Un homme de dossier qui a montre ses compétences au Ministère des Finances au tout début du régime dit du changement. Alors, la question se pose aujourd’hui de son rôle et de sa responsabilité dans la déliquescence actuelle de l’Economie béninoise et la déconfiture de la gouvernance politique de notre pays. L’homme qui semble avoir été le seul a comprendre et a expliquer les orientations stratégiques de l’action du gouvernement au cours du premier quinquennat est aujourd’hui celui qui prend sur ses épaules, la charge d’expliquer la refondation, un concept flou aux contours inconnus et dont ceux qui en parlent le plus donnent l’impression d’en savoir moins eux-mêmes, si ce n’est qu’ils citent la liste des lois, le PVI-NG ainsi que la révision de la constitution.
Le rôle et la place de Monsieur Pascal Koupaki dans le gouvernement, tel que perçu aujourd’hui interpelle tout observateur attentif de la situation politique de notre pays. Confine dans une Primature totalement réduite a sa portion congrue au plan de la visibilité et du pouvoir de décision, et après avoir donne la preuve de son efficacité dans les Départements qu’il avait occupes au cours du quinquennat passe, le Premier Ministre donne l’impression aujourd’hui d’un sapeur pompier qui manque d’eau pour éteindre le feu. Et quand il a presque fini, on jette encore de l’essence sur le feu. C’est ainsi que nous avons vécu le dialogue social et les négociations qu’il a souvent conduites avec les syndicats, notamment ceux du secteur de l’enseignement. Peut-on dire sans risque de se tromper que le Premier Ministre est plus a l’aise dans ses souliers de Premier Ministre que quand il était Ministre des Finances ou Ministre d’Etat charge de la Coordination de l’Action Gouvernementale, de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques Publiques ? On me rétorquera que c’est le Chef de l’Etat qui a le privilège Constitutionnel de nommer qui il veut au poste ou il veut. C’est l’exercice du même privilège qui amène le Chef de l’Etat a s’attribuer le portefeuille de la Défense et a créer un nouveau Ministère charge des Affaires Présidentielles dans un contexte ou les forces sociales réclament et la situation économique et financière du pays recommandent la réduction du train de vie de l’Etat. Peut-on gérer un pays de la sorte et demander a ses concitoyens de changer de mentalités et d’adhérer a des reformes ?
Et quand le Premier Ministre entreprend d’expliquer la Refondation dans un tel contexte, cela relève simplement du surréalisme. Qui peut-il convaincre dans un pays ou l’idée de la plupart de ses compatriotes est fixée sur la révision de la constitution comme seul résultat attendu de cette refondation ? Par quels mécanismes le gouvernement voudrait-il améliorer sa gouvernance pendant les quatre années restantes pour avoir un impact compatible avec les exigences actuelles de développement ? Comment pourrait-il parvenir a effacer de la tête des béninois que par sa refondation, le Président Boni Yayi cherche éperdument les moyens légaux de s’accrocher au pouvoir pour faire perdurer le recul démocratique que le pays connait depuis son avènement au pouvoir et la stagnation économique avec la misère et la dégénérescence morale dans laquelle le pays est plonge ? C’est une œuvre titanesque qui l’attend. Et il a quatre années pour le faire (s’il ne se consacre qu’à cela) sachant que les changements de mentalité sont une affaire de générations.
Maintenir la veille citoyenne et rester mobilise
Refondation ou pas, les béninois, notamment la classe politique, la société civile, les intellectuels et vrais patriotes doivent poursuivre la veille citoyenne pour faire échec aux tentatives de mettre la démocratie béninoise, déjà atteinte dans son âme, a genoux. C’est une question de survie et d’avenir pour notre pays que les citoyens qui ne sont pas en accord avec une révision clandestine et unilatérale de notre Constitution l’expriment et se fassent entendre, quitte aux gouvernants de démontrer leur bonne foi, au lieu de la proclamer. Le Benin a d’autres priorités aujourd’hui que de s’attaquer à la révision de la Constitution comme un programme de développement. Attelons-nous aux problèmes réels du pays, créons des espaces de liberté et d’opportunités pour les citoyens et donnons leur les moyens de s’épanouir pour participer à la construction nationale, a la consolidation de la démocratie et la promotion de la paix, plutôt que de chercher a les endoctriner.
Mes propositions pour les quatre années à venir
Si le Gouvernement du Président Boni Yayi veut encore laisser quelques résultats a la postérité, dans un climat de paix et de concorde au cours des quatre années à venir, il est important de :
1. Créer un climat de confiance entre toutes les forces politiques et sociales, dans le respect des différences des uns et des autres. Cela passe par la création d’un espace ouvert de dialogue et de participation qui permettent à chaque catégorie sociale et à chaque citoyen de s’exprimer librement sur les préoccupations du pays. Il ne sert a rien de dire aux populations ce que vous pensez être est bon pour elles; mais plutôt de les écouter sur ce qu’elles veulent et attendent de ceux qui les gouvernent. La pensée unique n’est pas porteuse de progrès et les ruées vers le pouvoir de ce qui prétendent apporter au Chef de l’Etat leur soutien et vers qui accourent l’ORTB, ne sont que de la comédie qui forme un écran de fumée devant lui.
2. Revisiter les conclusions et recommandations de la Conférence Nationale des Forces vives et s’appuyer sur elles pour conduire les affaires du pays. Les « plus jamais » ca prononces aux assises du PLM Aledjo doivent recevoir l’attention de nos gouvernants et non être considérées comme des paroles en l’air. C’est le rejet de ce que nous avons vécu. Nous pensions avoir vaincu la fatalité.
3. Freiner toute ardeur relative a la révision clandestine de la Constitution du 11 Décembre 1990 et laisser le temps nécessaire pour en débattre. Pour ce faire, il faut organiser un débat national en accordant aux citoyens les moyens de se prononcer. Il nous faut aller vers les questions de développement et exiger de nos dirigeants d’être plus responsables vis-à-vis des questions de développement du pays et des populations et non s’accrocher a des prétendues reformes mal conçues et qui ne convainquent que la poignée de gens qu’on connait et qui y ont, comme d’habitude, des intérêts immédiats. C’est sous le rapport du renforcement de la Démocratie, de l’Etat de Droit et d’une gouvernance irréprochable au service des populations qu’il faut envisager une quelconque révision de notre constitution. Toute autre voie relèverait de la pure cosmétique. Dans l’état actuel de notre pays, c’est un changement radical de méthode de gouvernance qu’il faut à notre pays car la meilleure constitution du monde peut conduire le pays aux pires résultats au triple plans politique, économique et social.
4. Revisiter les conclusions et les recommandations des Etudes de Perspectives a Long Terme (Benin Alaria 2025) pour en tirer le fil conducteur pour les perspectives heureuses de développement pour notre pays. Un programme minimum pour les quatre prochaines années est nécessaire avec des résultats clairement identifies et des mécanismes de suivi et d’évaluation largement diffuses. Les discours de lancement de campagne et ceux prononces a l’investiture du Président ne sauraient tenir lieu de programme de développement. De plus, les improvisations et les incantations ne rimeront à rien et se contribueront qu’à une perte de temps, d’énergie et des ressources financières déjà limitées.
5. En outre, le Gouvernement en place doit enfin reconnaitre à l’opposition sa place dans l’échiquier politique nationale. Il ne sert à rien de taxer la Démocratie de notre pays de Nescafe et de s’obstiner à mépriser ou détruire l’opposition politique en lui créant des difficultés pour s’exprimer librement. Si les textes en vigueur exigent d’être revisites, il est important de l’envisager afin d’offrir aux populations l’opportunité d’écouter d’autres sons de cloche, source d’idées alternatives pour leur développement. Nul ne peut détenir la vérité tout seul et la comédie actuelle qui consiste pour des partis qui disent au Chef de l’Eta qu’il est sur le bon chemin alors que les mêmes le taxaient de tous les noms il y a seulement plus d’un an, ne saurait faire avancer le pays. Seule la contradiction peut créer les conditions d’une meilleure gouvernance de notre pays. De plus, les Conseillers politiques qui ont fait tous les régimes de ce pays avec les résultats que l’on sait, ne répondront pas demain devant le peuple et devant l’histoire. Si cela était le cas, ils ne seraient pas encore autour de lui aujourd’hui.
6. Enfin et chose plus importante, le Chef de l’Etat, garant de l’Unité Nationale devra s’efforcer de ne point donner l’impression d’être le Président d’une partie du pays contre une autre. Malgré les discours répètes sur l’unité nationale, les actes, les décisions et les gestes illustrent sans ambages le parti pris du Président de la République qui livre le pays a la jouissance d’une partie et utilise les diatribes et la violence contre une autre. Ceux qui l’ont rejoint après lui avoir reproche tous ces maux de 2008 a 2011 savent pourquoi ils ont change leur fusil d’épaule. Qui est fou pour rester longtemps loin de la marmite ?
La Refondation viendra du haut ou n’aura pas lieu !
Coffi Adandozan
Lille, France.
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