La coalition béninoise pour la cour pénale internationale a organisé hier en fin de matinée, une conférence-débats sur la lutte contre l’impunité, à l’occasion de la journée de la justice pénale internationale.
La première cour mondiale permanente chargée de poursuivre les responsables de crimes de guerres a une décennie d’existence. A cette occasion, les organisations de la société civile représentées par la coalition des Ong pour la cour pénale internationale ont organisé une conférence-débats au siège de ‘’Amnesty international’’ à Cotonou. Une occasion qui a permis aux différents acteurs engagés dans la lutte contre l’impunité de faire le bilan des progrès réalisés par la cour pénale internationale (Cpi) en vue de jeter les bases des prochains défis à relever par la communauté internationale. La coalition pour la cour pénale internationale, à travers son coordinateur régional pour l’Afrique, Me Francis Dako, a appelé tous les Etats à renforcer leurs engagements à mettre fin à l’impunité par le biais de ce système unique de justice internationale et à fournir à la cour, le soutien nécessaire pour qu’elle bâtisse ses dix prochaines années sur la base de ses réalisations. Selon Martin Assogba, président de l’Ong ‘’Alcrer’’, l’institution de la cour pénale internationale a suscité beaucoup d’enthousiasme et d’espoir auprès de la communauté des droits de l’homme. Malheureusement, poursuit-il, cet instrument incontournable de lutte contre les atrocités et ses corollaires, est aujourd’hui confronté à un refus de coopération de la part de l’Union africaine y compris des Etats-parties qui ont contribué à sa mise en place. En témoigne le blocage que connait actuellement l’exécution du mandat d’arrêt de la cour contre le président soudanais Omar el Bachir avec la complicité de certains dirigeants africains. Et d’autres situations analogues en Côte d’Ivoire, au Moyen Orient, en Syrie… Ainsi les organisations de la société civile ont fait observer, à l’occasion de la présente journée que l’un des défis majeurs de cette juridiction pour la prochaine décennie est d’améliorer sa stratégie de communication pour se départir de l’image politisée et impérialiste que lui donne une certaine opinion africaine.
A préciser que la coalition pour la cour pénale internationale est un réseau mondial d’organisations de la société civile dans 150 pays, œuvrant pour une Cpi juste, efficace et indépendante et pour un meilleur accès à la justice pour les victimes de crimes internationaux
Sur les traces de la Cpi
En dix ans, la Cpi s’est imposée en tant qu’acteur central et nouveau système innovant de justice internationale et nationale. La journée de la justice internationale est célébrée partout dans le monde en commémoration de l’adoption le 17 juillet 1998 du statut de Rome, le traité fondateur de la cour pénale internationale. Elle -la Cpi- est la première juridiction internationale permanente au monde chargée de poursuivre les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de génocide. Ce dixième anniversaire intervient à une période de transition pour la Cpi. Car elle a accueilli en juin dernier son nouveau procureur en chef ainsi que cinq juges élus en mars dernier.
Elle a par ailleurs rendu son tout premier verdict en mars 2012, déclarant Thomas Loubanga Dioullo coupable de crime de guerre consistant à recruter des enfants soldats et à les utiliser activement dans les hostilités en Rdc en 2002-2003. La Cpi va ainsi appliquer pour la première fois son mandat consistant à fournir réparation aux victimes. Actuellement, il existe sept enquêtes en cours devant cette juridiction. Elle a émis à ce jour, vingt mandats d’arrêt et neuf citations à comparaitre.