Il l’a dit. Et cela ne devrait pas passer inaperçue. Face aux importateurs ce mercredi au Palais de la présidence, Boni Yayi a reconnu que le Bénin a un problème de gouvernance.
En effet, mercredi dernier, le président de la république a échangé avec les «importateurs de diverses marchandises, notamment ceux des denrées alimentaires, des produits congelés, des matériaux de construction et des textiles de tout genre» pour entendre de vives voix les difficultés qu’ils vivent. Ces opérateurs économiques n’ont d’ailleurs pas manqué de saisir cette opportunité que leur a offerte le chef de l’Etat. Avant de l’appeler au secours, ils ont avoué que les affaires ne marchent plus dans le pays. C’est en réponse à leurs plaintes et inquiétudes que Yayi a affirmé que «nous avons un problème de gouvernance à tous les niveaux.» Le président de la république en faisant cette déclaration reconnaît que la gestion actuelle du pays est à revoir. Il donne, pour ainsi dire, du crédit à tous les commentaires faits à ce propos. En plus d’une reconnaissance, la déclaration de Yayi n’est pas loin d’un mea culpa. Simplement parce qu’en sa qualité de meneur du navire Bénin, il est le premier responsable de ce problème de gouvernance qu’il décri lui-même. Venu au pouvoir par une majorité écrasante en 2006, son projet de «Changement» a connu un échec. La Refondation qu’il a servie, en réplique, aux béninois pour être réélu pour un second mandat en mars 2011 tend à connaître, le même sort que le changement. Et pour résorber ces problèmes de gouvernance, Yayi doit revoir sa propre méthode de gestion. Une méthode caractérisée par l’action avant réflexion avec des reculades après d’importantes décisions, des scandales impunis, des mesures populistes et des réformes introduites avec précipitation…