Sursaut patriotique met Robert Dossou en difficulté

Le mouvement « Sursaut patriotique », l’un des Fronts opposés à toute révision opportuniste de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, a organisé un géant rassemblement hier, 22 avril 2012, à la salle rouge du palais des Congrès de Cotonou. La vidéo d’un entretien que Robert Dossou a accordé dans les années 2000 à la télévision nationale a été diffusée.

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C’est dans une salle rouge du Palais des congrès entièrement pleine que le Front Sursaut patriotique a fait sa déclaration officielle sur la révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. C’était dans l’après midi de ce dimanche 22 avril 2012. Pendant environ trois heures d’horloge, les participants ont été tenus en haleine par des discours de plusieurs personnalités, des représentants de jeunes et de femmes, intercalés de prestations artistiques traditionnelles. Les autres Fronts qui mènent le même combat que Sursaut patriotique étaient au rendez-vous. Ce sont notamment le Front pour la sauvegarde des acquis de la démocratie, le Front parlementaire contre la révision opportuniste de la Constitution, le mouvement SOS Constitution en danger, opposés à la révision opportuniste de la Constitution.

L’un des éléments qui a retenu l’attention des participants à ce meeting, c’est la diffusion de la vidéo d’un entretien accordé à Robert Dossou par l’Ortb. A l’époque, sous l’ère Kérékou, ce dernier n’était pas encore président de la Cour constitutionnelle. C’était lors d’une émission dénommée « Gros plan », réalisée au moment où le débat sur l’opportunité de la révision de la loi fondamentale marquait le second mandat de Kérékou. Dans l’élément diffusé, Robert Dossou, s’est prononcé sur le fond de la question. Il était, entre autres, contre toute modification de la limitation du nombre de mandats présidentiels et la limitation d’âge pour être présidentiable (…) Il a aussi critiqué les décisions de la Cour de l’époque. Pour lui, les décisions de la haute juridiction doivent être «motivées». Ce qui n’était pas le cas pour certaines, rendues par la haute juridiction en ce moment. Selon les commentaires de certains participants, cette vidéo montre que « l’histoire rattrape». Et « mettra Robert Dossou, dans une position indélicate au vu de certaines décisions prises par la Cour qu’il dirige et de sa position sur le débat relatif à la révision de la loi fondamentale.» A l’honorable Lazare Sehouéto de préciser : On ne peut pas professer A hier et B aujourd’hui».

Avis de quelques personnalités

A tour de rôle, les différents acteurs politiques présents au grand rassemblement de ce dimanche à savoir, quelques députés, anciens ministres, représentants de jeunes et cadres de la République, ont affiché, chacun sa position, sur le projet de révision de la constitution béninoise du 11 décembre 1990. Ils sont tous restés unanimes à penser que toutes les dispositions doivent être prises pour barrer la route à une révision opportuniste de la loi fondamentale.

Pour Janvier Yahouédéou, il n’est pas question de parler de la révision, sans une large ouverture au débat national. Il invite les béninois à la vigilance contre les détracteurs de la démocratie béninoise, en souffrance ces six dernières années. Cet avis est partagé par l’honorable Sacca Fikara qui estime qu’il faut donner un carton rouge à ce nouveau texte constitutionnel qui prône l’omnipotence de la cour constitutionnelle. Une cour qui contrôle les décisions de justice depuis l’instance jusqu’à la cour suprême et qui arrache à la représentation nationale une importante partie de ses prérogatives. D’après lui, l’initiative populaire que prévoit le nouveau texte, est un piège de Boni Yayi pour mettre les béninois devant le fait accompli au moyen d’une Lépi bâclée. L’honorable Lazare Sèhouéto invite, quant à lui, les juristes à garder le calme pour ne pas étouffer la volonté du peuple. Pour le député Issa Salifou, il n’y a pas matière à s’inquiéter : ‘’tant que l’Un est présente, le jeu de l’opportunisme ne pourra se jouer». Il invite par ailleurs le Prd et la Rb à afficher une position claire sur le débat de la révision. Les autres personnalités à savoir, Antoine Détchénou, Ali Houdou, Dieudonné Lokossou et quelques représentants de jeunes et de femmes, ont exprimé leur désaccord face à une révision précipitée du droit positif. Pour eux, c’est le toilettage de la liste électorale permanente informatisée (Lépi) qui doit préoccuper.

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Léonce Gamaï & Euloge Quenum

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