En annulant la passation de service entre Anjorin Moucharaf et Victorien Attolou, le gouvernement vient de mettre entre parenthèses le principe de séparation des pouvoirs prévu par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.
La passation de service en question est, faut-il le rappeler, intervenue après une décision de la Cour d’appel de Cotonou. Saisie par le camp Anjorin pour réexaminer une décision rendue par le Tribunal de première instance de Porto-Novo qui a donné raison à Attolou dans un différend qui oppose les deux camps. Et dans un Etat de droit où le principe de séparation des pouvoirs est respecté, le pouvoir Exécutif ne peut suspendre par un simple communiqué de Conseil des ministres, sans aucune voie de recours, une décision de justice. Dans le cas d’espèce, l’Exécutif fait une intrusion dans les affaires du pouvoir Judiciaire. L’Etat de droit est ainsi mis sous boisseau. Et si l’Exécutif craignait la mise en exécution de la menace de la Fifa qui pourrait faire mal à la jeunesse béninoise, les voies de recours existent. Et avec cette décision gouvernementale, l’immixtion d’un tiers dans les affaires de la fédération dont parle la Fifa devient pesante. Et entre faire face à la menace de la Fifa et le respect de l’Etat de droit, le gouvernement a préféré sacrifier le respect de la loi fondamentale.