L’Aic, et le groupe Talon refusent les prix proposés par le gouvernement

A travers deux courriers, en date respectivement des 24 et 25 mai 2012, l’Association interprofessionnelle de coton (Aic)

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et les sociétés Sdi et Dfa informent le gouvernement de leur désapprobation vis-à-vis des nouveaux prix proposés pour la fourniture de la Sonapra en engrais coton au titre de la campagne 2012-2013. Le gouvernement a proposé le prix de 320 000Fcfa la tonne d’engrais tout type confondus (Npk ou Uree) mais l’Aic, et les sociétés Sdi et Dfa suggèrent un prix moins élevé et ce sur la base des prix adjugés à l’appel d’offres. Ces trois structures l’ont fait savoir à travers deux courriers adressés aux ministres de l’Agriculture et à celui de l’Economie et des Finances. Le premier courrier, en date du 24 mai, est de l’Aic avec pour destinataire le ministre de l’Economie et des Finances et celui de l’Agriculture. Il est référencé n°537/12/AIC/SP/DiDev/RAP/Se avec comme objet « a/s Prix d’achat des engrais coton par la Sonapra auprès des importateurs. Il est signé de Narcisse Djegui, Secrétaire permanent de l’Aic avec ampliation au Président de la République, au Premier Ministre et copie conforme au Directeur général de la Sonapra. Le deuxième courrier en date du 25 mai 2012 signé Patrice Talon et Olivier Boko, est adressé au ministre des Finances. Ils sont respectivement gérants de Sdi et Dfa, deux sociétés d’importation d’engrais coton, adjudicateurs de l’appel d’offres 002/12/CAOI pour la fourniture d’engrais au titre de la campagne 2012-2013.Ce second courrier a pour objet « prix d’achat des engrais coton par la SONAPRA au près des importateurs », avec ampliation au  Président de la République.
L’auteur du premier courrier, Narcisse Djègui fait des observations sur les propositions que les ministres ont formulé concernant le sujet en question lors d’une réunion tenue le 23 mai 2012. La correspondance renseigne que le gouvernement a proposé « le prix de 320 000 Fcfa la tonne d’engrais tous types confondus (Npk ou Uree) ». Il ajoute que les ministres concernés ont « invité les importateurs Sdi Dfa et Wabco à facturer à la Sonapra » la tonne en position chargée sur Cotonou ou Hilacondji à ce prix moyen de 320 000.

Eviter une surfacturation de 3 milliards

La correspondance de l’Aic avertit : « A l’analyse, il –le prix moyen proposé par le gouvernement- comporte une surfacturation globale d’environ trois (03) milliards de francs CFA en faveur desdits importateurs au détriment des producteurs et de l’Etat qui subventionne les engrais coton.» De plus, ce prix moyen « n’est pas compatible » avec celui  de « l’adjudication de l’appel d’offres n° 002/12/CAOI campagne 2012-2013 et dont compte rendu a été transmis au Maep puis au gouvernement par lettre n°0443/12/AIC/SP/Se du 14 avril 2012. A cet effet, le courrier de la Sdi et Wabco donne plus de détails. Et ce, sur « la base des prix adjugés et compte tenu du barème des frais portuaires qui est de 9 200FCFA du coût du transport Hilacodji (frontière Togo) /Cotonou qui est de 41FCFA la tonne kilométrique soit 5000FCFA la tonne. » Ainsi les prix normaux à facturer à la Sonapra par les sociétés Sdi, Dfa et Wabco sont les suivants. L’engrais Npk Sb, livraison sous palan port de Cotonou est à 298 000Fcfa la tonne. Le même engrais en livraison sur camion à Cotonou hors enceinte portuaire et sur camion à Hilacondji est respectivement à 307 200 et 302 200Fcfa la tonne. L’engrais Uree, livraison Caf sous palan port de Cotonou est de 249 000FCFA la tonne. Il est respectivement de 258 200FCFA et 253 200 en livraison sur camion à Cotonou hors enceinte portuaire et sur camion à Hilacodji.

Bonne gouvernance oblige

« Les objectifs de bonne gouvernance et d’équité que vise le gouvernement obligent à se conformer aux dispositions et conclusions de l’appel d’offres », interpellent Talon et Boko. Au Secrétaire permanent de l’Aic de compléter « je me permets…d’attirer votre attention sur le caractère délictueux de la proposition du prix moyen de 320 000FCFA pour l’engrais chargé sur camion sortie port de Cotonou et vous prie d’instruire vos collaborateurs à se conformer aux prix adjugés. » Avant que Talon et Boko concluent en ces termes : « Aussi les sociétés Sdi et Dfa exigent-elles l’application des prix licites sus-indiqués pour les trois fournisseurs et demandent de le leur notifier en retour avant toute livraison.»

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