L’administration publique végète toujours dans médiocrité

Depuis le Changement jusqu’à la Refondation, de nombreuses réformes ont été entreprises pour l’amélioration de la qualité des services publiques. Néanmoins,  les usagers de l’administration publique continuent de se plaindre des traitements qu’ils subissent.

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Retard flagrant et répété  du personnel, perte constante de courriers des usagers,  mauvais accueil, corruption,  bavardages creux au détriment du travail, telles sont les caractéristiques de l’administration publique béninoise. Et pourtant, nombreuses sont les reformes entreprises pour diminuer aux populations, usagères des ministères et offices d’Etat, le calvaire qu’elles endurent au quotidien. Pour rappel, le Ministère des réformes administratives et institutionnelles (Mrai) a organisé dans la semaine du 16 avril dernier, au palais des congrès, une semaine des services publics. La semaine  a rassemblé usagers, directeurs d’offices d’Etats et responsables administratifs de la fonction publique. Cette volonté du Mrai, d’améliorer les services offerts par l’administration publique, vient s’ajouter à d’autres initiatives dont la convention et la signature de la charte  pour la gouvernance du développement du Bénin autour de laquelle toutes les couches sociales ont été mobilisées, il a quelque mois seulement. Mais il suffit de faire un tour dans les ministères pour se rendre compte que ces différents efforts du régime Yayi paraissent bien sans impacts sur les acteurs concernés. Sans pour autant parler de gâchis, c’est un investissement improductif.  Si ces réformes sont salutaires,  la manière dont elles sont menées est à revoir. Et la question de la mobilisation des acteurs concernés ainsi que de leur implication dans l’élaboration des réformes reste à régler. Les comportements peu orthodoxes, observés chez le personnel des administrations publiques se justifient par plusieurs facteurs dont celui de la mentalité et du civisme.  Primo,  jusqu’aujourd’hui, la fonction publique est considérée comme l’eldorado, rêvé de tout  le monde. Tout le monde s’y rue alors avec un seul objectif, le salaire. Secundo, la notion de l’Etat est mal cernée par les citoyens pour qui, l’Etat est un individu nanti dont, il faut profiter au maximum avant la fin des trente ans de service règlementaire au Bénin. Conséquence,  secrétaires, directeurs, chefs de services, voire plantons sont plus préoccupés par leur salaire et les stratégies de détournement des deniers publics que par le devoir de servir les usagers. Tertio, pour les fonctionnaires de l’Etat, la garantie du salaire reste indéniable et la rémunération n’est pas calculée en fonction de la quantité du travail abattu. Du coup, il y a des Offices d’Etat qui ouvrent les après-midis par exemple, à 16h au lieu de 15 heures pour fermer à 18h. L’exemple le plus frappant est celui du service des retraits des originaux des dossiers de bourses et secours de la Direction des Bouses et Secours Universitaires (Dbsu). Là, les responsables satisfont les étudiants au gré de leur humeur. Et la médiocrité continue.

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