Pour non-réouverture des négociations après la suspension de leur grève depuis environ deux mois, les enseignants des trois ordres de l’enseignement entament ce jour, une grève de 48 heures.
L’école béninoise est sur le point de connaître un nouveau coup d’arrêt de 48 heures à compter de ce jour. Et pour cause, les enseignants de la maternelle, du primaire, du secondaire général, de la formation technique et professionnelle renouent avec les mouvements de protestation.
L’on se rappelle, ces enseignants avaient multiplié et alterné, pendant plus de deux mois, marches, sit-in de protestation et «grèves sur le tas» pour réclamer la jouissance des avantages du décret 2011-505 du 05 août 2011 et exiger de bonnes conditions de formation pour les contractuels locaux reversés en contractuels d’Etat. Et, le gouvernement jugeant «illégale» cette grève, avait procédé à des défalcations sur les salaires des grévistes. Le 27 mars 2012, aux fins d’ «éviter une année blanche ou une année bâclée aux fils de pauvres», les responsables syndicaux ont appelé à la reprise des cours dans l’optique que soient rouvertes les négociations entre les centrales syndicales et le gouvernement. Mais jusque-là, les négociations n’ont pas repris. C’est cela qui justifie le retour des mouvements de débrayage dans les écoles et collèges du Bénin. Dans les «considérant» de la motion de grève de protestation, les enseignants dénoncent la «répression inadmissible» et les «défalcations sauvages et criminelles» dont ont été victimes les enseignants grèvistes qui compromet entre autres, la jouissance d’un «droit acquis». Ils exigent la levée de toutes les entraves aux libertés, la rétrocession sur les salaires de mai 2012 des défalcations «illégalement» opérées en mars et avril 2012. Les enseignants demandent également la réouverture sans délai des négociations centrales/gouvernement pour la définition d’un échéancier clair pour la jouissance par les enseignants des trois ordres de l’enseignement du décret 2011-505 du 05 août 2011. La réouverture des négociations au niveau d’une commission paritaire (Mesftprij-Mef-Mtfp/syndicats et représentants des stagiaires) en vue de définir les conditions d’une bonne formation des contractuels d’Etat, anciennement contractuels locaux.
La grève sur fond de division
«Le Front d’action des trois ordres de l’enseignement ne se reconnaît pas dans ce mouvement de grève». Cette information de source très proche du Front laisse bien transparaître la mauvaise ambiance qui règne au sein des mouvements d’enseignants. Selon les mêmes informateurs, la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (Fésen/Cstb) aurait décidé unilatéralement de la grève de 48 heures qui débute aujourd’hui. Ce qui n’a pas été du goût des membres du Front qui ont décidé de boycotter le mouvement.
MOTION DE GREVE DE PROTESTATION
– Considérant que la grève des enseignants de la maternelle, du Primaire et du Secondaire de janvier, février et mars 2012 vise entre autres à :
A-jouir d’un droit acquis avec décret 2011-505 du 05 août 2011 ;
B-permettre aux contractuels locaux reversés en contractuels d’Etat de jouir mieux que leurs ainés de bonnes conditions de «formations;
-Considérant les abus dont a été victime ce mouvement de la part du Gouvernement, abus se traduisant par :
C-une répression inadmissible;
D-des défalcations sauvages et criminelles;
E-des tentatives de corruption et certainement la corruption active pour tuer le mouvement;
-Considérant la bonne foi caractéristique du mouvement qui a par deux fois appelé à la reprise, (27 mars et 14 avril 2012) en vue d’éviter une année blanche ou une année bâclée aux fils de pauvres;
-Considérant les résultats des accords passés par le Haut Conseil Syndical de l’Education avec les Ministres des enseignements Maternel, Primaire et Secondaire;
-Vu la poursuite par le Gouvernement des défalcations sauvages, malgré les accords cités ci-dessus;
-Vu l’extension de ces défalcations aux corps de contrôle (Inspecteurs et Conseillers pédagogiques )
Vu tout ce qui précède, le Secrétariat Exécutif National de la Fédération des Syndicats de l’Education Nationale (FéSEN/CSTB) réuni à la Bourse du Travail (Cotonou) ce jour lundi JO avril 2012 décide d’une
grève de protestation de quarante-huit heures les mardi 08 et mercredi 09 mai 2012 en vu d’exiger:
1- la levée de toutes les entraves aux libertés (projet et/ou proposition de loi sur la grève, arrêtés préfectoraux, )
2- la rétrocession sur les salaires de mai 2012 des défalcations illégalement opérées en mars et avril 2012 ;
3- la réouverture sans délai des négociations Centrales / Gouvernement en vue de définir un échéancier clair pour la jouissance par les enseignants de la maternelle, du primaire et du Secondaire du décret 2011-505 ;
4- la réouverture des … négociations au niveau d’une commission paritaire (MESFTPRIJ-MEF /MTFP/Syndicats et représentants des stagiaires) en vue de la définition des conditions d’une bonne formation des contractuels d’Etat, anciennement contractuels locaux.
En tout état de cause, la FESEN/CSTB rend responsable le Gouvernement des déconvenues qui découleraient de la non satisfaction des revendications ci-dessus.
Fait à Cotonou, le 30 avril 2012
Eustache C. ZINZINDOHOUE
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