Les partisans d’Aboulaye Bio Tchané, candidat malheureux à l’élection présidentielle de mars 2011, ne sont pas d’accord avec la campagne «déguisée» pour la présidentielle de 2016 que mènent déjà des personnalités proches du pouvoir. Et ils ont profité de la tribune de la convention de l’Union fait la Nation pour le faire savoir.
Comme pour mettre en pratique l’adage selon lequel « l’occasion fait le larron », les responsables de la coalition Abt ont profité de la convention de l’Union fait la Nation du samedi 28 avril 2012, pour se prononcer sur certains faits de l’actualité politique nationale. Invité à prendre la parole au pupitre comme les autres forces politiques «amies» de l’Un, Raymond Dossa, porte-parole de l’alliance qui a soutenu Aboulaye Bio Tchané lors de l’élection présidentielle de mars 2011, a attiré l’attention des uns et des autres sur des activités menées par des personnalités proches du pouvoir. Lesquelles activités prennent l’allure d’une «campagne précoce» pour la présidentielle de 2016 faite avec «les moyens de l’Etat».
Selon des indiscrétions, Raymond Dossa ferait allusion au président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago et au premier ministre, Pascal Irénée Koupaki, deux probables candidats de la majorité présidentielle à la succession de Boni Yayi en 2016. Le premier est allé il y a quelques mois en qualité de président de l’Assemblée nationale au contact des populations à la base. Cette tournée dite parlementaire l’a emmené, accompagné d’autres membres du bureau du parlement, dans plusieurs localités du pays, et même à la prison civile de Cotonou. Avec les populations, entre autres sujets évoqués, la révision de la Constitution, le départ du chef de l’Etat en 2016 et le nouveau découpage territorial. Cette tournée jugée non-conforme au règlement intérieur de l’institution parlementaire par certains députés membres de la majorité présidentielle a permis, selon des analystes, à Mathurin Nago d’annoncer déjà les couleurs pour 2016 et de mesurer sa cote de popularité. La réplique de Koupaki, s’il faut le désigner en ces termes, est sa campagne de vulgarisation du concept de Refondation. Il s’agit des conférences qu’il a animées devant les jeunes à Kouandé, Djougou et Parakou et devant les professionnels des medias à la maison des medias Thomas Megnanssan de Cotonou sur les contours du concept. Vu comme un amorphe politique, cette campagne de vulgarisation permet, selon les analystes politiques, à celui qui est considéré dans l’opinion comme le dauphin de Boni Yayi, de commencer la construction de son aura politique.
Raymond Dossa voit donc en ces activités «une campagne précoce». Mais pour lui, il y a d’autres priorités que la bataille pour une élection qui doit se tenir dans encore quatre ans. Il a évoqué la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Et si ces personnalités veulent déjà se lancer dans la campagne, elles ne doivent pas le faire avec les moyens de l’Etat. Simplement, parce que Mathurin Nago et Pascal Irénée Koupaki mènent ces différentes activités en leur qualité respective de président de l’Assemblée nationale et de premier ministre. Les moyens de l’Etat sont de facto utilisés. Et pour le porte-parole de l’alliance Abt, cela ne doit pas continuer.
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