Samedi dernier, l’ancien président égyptien emporté par le vent du printemps arabe en 2011 a été condamné à la prison à vie ainsi que son ancien ministre de l’intérieur.
Cependant plusieurs responsables présumés du carnage de 2011 ont été acquittés. A l’issue du procès, les avocats de Hosni Moubarak ont promis faire appel. Cet appel pourrait aider Moubarak à se soustraire à la justice.
Débuté depuis le 3 août 2011, le procès de l’ancien président égyptien et de son ministre de l’intérieur emportés en 2011 par le printemps arabe a connu son premier épilogue ce week-end. Samedi dernier, Hosni Moubarak et son ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli ont été condamnés à des peines exemplaires. Le premier condamné à la prison à vie, est accusé de meurtre de manifestants en 2011. Quant au second, l’ancien ministre de l’Intérieur, il est condamné à la perpétuité pour la mort de 800 manifestants. Agé de 84 ans, Hosni Moubarak est ainsi le premier président, victime du printemps arabe, à comparaître en personne devant une juridiction. Cependant, six anciens hauts responsables des services de sécurité égyptiens ont été acquittés et les faits de corruption reprochés à Gamal, fils de Hosni Moubarak ont été considérés comme prescrits. En somme, seuls Hosni Moubarak et son ancien ministre restent les seuls épinglés des tueries de 2011. Ce qui va à l’encontre de la volonté des révolutionnaires du printemps Arabe égyptien. Ceux-ci ont souhaité la peine de mort pour Hosni Moubarak mais ils n’ont obtenu que la prison à vie. Les conditions dans lesquelles Hosni Moubarak a été transféré de l’hôpital militaire où il est hospitalisé et le dispositif sécuritaire impressionnant dont on l’entoure tendent à faire de lui un prisonnier de luxe. Et d’ailleurs, son état de Santé dégradé depuis son départ du pouvoir à en croire son avocat, a été démenti par le ministère de la Santé Egyptienne. Preuve, que ce sont des stratagèmes montés par l’ancien tyran et sa défense pour se soustraire à la justice. A cela, s’ajoutent trois choses convaincantes de l’idée d’impunité qui a cours en Egypte et démontrent que les disciples Hosni sont encore dans l’appareil politique égyptien. Primo, la présence de son ancien ministre des affaires étrangères, Ahmad Chafiq qui affrontera au second tour de la présidentielle les 16 et 17 juin prochain, Mohammed Morsi . Secundo, les avocats d’Hosni Moubarak ont promis faire appel après le verdict du samedi. Cela inquiète, quand on sait que de la peine de mort requise par le procureur, le vieux tyran de 84ans n’a écopé finalement que de la prison à vie où il bénéficiera de tous les soins venant de ses enfants acquittés à l’issue de ce procès. Son acquittement est à redouter. Le pire reste alors à venir pour les égyptiens qui ne veulent pas non plus lâcher prise.