Hier, ils vendaient le rêve de « union » à leurs partisans, ressassaient partout que « ce qui les unit est plus fort que ce qui les divise ». Aujourd’hui, ils ont repris avec leur vieille querelle. Le rêve qu’ils se sont pavanés de hameaux en hameaux pour vendre aux populations s’envole, comme un duvet.
L’Un va-t-elle faire d’une des diatribes de campagne de Marcel de Souza une prophétie ? Alors porte parole du candidat Boni Yayi, il n’a cessé de déclarer que l’Un n’est qu’une alliance de circonstance et qu’elle est faite juste pour aller contre son candidat et lui arracher le pouvoir. Comme lui, on a entendu plusieurs membres de la majorité présidentielle comme Chabi Sika, Jean Michel Abimbola et autres tasser l’Un d’alliance contre nature qui s’était constitué juste pour « arracher » le pouvoir de force à Boni Yayi. A plusieurs reprises, on a entendu Antoine Kolawolé Idji, alors coordonnateur de l’Un, s’égosillait à répliquer que l’Un n’est constitué contre personne. Mais à peine est-on sorti des élections que le démon de la division est rentré dans leurs rangs. C’est d’abord la Rb qui claque la porte juste après les élections législatives pour une raison encore peu convaincantes de « main tendue ». Puis après les petits partis comme le Pdps de Edmond Agoua et de Cyriaque Domingo. Lors de leurs proclamations d’allégeance, ces deux députés élus sur la liste de l’Un n’ont eu comme raisons de leur transhumance politique que la nécessité pour eux et pour leurs électeurs de rester dans la majorité présidentielle afin d’en bénéficier les avantages. On se rappelle encore de la très triviale déclaration de Domingo à la sortie du cabinet présidentiel qu’il a rejoint le camp présidentiel pour permettre à ses populations de bénéficier d’infrastructures. On a encore vu un autre, le très politiquement modeste Dansou Dossa, faire allégeance à Yayi à la Marina avec sa lettre de démission de l’Un en main. Tout dans ces retournements de veste donne l’impression que ces leaders manquaient de conviction et de pertinence. On voit beaucoup plus des politiciens à la quête de prébendes que de leaders politiques convaincus.
La trahison du peuple
Si le rêve de l’union arrivait à échouer, l’union devrait s’en prendre à lui même. En 2010, alors qu’il a débuté sa tournée pré-électorale à Mèdédjonou dans la commune d’Adjarra, le président Houngbédji avait fait une déclaration forte en Goun. « J’ai trouvé la recette à la maladie dont nous souffrons depuis des années. C’est l’union. Avant on était divisé c’est pourquoi nous ne gagnons jamais ». Partout où ils sont passés pendant la période des élections, les leaders de l’union ont vendu aux militants l’idéal de l’union, un rêve partagé de tous. « Rester ensemble », tel est le chorus entendu un peu partout. Les leaders de l’Un ne devraient pas l’oublier de si tôt. Mais à peine les élections que les remords de l’échec et les vieilles querelles ont refait surface. Ces militants longtemps divisés les uns contre les autres, balkanisés sans raison, devront avoir un regret aujourd’hui si l’Un appelé de leur rêve devrait disparaître du fait des questions de détail comme la fusion ou non ou le logos. Lors de la dernière convention, deux positions excessives ont été notées. Il s’agit de l’exclusion raffinée des membres du Prd de la coordination de l’Un par les autres partis et la mise en garde lancée par le Prd contre l’usage du logos de l’Un par les autres partis. Toutes ces positions sont bien aux antipodes des idéaux d’union et de concorde prônés par l’union pendant la période électorale. Car sur les questions essentielles qui concernent les militants et les populations, l’Un est souvent absente. Le divorce entre l’Un et le peuple est donc visible. Et ce divorce est l’expression de la trahison du dernier par le premier.
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