Etat de la gouvernance au Bénin : le Centre Africa Obota tire à boulets rouges sur le régime de la refondation

Partant du diagnostic  d’une  gestion calamiteuse des fonds publics et d’une fragilisation de la démocratie béninoise par le pouvoir en place, l’Ong ‘’Centre Africa Obota’’ décide de prendre ses responsabilités et de passer à l’action. Une conférence publique a été initiée à cet effet, dans la matinée du vendredi dernier au chant d’oiseau à Cotonou, pour attirer l’attention du peuple béninois sur l’impasse économique, sociale et politique que traverse le pays.

Publicité

La bonne gouvernance implique inexorablement, le recours aux règles de droit en vigueur, la prévisibilité et la transparence. Mais selon l’Ong ‘’Centre Africa Obota’’ (Cao), ces valeurs sont ignorées par l’actuel Président de la République, qui dirige le pays de façon artisanale, anarchique et erratique. A travers une conférence publique  organisée ce vendredi 04 Mai, quelques experts et personnalités du pays, membres de cette organisation et de la société civile ont donné leur appréciation sur l’Etat de la gouvernance économique, sociale et politique du Bénin. «Nous avons un hyper Président», constate Urbain Amègbédji, secrétaire national du Centre Africa Obota’’.  A son avis, Boni Yayi a une boulimie du pouvoir qui l’empêche de concéder à ses collaborateurs, une marge de manœuvre. Du coup, l’administration publique est caporalisée à tous les niveaux et se limite à la seule personne de son chef. Un chef qui d’après le conférencier, prend des décisions qu’il renie le lendemain, un chef qui désire une chose et son contraire, un chef qui monopolise les médias de service public, un chef qui instrumentalise la justice à des fins égoïstes, bref, un chef qui met tout en œuvre pour remettre en cause, la démocratie béninoise. A la suite de Urbain Amègbédji, est intervenu le Professeur Joseph Djogbénou, agrégé des facultés de droit et de sciences politiques à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) et membre influent de la société civile. Pour lui, l’affaire Pvi-ng et Icc-service et consorts, le projet de révision de la constitution, l’implication des militaires dans la gestion du pays, la circulation des chars , et les soubresauts politiques et judiciaires que connaissent le contrat entre le gouvernement béninois et la société ‘’Bénin Control’’ de l’opérateur économique Patrice Talon, sont les conséquences directes de l’instabilité politique au sommet de l’Etat. Il se désole du fait que seuls les clients des structures illégales de placement d’argent soient traités de receleurs alors qu’il existe bien d’autres acteurs tapis dans l’ombre qui ont accordé les agréments. Joseph Djogbénou estime que le pays n’est pas géré  dans la bonne direction et qu’il faut parer au plus pressé pour éviter le pire. Les autres conférenciers, Me Sambaou, Joël Ataï Guèdègbé, sont tous restés unanimes à penser que des actions urgentes doivent être menées pour remettre le pays sur les rails. «Il faut pour ce faire rester dans un état constant de veille et d’éveil», ont-ils martelé. Il convient de préciser que cette conférence s’inscrit dans le cadre de la contribution de l’Ong Cao, à l’amélioration de la gouvernance au Bénin.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité