Bénin - Après le 1er Avril où le port de casque devrait être obligatoire à Cotonou, plus rien n’a suivi. Ou du moins, une période de sensibilisation décrétée par le préfet Placide Azandé. Seulement, les actions entrant dans le cadre de cette sensibilisation restent peu visibles dans la ville.
Casques accrochés à l’arrière de leurs motos ou abandonnés à la maison, peu de Cotonois ont encore en mémoire aujourd’hui la décision de port obligatoire de casques décrétée par la préfecture de l’Atlantique-Littoral et qui devrait avoir pris effet le 1er Avril dernier. « J’ai mon casque à la maison. Personne ne m’interpelle d’ailleurs pas quand je n’en porte pas, je ne vois pas pourquoi déranger ma tête», a déclaré Bertrand, un jeune fonctionnaire. Pour les usagers de la route, cette décision ressemble bien à un poisson d’avril car, elle ne s’est jamais concrétisée dans la ville de Cotonou. Les usagers civils ne sont pas les seuls qui ont cette impression. « C’est vrai qu’on nous l’avait l’imposé au camp mais moi j’oublie de plus en plus mais c’est toujours attaché à ma moto », a confié un officier de police résidant à Zogbo, à Cotonou. Pour se convaincre de ce fait, il suffit de prêter un peu attention aux motocyclistes en circulation. Avant le 1er Avril, date de la mise en application effective de la décision, des voix s’étaient élevées et avaient qualifié «la décision de trop précipitée». Selon des sources proches du préfet Placide Azabdé, ce dernier a reconnu la précipitation dans la prise de cette décision et a suggéré une période de sensibilisation avant la répression. Donc, la décision serait actuellement à l’étape de sensibilisation. « Depuis Avril, personne ne m’a arrêté pour me parler de port de casque, même pas pour me sensibiliser. Je ne suis pas au courant de cette séance de sensibilisation », a déclaré Anato Roberte, étudiante à l’Université d’Abomey-Calavi. Comme elle, beaucoup d’autres usagers de la ville de Cotonou déclarent n’avoir jamais été approchés dans la circulation au sujet du port de casque avant ou après le 1er Avril. Voilà qui expose l’insuffisance ou l’inexistence de la sensibilisation sur le port de casque obligatoire dans la ville de Cotonou et environs.
Répression violente et illégale pour non port de casque à Porto Novo
Comme à Cotonou, le port de casque est décrété obligatoire dans la ville de Porto-Novo. Si la décision dans les deux villes paraît salutaire, vu le nombre de décès causés par des traumatismes crâniens lors des accidents de la circulation, on peut reprocher aux responsables préfectoraux d’avoir pris la décision dans une grande précipitation. Si à Cotonou, la phase de répression reste à venir, à Porto-Novo, les forces de l’ordre réprimandent violement depuis un moment les usagers sans casques. Les conducteurs de taxi-moto surpris sans casques sont poursuivis en circulation au point de provoquer des accidents avec leurs clients.