Le gouvernement n’est pas au bout de ses peines dans ses efforts pour réussir la campagne cotonnière. Après avoir péroré il y a quelques jours sur l’atteinte de plus de 413.000 tonnes de production nationale, le ministre Sabaï Katé - le même- revient à la charge et revoit les ambitions du gouvernement à la baisse.
Telle une malédiction, le gouvernement doit faire face à des difficultés et des déconvenues de toutes sortes pour tenir le pari de réussir « sa » campagne, la toute première qu’il va gérer sans l’Aic et l’opérateur Patrice Talon. Alors qu’il a à peine fini de surmonter la guerre des intrants au bout duquel il a réussi à ramasser de force une quantité insuffisante des cales des navires en rade et des entrepôts, le gouvernement est encore confronté à d’autres problèmes. Après les déclarations euphoriques et de soutien, le ministre Katé a, dans une déclaration faite, il y a quelques jours à une chaine de télévision que les prévisions de 413.000 tonnes ne pouvaient plus être atteintes. En cause, d’autres problèmes auxquels ils n’ont pas pensé. Le ministre aurait déclaré avoir été informé que des cotonculteurs seraient en train de vendre des intrants que le gouvernement leur a distribués. Ceci est un indice de forte suspicion et de manque de sincérité entre ces producteurs et le gouvernement. En même temps qu’il est le signe de l’échec prochain qui jette cette campagne. Car, si les producteurs distribuent les intrants qu’ils ont reçus du gouvernement c’est la preuve qu’ils n’ont pas dit la vérité. Soit les hectares qu’ils ont emblavés sont en dessous de ce qu’ils ont communiqué au gouvernement ou simplement qu’ils n’ont pas produit du tout de coton. Ou bien même, les intrants sont venus un peu en retard pour ces producteurs. En annonçant lui-même ces couacs intervenus en début de campagne, le gouvernement est en train de préparer l’opinion à l’échec qui se profile à l’horizon pour la campagne cotonnière 2012-2013.
Marcel Zoumènou
Le coton continue de faire courir le gouvernement
Ce jour se tient au Palais de la Présidence de la République une énième séance sur la campagne cotonnière 2012-2013. Les acteurs publics de la filière coton se retrouvent ce jour au Palais de la Présidence de la République. Un communiqué diffusé, hier, sur les écrans de la télévision nationale (Ortb) convie les directeurs généraux des Cerpa, les responsables communaux de promotion agricole, les agents de conditionnement, les agents des statistiques du ministère de l’Agriculture et la Pêche (Maep), le directeur général et les directeurs régionaux de la Sonapra à une séance dans la matinée de ce mardi à la salle du peuple du palais de la Marina. Cette séance est une énième du genre sur la campagne cotonnière 2012-2013 qui connaît une crise depuis plusieurs mois. Ces acteurs publics de la filière devraient s’entretenir avec le Président de la République. D’autres rencontres entre le gouvernement et eux ont eu lieu depuis que le pouvoir a pris la résolution de mener, à titre transitoire, la campagne cotonnière en cours. L’entente entre les sociétés de fournitures d’intrants, notamment la Sdi de Patrice Talon, et le gouvernement avaient permis au gouvernement de disposer après fourvoiement et inquiétudes des intrants nécessaires pour la campagne. Cette entente devrait, a-t-on cru, mettre fin aux nombreuses séances auxquelles le gouvernement a habitué l’opinion au plus fort de la crise dans le secteur. On se rappelle encore les nombreux Conseils des ministres extraordinaires tenus exclusivement autour de la question du coton et la vaste campagne de communication gouvernementale. Il s’agit notamment des sorties médiatiques de certains ministres pour expliquer dans différentes langues locales les décisions du gouvernement pour « sauver la campagne» et les tournées de certains ministres sur le terrain à cet effet. On apprend déjà que le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de production qui étaient de plus de 400 mille tonnes. Le président Boni Yayi qui a passé ces derniers jours hors du territoire national devrait, sans doute, s’entretenir avec ces acteurs sur les nouveaux défis qui les attendent.
Léonce Gamaï