Justification de l’opération ‘’commando’’ contre les intrants de Talon : un exemple d’indignité et de parjure

Ce Communiqué du Conseil des Ministres m’a plongé dans une profonde inquiétude. Ledit Communiqué confirme que le gouvernement de mon pays refuse de se faire sérieux. 

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L’Exécutif d’un Etat prétendument de droit, qui se croit obligé d’affabuler, de faire des amalgames, de diffuser des contre-vérités afin de justifier ses actes s’installe dans l’indignité.

 Ce Communiqué du gouvernement constitue un exemple d’indignité et de parjure que les générations futures pourront commenter sans fierté.

Notre gouvernement dévoile enfin les mobiles de la polémique autour des chiffres qu’il a engagée, à la surprise générale de ceux qui savent de quoi l’on parle, au sujet de la production cotonnière de la campagne dernière. Grâce à notre gouvernement, nous savons désormais que par une simple déclaration du chiffre de production du coton, l’AIC fait courir au Bénin le risque de voir baisser le taux de croissance de son économie. Sommes-nous dans une économie virtuelle ?

La vérité, c’est que depuis 2008, notre gouvernement ne cesse de présenter de faux chiffres pour bluffer le peuple d’une part et espérer embrouiller les « bailleurs de fonds », de l’autre. Le Budget du Bénin, par exemple, n’a véritablement jamais atteint 1000 milliards, dans la vérité des choses et des faits. Le Gouvernement vient de confirmer qu’il fait valoir de faux chiffres, par exemple, pour obtenir de faux taux de croissance. A ce propos, il serait intéressant que ce gouvernement nous présente les différents taux de croissance annuelle depuis 2006 en même temps que les facteurs chiffrés qui les justifient. Nous aurons certainement un bon bouquet de curiosités. Cela serait plus utile pour édifier l’opinion publique, plutôt que les délires d’un gouvernement qui veut justifier l’inadmissible arbitraire.

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Les braquages successifs opérés à Allada et en haute mer ont été présentés comme des actes héroïques du gouvernement pour préserver les biens du peuple. Mais le Peuple a besoin d’avoir les preuves que le gouvernement a payé au propriétaire, la SDI, au comptant et auparavant, les engrais enlevés à Allada. Mieux, il serait intéressant, de fournir au peuple, à travers la presse que le gouvernement affectionne tant, les preuves qu’une commande a été effectuée et qu’une facture qui lui a été adressée, conformément à la loi.

Le Gouvernement nous a informé que les pays de la sous-région sont dans de très bonnes dispositions pour accompagner le gouvernement béninois dans son combat pour réussir la campagne cotonnière qu’il a lui-même compromis. Que les preuves de solidarité du Togo, du Burkina et du Mali (pays cités dans le communiqué) nous soient fournies. En quoi consiste une telle solidarité :

  • Avec un Togo où la production cotonnière peine à décoller et qui ne peut commander pour sa campagne plus d’intrants que nécessaire, au point d’en avoir pour solidariser avec le Bénin…

  • Avec le Burkina Faso, où les producteurs, dans le cadre de la présente campagne ont massivement abandonné la culture du coton BT (OGM) pour le coton traditionnel, posant ainsi au gouvernement un problème de ravitaillement en intrants…

  • Avec le Mali où tout est destructuré depuis Mars dernier…

Notre peuple a besoin d’être respecté.

Le gouvernement nous a informé que dès l’instant où des produits ont bénéficié d’exonération douanière, le peuple béninois en est propriétaire en partie, et que par conséquent, il peut s’en accaparer.

J’invite notre gouvernement, à nous rendre compte des exonérations accordées aux entreprises immobilières, qui ont construit les fameuses villas CEN-SAD, à nous rendre compte du coût des viabilisations dont elles ont bénéficié et de nous indiquer comment le peuple pourra récupérer son dû. Puisque nous n’avons aucune preuve que le peuple profite de ces villas. Vous avez dit, obligation de compte rendu !? Voilà un chantier concret, pour prouver votre bonne foi, Monsieur le Président de la République. Vous n’êtes pas capable de rendre compte, sur le dossier CEN-SAD en général et particulièrement sur le volet immobilier. Démentez-moi, s’il vous plait. Ce faisant, vous montrerez du respect pour notre peuple.

En définitive, ce qui m’intéresse, ce sont les dispositions effectives que vous prenez pour couvrir les besoins du Bénin, en intrants coton, pour la campagne en cours.

Ce qui m’intéresse, c’est que ce pays soit dirigé dans la vérité, la rigueur et la justice. Ce qui m’intéresse, c’est que vous puissiez restituer aux Béninois ce que vous leur avez arraché de plus cher : leur fierté d’être béninois. Le communiqué du Conseil des Ministres du 10 Juin 2012 n’y contribue nullement.

Le communiqué que le gouvernement a publié réussit bien à présenter en diables nuisibles pour le Bénin les propres amis du Président de la République. A supposer que ce soit vrai, vous savez bien que « qui se ressemble,  s’assemble».

Mais ils ne sont pas que des amis au Président de la République, qui fait feu de tout bois, pour anéantir, non pas pour sauver le Bénin, le coton ou les producteurs de coton. Ils étaient vos amis depuis 2005 au moins. Pourquoi découvrez-vous leur laideur aujourd’hui ? Pourquoi n’avez-vous pas engagé ce travail d’assainissement depuis que vous êtes à la tête du pays ? Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ?

En saoulant le Peuple de vos communiqués, vous ne le respectez pas. Les béninois doivent se convaincre aujourd’hui, en lisant le Communiqué du Conseil des Ministres que vous voulez résoudre d’autres problèmes propres à vous, en mettant en danger le pays.

Enfin, je dois prendre chacun des béninois à témoin : un gouvernement obligé de présenter de pseudo-faits, sans date, ni références vérifiables, de publier un communiqué dans un style polémique, de démontrer de la haine pour certains de ses opérateurs économiques et en les accusant de tous les péchés du monde, sans en donner la moindre preuve, ce gouvernement devient inquiétant.

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