Marque de dragon imprimée sur le bras gauche, et celle de scorpion au dos sur l’omoplate gauche, Stéphane est un jeune étudiant à l’Uac. «Le tatouage est un trait qui permet de reconnaître un jeune branché. C’est-à-dire qui s’approprie la mode». «Je l’ai fait parce que mes pairs l’ont fait», explication de Félix, élève au Ceg1 d’Abomey-Calavi. Ce jeune, porte sur son bras un tatouage de cœur transpercé par une flèche, un insigne qui renvoie à Cupidon dans la tradition romaine. «Je suis un gars assez romantique, c’est pour cela que j’ai choisi cette marque» ajoute-il.
La pratique n’est pas le propre des hommes. Lydia est une apprentie coiffeuse. A la limite de sa hanche, et au dessus de son pantalon se trouve aussi un tatouage de cœur à l’intérieur duquel sont inscrits les initiaux L et G de son prénom et de son nom. Un tatouage que tout regard maladroit pourrait voir en raison de la courte robe à l’effigie de Shakira, la star colombienne qui ne couvre pas cette partie du corps de Lydia. A cette marque s’ajoute une autre plus visible d’un serpent, située à l’endroit fétiche qu’est le bras. Tout comme Stéphane, Lydie justifie sa motivation à se faire tatouer le corps par la mode. «C’est ce qui est actuellement en vogue. Sur les affiches des modèles de coiffures, des stars de la musique américaine que j’admire et d’autres le font. C’est l’une des raisons, en plus du fait que des jeunes filles comme moi qui s’y adonnent m’y ont intéressé».
De nombreux jeunes à l’image de ceux-ci affectionnent l’impression des tatouages sur leurs corps. Ceci au mépris de la stigmatisation dont ils font l’objet dans leurs entourages. «Quand des gens remarquent des tatouages sur votre corps, ils vous classent dans le groupe des délinquants» déclare Stéphane. «Mais c’est injuste!» s’exclame le jeune étudiant. Il poursuit, «chacun est libre de faire de son corps ce qu’il veut». Du même avis que lui, Lydia, imperturbable, lance, «Des gens me traitent de pute, de fille de mœurs légères etc. mais je m’en fiche». La jeune coiffeuse animée d’une confiance en soi rebondit et laisse entendre «Je sais ce que je veux faire de ma vie. L’apparence est trompeuse». Il apparaît donc assez clair que, par suivisme, imitation, frime, excès de romance et bien d’autres raisons, les jeunes s’approprient la pratique du tatouage. Autre temps, autres mœurs dirait l’autre.
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