La circulation de certaines pièces de cinq cent francs cfa dite de «fausses pièces» devient régulière et crée un climat de méfiance dans les échanges.
Cette méfiance conduit parfois les vendeurs et acheteurs à s’affronter violemment. Vendredi 1er Juin 2012. Sous un chaud soleil de midi. Un attroupement impressionnant formé au bord du tronçon Akosombo- Houéyiho à Cotonou, juste un peu avant le passage supérieur en venant d’Akosombo, n’a laissé indifférents aucun passants. Il s’agit d’un motocycliste qui a failli se faire tabasser par l’un des vendeurs d’essence frelatée, communément appelée ‘’Kpayo’’, qui se sont installés le long de ce tronçon. «Après avoir pris d’essence, il m’a remis une fausse pièce de cinq cent francs cfa», a expliqué la propriétaire de la ״station״ à essence «kpayo». En effet, la pièce de cinq cent francs cfa en question est une pièce très légère, comparativement à ce qui est habituellement observé. Elle a un bord moins doré et des écritures remarquablement différentes. «On me l’a donné comme monnaie, hier nuit», a déclaré le détenteur de la pièce quand les passagers se sont intéressés à l’origine de la pièce. Si l’enquête devrait se poursuivre, il faudrait remonter à des dizaines de personnes voir plus, pour connaître l’origine de cette pièce douteuse. Depuis quelques mois, cette situation, qui a opposé la vendeuse du «kpayo» et son client le vendredi dernier, est bien courante dans les échanges à Cotonou. Il y a deux semaines seulement, c’est un étudiant qui a failli se faire brûler pour avoir acheté avec une pièce de cinq cent francs de mêmes caractéristiques. «C’est une ״bonne dame״ qui me l’a donné en reliquat avec d’autres pièces. Sans faire attention, je les ai empochées. Je ne sais rien d’autre à propos de cette pièce», se plaignait le jeune-homme. A Cotonou, les victimes de ce phénomène se multiplient et s’en plaignent. Ce qui fait régner au quotidien une ambiance de méfiance dans les transactions. Conséquence, comme le Béninois à cette culture de rejeter les billets et les pièces juste parce qu’ils sont un peu abîmés, l’occasion est toute trouvée pour rejeter toutes pièces et billets qui, sous le coup des plis et des intempéries, ont perdu de leur éclat. Et ceci sans un contrôle minimum. Les autorités du ministère des finances et de l’économie ainsi que celles du trésor public et tous les acteurs intervenant dans l’émission des monnaies doivent alors parer au plus pressé pour éviter aux populations béninoises peu «lettrées» d’être victimes en amont ou en aval des fausses pièces. En attendant, la vigilance doit être de mise au sein de la population.