«Le chrétien catholique perd ses repères en politique» Dixit Martin Assogba

 

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Du 28 au 30 juin dernier, l’Aumônerie nationale des cadres et personnalités politiques a organisé au palais des congrès de Cotonou, les assises catholiques sur l’engagement du chrétien dans la cité. Objectif, amener les chrétiens en poste de responsabilité au sein de l’administration publique à adopter une méthode de gouvernance qui puisse être en parfaite harmonie avec la doctrine sociale de l’Eglise. Dans cette interview, Martin Assogba, présent à la rencontre, donne ses impressions.

 

Quelle est selon vous l’opportunité des présentes assises?
Ces assises interviennent dans un contexte de grandes crises. Le clergé, à travers l’institut des artisans de justice et de paix (Iajp) et l’ordre des avocats du Bénin ont réagi pour décrier la situation sociopolitique et économique du pays et dénoncer la violation flagrante des droits de l’homme. De la même manière, le professeur Albert Tévoedjrè a récemment envoyé une lettre au chef de l’Etat pour l’inviter à un appel au dialogue. Je pense donc qu’à l’exemple de l’Aumônerie nationale des cadres et personnalités politiques nous devons nous asseoir pour revoir les choses dans tous les secteurs. Parce que la gouvernance a déserté le forum et le clientélisme a pris le dessus. Aujourd’hui dans le pays il y a la culture de l’ethnocentrisme et du régionalisme. C’est pourquoi moi je demande qu’on refonde la refondation.

Pensez-vous que ces assises peuvent apporter une solution à tous ces maux ?
C’est sans doute un déclic qui doit motiver tous les chrétiens et le peuple béninois d’une façon générale. Il faut que nous soyons tous engagés pour soutenir cette initiative de l’Eglise parce qu’il s’agit dune question d’intérêt général et de survie des citoyens. Nous devons tout mettre en œuvre pour arrêter la confiscation des libertés publiques. Car, aujourd’hui au Bénin, on cherche à museler tout le monde; les opérateurs économiques sont traqués lorsqu’ils ne parlent pas le même langage que le gouvernement.

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Est-ce qu’à votre avis, le chrétien catholique rend témoignage de sa foi dès qu’il se retrouve sur le terrain politique?
Il ne joue pas convenablement son rôle. Nous sommes nombreux à avoir la bible en main. Mais dans nos actes, nous n’ajoutons jamais la dimension spirituelle. Tout le monde parle de Dieu sans toutefois se conformer à ses recommandations quand il se retrouve en politique. Ils ont presque tous souillé leur conscience. Donc, je réïtère qu’il est urgent de revoir la gouvernance dans tous les secteurs et reprendre les choses autrement. Parce que ce n’est pas ce à quoi nous avons pensé à l’avènement de la refondation. Nous sommes en train de déraper. C’est pour cela qu’aujourd’hui, une véritable psychose règne dans le pays. Et donc ces assises constituent une très bonne initiative pour permettre à chaque citoyen de s’interroger et de voir quelle est sa part de responsabilité dans ce qui se passe dans le pays. Est-ce que chacun joue son rôle, est ce que nous sommes véritablement des citoyens engagés pour que le pays prospère. Nous devons tous essayer d’apporter des éléments de réponse à ces questions. J’invite le chef de l’Etat à prendre en compte la lettre que lui a envoyé le médiateur de la République, le professeur Albert Tévoedjrè et que nous puissions avoir une mini assemblée dans le pays pour ensemble réfléchir sur les problèmes de sursaut patriotique. Je pense qu’on se ment trop au Bénin. Tout est politisé et la politique politicienne a pris le pas sur tout, alors que cela ne nous fait pas avancer. Ainsi, je reprécise que nous devons revoir la gouvernance dans tous les secteurs d’activités au Bénin si ne voulons pas passer à côté. Et que chaque citoyen prenne conscience de la situation où qu’il soit et change de comportement vis-à-vis de la gestion des affaires publiques dans notre pays. 

Réalisation: Euloge Quenum

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