Invité de l’émission dominicale «Zone franche», le 1er secrétaire général adjoint, Jacques Ayadji du Syntra-Ttp n’a pas eu sa langue dans la poche.
Il a dénoncé les dérives constatées dans la coopération entre l’Etat béninois et son homologue chinois notamment dans le sous-secteur d'infrastructures routières.
«La coopération sino-béninoise, dans la forme actuelle, ne profite pas au Bénin». C’est ce ressort de l’intervention de Jacques Ayadji, 1er secrétaire général adjoint du Syndicat national des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra-Ttp) sur «Zone franche» de ce dimanche. Pendant les 90 minutes qu’a duré l’émission, le 1er Sga du Syntra-Ttp a évoqué un certain nombre de pratiques qui font qu’au lieu d’aider au développement du pays, la Chine, sous les trois formes d’intervention enfonce le Bénin dans le sous-développement.
Dans le premier type d’intervention qui concerne les projets financés par des ressources d’origine chinoise, la Chine impose ses entreprises. «L’agent du contribuable chinois doit aller à une entreprise chinoise», dit-elle. De plus, la Chine exige et obtient l’accord pour ce que les études soient réalisées par un bureau chinois. Ce qui ouvre des brèches au bureau d’études dont la rémunération n’est qu’un pourcentage du montant des travaux, pour faire des surestimations. Ce fut le cas, à en croire l’invité, dans la réalisation des travaux de construction de l’échangeur de Godomey. Il donne également pour exemple, le projet de réalisation de 4 kilomètres à Akassato où une première étude avait estimé les coûts à 257 millions pendant que les dernières études chinoises les évaluent à 7 milliards. Aussi pense le 1er Sga que certains travaux exécutés par des entreprises chinoises sont de mauvaise qualité. Selon les propos du 1er Sga, les entreprises chinoises n’arrivent pas également à travailler sous contrôle. Pour preuve, il évoque le piétinement des travaux à Ndali où une mission de contrôle fait son travail.
Il informe que l’Etat béninois accorde une exonération sauvage à ces entreprises chinoises leur permettant de proposer des prix bas, concurrençant ainsi, à la déloyale lors des appels d’offre auxquels elles participent (pour les projets financés par des ressources d’origine autres que celle chinoises). Du coup, elles gagnent presque toujours les appels d’offres et parfois sans y participer.
Il dénonce par ailleurs, la violence dont font preuve les Chinois sur les chantiers comme ce fut le cas dernièrement au Nord et à Akassato où l’attaché du ministre a été bastonné. Avant d’appeler à une révision des accords de coopération entre le Bénin et la Chine en vue d’un partenariat gagnant-gagnant.