« Lépi :Il faut associer ceux qui ont l’aptitude de gérer les données de masse», selon Michel Makpénon

Lors de la conférence débat organisé par le front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques du professeur Antoine Détchénou, le jeudi 24 mai dernier au Chant d’oiseau, Michel Makpénon,

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spécialiste des questions électorales s’est prononcé sur la question de la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Compte rendu.

Diagnostique. De l’intervention de Makpénon, on retient que les problèmes que connaît la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), fichier contesté par l’opposition et utilisé lors des élections présidentielle et législative de mars/avril 2011, c’est lors de la prise des coordonnées géographiques que «tout a été raté.» «Ils ont envoyé pratiquement la moitié des villages béninois dans d’autres pays : au Nigeria, au Ghana, en Sierra Leone.», a-t-il étayé. Or, il faut connaître les coordonnées de chaque village pour les ramener dans leur localité. Et l’Institut national de statistiques et de l’analyse économique (Insae) est la structure qui dispose en premier de ces coordonnées. Mais l’Insae n’a pas été associé à la réalisation du fichier électoral.
«Comment pouvez-vous rater la cartographie censitaire et réussir le recensement», s’est-il interrogé. Avant de répondre : «La cartographie censitaire telle que réalisée par la Lépi s’est arrêtée au niveau des arrondissements.» Et comme conséquence,  aujourd’hui il est impossible d’avoir les cartes de villages et les quartiers de ville. Il y a, en effet, plus de 35 villages qui n’existent pas. Les noms des habitants de ces localités se sont retrouvés ailleurs. Il se demande alors comment les populations de ces localités vont s’y prendre aux prochaines élections municipales. De plus, «le recensement porte à porte n’a pas été fait. Ils ont fait ce qu’on appelle le recensement sélectif», a-t-il souligné.  Il explique : «Les agents recenseurs et les chefs d’équipes n’ont pas été bien formés. Comme l’agent recenseur a une marge de travail à faire pour être payé, il court et il fait des sauts…»
Propositions. «Lorsqu’on parle d’organiser la Lépi selon les normes internationales reconnues, il faut associer ceux qui ont l’aptitude de gérer les données de masse», a avancé ce spécialiste des questions électorales. Et en matière de recensement, l’institution qui a l’habitude de gérer les données de masse, c’est l’Insae. En matière de cartographie censitaire, au-delà de l’Insae, il faut aller à l’Institut géographique national (Ign). Il propose qu’il faut associer ces institutions. Pour lui, la première question c’est les juristes. «Les députés doivent prendre une loi rapidement pour définir la période de mise à jour. La Cps Lépi et la Miréna n’existent plus. Les députés doivent indiquer la cellule qui doit faire la mise à jour», a-t-il indiqué à ce propos.  Il faut aussi recenser toutes les erreurs qui ont été commises lors de la réalisation des trois phases de la Lépi. Ensuite définir une méthodologie de mise en œuvre.  Et l’appliqué à une commune pilote. Enfin, si la méthodologie est concluante, elle sera étendue aux 76 autres communes. Il a affirmé qu’une mise à jour du fichier électoral pour «nous» permettre de réaliser les prochaines élections municipales dans de bonnes conditions est possible mais à condition. L’on doit savoir ce qu’il y a à faire sur les plans politique et technique. En de conclusion, il propose sur cet aspect : «Sur le plan politique pour la réalisation de la Lépi, la première condition c’est une volonté politique clairement exprimée. Et la seconde condition, c’est un consensus, entre l’opposition, la mouvance et la société civile.»

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