Les travaux d’embellissement et de viabilisation de l’échangeur de Godomey ne sont toujours pas réalisés. Reportage. «Je ne sais pas pourquoi ils ont laissé le bas de l’échangeur comme çà », s’interroge avec indignation Eric.
Eric, est un technicien de génie civil rencontré dans l’après midi de ce jeudi 05 juillet aux environs de 16 heures assis sur l’un des escaliers du bâtiment Atc Beko de Godomey. Les portes de ce bâtiment sont fermées depuis le début il y trois ans. Comme Eric, ils sont, sans doute nombreux, les usagers de la zone qui ne cessent de s’interroger sur l’état dans lequel se trouve le bas de l’échangeur de Godomey. Cet espace, un centre commercial animé avant la construction du joyau devrait, si l’on s’en tient à la maquette de l’échangeur abriter un espace vert aménagé. Mais descendu sur le terrain dans l’après midi d’hier, notre équipe de reportage y a constaté un espace abandonné.
En quittant Cotonou pour Calavi, on aperçoit déjà a distance un gros tas de sable rouge autour duquel se trouvent de hautes et courtes herbes. Devant le bâtiment « Atc Beko », des herbes et de l’eau stagnante et des morceaux de goudrons. Sous la bretelle Cotonou-Ouidah, de gros morceaux de briques y ont entassés. Ici, le terrassement semble n’avoir pas été achevé. On a des fosses contenant de l’eau de couleur verte par endroit. Le tout sous de hautes herbes. Le trafic local, une voie pavée, menant de Cotonou à Calavi est inachevé. Les pavés installés ont été enlevés et entassés de part et d’autre de la voie. Quelques rares piétons ne voulant pas prendre le risque d’emprunter la voie principale, l’empruntent. Les morceaux de pavés entassés cohabitent avec des ordures ménagères, A certains endroits, l’air est tantôt agréable, tantôt désagréable. Quand une brise de mer souffle, l’odeur est soutenable. Après, l’odeur devient celle d’un dépotoir d’ordure mélangé à la matière fécale.
Réceptionné depuis janvier
En quelques mots, la description technique de l’échangeur de Godomey se présente comme suit : un échangeur de trois sens intercirculaire en forme du Klaxon unique. Il a une longueur totale de 1400 mètres, comprend quatre voies de deux directions. La largeur standard de l’assiette de route est de 33,6 m. Le joyau est d’un montant total de 10 milliard de Fcfa. Devant être exécuté dans un délai de 30 mois, il a été provisoirement réceptionné en janvier, plus précisément le 06 janvier, selon le procès verbal de réception. Et ce en présence du coordonateur du projet, en la personne de Roch Célestin Houndjo, des représentants de la présidence de la République, ceux des ministères des transports et des finances, puis de la mairie de Calavi et des représentants de l’entreprise chinoise ayant exécuté les travaux. Il s’agit de la Crssg (China Railway Shisiju Group Corporation). Le procès verbal précise une liste de travaux que la Crssg devrait exécuter dans un délai de 15 jours à compter de la date de réception. Ce sont notamment la correction des affaissements sur les aménagements au sol, la fermeture des tranchées ouvertes pour le raccordement des réseaux de signalisations lumineuses et de l’éclairage public, la reprise des bordures lourdes et construction des amorces des ruelles le long de la brettelle E(Ouidah-Cotonou). De plus, le remplacement des palettes anti-éblouissement cassées et la fermeture de l’ouverture de voies devant le bâtiment BEKO et le remplacement de la glissière démolie à ce niveau. Le procès verbal précise par contre que la voie secondaire Cotonou-Calavi « seront reprise dans le cadre d’un contrat supplémentaire en cours d’exécution ». Depuis, rien. Ni l’espace vert, ni la reprise de la voie secondaire Cotonou-Calavi, n’a été réalisé. Certaines réserves soulignées par le procès verbal (Pv) tel que la correction des affaissements sur les aménagements au sol et la fermeture de l’ouverture de voies devant le bâtiment BEKO sont resté en l’état. Bien que le Pv est prévu « un comité de suivi composé de la coordination de projet, la Det, le Cnertp et la mairie de Calavi.»
Coup de cœur
Parfait, artiste magicien, rencontré hier sur le tas de briques entassés sous la bretelle Cotonou-Ouidah s’offusque : « On ne croyait pas du tout que le gouvernement pouvait commander un échangeur sans le mettre au propre. C’est sale pourtant on est en pleine ville.» « Ça rend vilain la ville. C’est un grand carrefour. L’échangeur est bien fait, il reste seulement l’entretien et tout est lassé comme ça. Ou bien le gouvernement n’a pas bien négocier le contrat », renchérit en langue locale Fongbé (que nous avons traduit), Béolo Serge, Chauffeur syndicaliste. Pour Mireille et Audrey, deux élèves fraichement admises en Terminale C, rencontrées sur la voie secondaire Cotonou-Calavi, « c’est évident que ce qui est inachevé ne soit pas beau à voir » Serge préconise : « le site doit être viabilisé. Un jardin ou bien un grand parc de stationnement de véhicules ». Pour lui, le fait que les engins à deux roues roulent sur les voies principales est un danger pour les motocyclistes. Il faudra alors achever le trafic local qui leur est réservé (Il fait allusion à la voie secondaire Cotonou-Calavi-Ndlr). A Parfait, le magicien d’avertir en guise de conclusion que « si le gouvernement ne fait rien d’ici quelques mois, le site deviendra le cachot des cambrioleurs.»
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