La guerre entre Mathurin Nago et Candide Azanaï, l’opposition de certains députés, membres importants des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) à la révision de la constitution sont des signes évocateurs de la mauvaise ambiance qui prévaut au sein de la majorité présidentielle. Raison principale, les enjeux des prochaines élections.
Invité de l’émission Zone franche de Canal 3 le dimanche 22 avril 2012, Candide Azanaï député membre de la majorité présidentielle a tenu un langage dur, voire acerbe à l’encontre de Mathurin Nago, président de l’Assemblée nationale, lui aussi, membre de la majorité présidentielle. Les propos du président du parti Restaurer l’espoir sont une autre manifestation de la guerre qui l’oppose à Mathurin Nago. Et pour certains analystes, cette guerre Nago-Azanaï n’est que la partie visible de l’iceberg de l’absence de cohésion dans la majorité présidentielle, la famille politique du président Boni Yayi qui dispose d’une majorité confortable à l’hémicycle. Pour preuve, l’opposition «farouche» de certains députés proches du pouvoir au projet de révision de la Constitution, une réforme chère à Boni Yayi. Certains de ces députés sont, selon des sources indiquées, membres du Front des parlementaires contre la révision opportuniste de la Constitution ; un creuset mis en place par certains honorables de l’opposition pour barrer la route à toute réforme constitutionnelle non consensuelle. Des sources avancent que le président de la République ne dispose plus de la majorité au sein de la commission des lois de l’Assemblée nationale. Et le navire Majorité présidentielle, que des partis ayant milité dans l’opposition pendant la présidentielle ont rejoint en cascade après le K.O du 13 mars 2011, tangue aujourd’hui au gré des guerres de clans et des ambitions pour 2016.
Les calculs pour 2016
La situation que vit la majorité présidentielle trouve son origine dans les tractations pour 2016, date de la prochaine élection présidentielle. Boni Yayi est à son dernier mandat. Au sein de sa famille politique, plusieurs personnes nourrissent l’ambition de le succéder au palais de la Marina. Dans certains milieux, on évoque, à quatre ans de l’échéance, l’existence de plusieurs candidats au sein de la majorité dont Mathurin Nago, et le Premier Ministre Pascal Irénée Koupaki qui est vu comme le dauphin de l’homme de la Refondation. Ces différents probables candidats disposent, chacun de son côté, son clan au sein de la mouvance. Et les tractations auraient même déjà commencé. A côté de la présidentielle, il y a les prochaines élections municipales. A ce niveau, c’est la conquête de la mairie de Cotonou qui crée le problème. On apprend que certains lieutenants de Boni Yayi sont déterminés à arracher à la Renaissance du Bénin (Rb), donc aux Soglo, la tête de la mairie de la capitale économique. Ce qui ne rencontrerait pas l’approbation d’un autre camp qui mise sur le soutien de la Rb pour 2016. Ce qui complique les choses, c’est que la Rb est désormais membre de la majorité présidentielle. Une appartenance qui fâche d’autres caciques de cette majorité qui ont une autre histoire douloureuse avec les «houézèhouè». Un membre non moins influent des forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), famille politique du président Yayi affirmait dans un cadre informel qu’au lendemain des élections municipales de 2013, la mouvance pourrait perdre des plumes avec à la clé la perte de la majorité confortable dont dispose le Chef de l’Etat à l’Assemblée nationale.
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