La mauvaise santé de notre économie est de plus en plus décriée par des économistes et des institutions internationales. Mardi dernier, au cours de la présentation de sa stratégie 2012-2016, les responsables de la Banque africaine de développement(Bad) ont dressé un tableau pas trop reluisant de l’économie nationale.
Au total, ils ont dénoncé une croissance économique en dessous de celle des pays de l’Afrique de l’ouest en général. De 3% en 2011, elle ne devrait dépasser guère ce chiffre en 2012 au regard de la conjoncture et des difficultés actuelles. Ces facteurs conjoncturels expliquent, selon eux, le ralentissement mais reflètent également les contraintes structurelles liées à la diversification limitée des sources de croissance. L’inflation a été maitrisée au prix de grandes tensions avec la levée de la subvention du Nigéria sur le carburant. La gestion budgétaire doit connaître une grande prudence, avertit la Bad et ceci à cause du ralentissement noté dans la mobilisation des recettes et mais aussi des réformes structurelles engagées dans la plate forme portuaire et la filière coton. La Bad signale « un niveau élévé du taux de pauvreté monétaire évalué à 35,1% » et une progression plus marquée de la pauvreté en zone urbaine qui est passée de 6,1% en 2007 à 18,4% en 2009 en zone urbaine. Le chômage et le sous-emploi deviennent plus criards et touche plus de 70% de la population en âge de travailler. Un tableau alarmant qui devait inquiéter les autorités actuelles du pays, qui pour la plupart, sont des banquiers