Depuis la décision de la Cour d’Appel de Cotonou le 12 juillet dernier au sujet de la crise qui secoue depuis le 20 décembre 2010 la Fédération béninoise de football ( Fbf) , le gouvernement s’est muré dans un silence inquiétant.
Ce silence, selon les observateurs du sport roi , est symptomatique de difficultés que l’ Etat béninois éprouve pour se décider.
« …. En l’absence dudit tribunal, le tribunal ordinaire est compétent pour agir…. De ce fait, confirme la première décision du Tribunal de première instance de Porto-Novo…. Dit qu’il n’y a pas autorité de la chose jugée…. Déclare que l’Assemblée générale du 15 avril 2011 est entachée d’irrégularités, l’annule en conséquence…. Déclare que l’Ag du 4 février est régulière…. Ordonne Moucharafou Anjorin à passer service à Victorien Attolou…... Ordonne l’exécution de la présente décision avant sur minute ». Tel est un extrait de la décision de la Cour d’Appel de Cotonou rendue publique le 12 juillet dernier et qui fait réfléchir le gouvernement béninois. Cette décision le met en difficulté en ce sens que tout juste après le verdict du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) l’année dernière, l’Etat béninois a apporté son soutien au président Anjorin Moucharafou après une communication orale du ministre de la jeunesse des sports et des loisirs, Didier Aplogan en conseil des ministres. Aujourd’hui, le gouvernement est dans le dilemme : soit il faut exécuter la décision de la justice soit il faut la contourner en proposant une autre porte de sortie. C’est la dernière piste que, selon certaines sources bien introduites, le gouvernement voudrait emprunter pour arriver à ses fins. Le schéma est que l’ex-président de la Fédération béninoise de football (Fbf) démissionne. Ensuite un comité paritaire présidé par le comité National Olympique et sportif du Bénin (Cnosb) sera mis en place pour gérer les affaires courantes et aller aux élections. Enfin les deux parties en conflit seront invitées à observer ses règles. Mais dans le camp de Victorien Attolou, ce n’est pas l’attitude que le gouvernement doit adopter. Pour ce camp, c’est l’application ou rien de la décision de la Cour d’Appel de Cotonou. Cet avis est partagé par l’immense majorité des Béninois. Pour ces Béninois, l’Etat doit jouer franc jeu et prouver à la famille sportive qu’il n’est pas là pour bafouer les décisions de justice.
De ralentissement au niveau des activités de la Fbf
Aujourd’hui, tout le monde attend donc patiemment la décision du gouvernement. Avant que cette décision ne tombe, toutes les activités au niveau de la Fédération béninoise de football (Fbf) sont au ralenti. Les membres de l’administration de la Fbf sont inquiets. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont en train de se poser des questions sur leur avenir. Au sein du comité exécutif c’est la division et la débandade entre les membres .Chacun veut sauver sa tête. Par contre, d’autres sont assis sur deux chaises et hésitent toujours à rejoindre le camp des vainqueurs. C’est donc le branle –bas en leur sein. La réunion de crise qu’ils ont organisée la semaine dernière pour décider de l’autorisation ou non les Ecureuils juniors à disputer un match amical et international contre l’équipe nationale juniors du Nigeria est en une illustration. Ces Ecureuils juniors qui se préparent activement pour affronter , le 29 juillet prochain à Cotonou, les Eléphanteaux de la Côte d’Ivoire dans le cadre du dernier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations ( Can) Juniors Algérie 2013 , ont vu leur préparation suspendue par la Fédération. De même, les Ecureuils cadets engagés dans les éliminatoires de la Can cadets 2013 sont eux dans une position inconfortable. Les joueurs ne sont même pas sûrs s’ils seront convoqués pour une mise au vert. Alors, on se demande donc si le Bénin ne signera pas forfait pour ces deux compétitions de catégories d’âge de la Confédération africaine de football ? Si les Béninois arrivent à signer forfait, ils sont exposés à des sanctions et des amendes de l’instance faîtière du football africain. Que feront donc le gouvernement et la Fédération ?