Le 29 janvier 2012, le Chef de l’Etat a été élu à Addis Abéba en Ethiopie président en exercice de l’Union Africaine.
Depuis, il n’a plus passé une semaine pleine à Cotonou dans son luxueux bureau du palais de la Marina. Des voyages à n’en point finir effectués au service et au nom de l’Union Africaine mais qui curieusement ne paie pas la facture.
Sommet du G8, du G20, des pays non alignés, Afrique-France,de l’Union Africaine, de la Cédeao, de l’Uemoa, le Chef de l’Etat ne rate rien. Depuis le 29 janvier 2012 où il a été élu président de l’Union Africaine, Boni Yayi aligne sommet sur sommet, vole de continent en continent à la rencontre des plus grandes sommités du monde. Pas une semaine passée sans voyager. Entre visites effectuées à l’extérieur au nom du Bénin pour le renforcement de la coopération bilatérale et les sommets auxquels il est invité pour porter la voix de l’Afrique, Yayi bat au Bénin le record des présidents les plus « voyageurs » que le Bénin ait connus depuis 1960. Mais qui paie les frais de tous ces déplacements que le Chef de l’Etat fait au nom de l’Ua avec de fortes délégations ? On sait que le président dispose d’un avion présidentiel, un boieng- don de l’homme d’affaires Martin Rodriguez à Mathieu Kérékou- qui lui permet de voyager. Pas comme il veut mais au gré des caprices de ce vieil aéronef fréquemment en check up. Parfois donc, Boni Yayi est obligé d’emprunter les avions d’autres présidents africains ou amis pour certains longs voyages. Mais le moyen de déplacement n’est pas le seul frais engagé dans les voyages. Il faut payer le Kérosène pour le déplacement de l’avion, payer le personnel de l’équipage, payer aussi les frais de mission pour ces nombreux cadres qui le suivent.
Le Bénin, otage d’une ambition
Selon les textes de l’Ua, le président en exercice n’est qu’un titre honorifique. Il ne dispose pas de ressources pour mener les missions de bons offices, ses médiations ou sa participation à des réunions au niveau international sont à ses frais. Seul le président de la commission dispose de moyens de l’institution puisque c’est lui qui gère l’union au quotidien et s’occupe des affaires courantes. Jamais le président en exercice de l’Ua n’a bénéficié de moyens pour ses déplacements. C’est pour cela que certains présidents, et pas des moindres, ont toujours refusé ce poste, ne voulant pas faire saigner leur économie au nom de l’Ua. Le président Bruno Amoussou l’a dit lors de son dernier passage sur l’Ortb. Mais Yayi, lui, semble bien s’y complaire. Au nom de son prestige et de ses ambitions, il voyage comme il peut. Après le sommet du G20 au Mexique, Yayi doit se rendre encore au Brésil. Après, il attendra encore une invitation. Mais chose curieuse, comment arrive-t-il à payer tous ces voyages, lui dont on a dit tout récemment qu’il ne perçoit rien comme émoluments. Où peut-il trouver autant de moyens pour financer d’aussi fréquents et coûteux voyages qui ne rapportent pas grand-chose au Bénin ? C’est la grande interrogation dans un pays miné par une crise économique aiguë.Une interrogation à laquelle le ènième ministre de l’Economie et des Finances doit apporter uune réponse claire et précise à la fin du mandat. Reddition de compte oblige , comme le proclame urbi et orbi un certain ministre de l’Economie maritime ! Tout cela, au nom de l’intérêt général des Béninoises et des Béninois !