Un scandale environnemental serait en préparation au Bénin. Selon des sources proches de la Marina, le gouvernement s’apprêterait à utiliser de l’endosulfan dans le cadre de la campagne cotonnière 2012-2013 pour sauver les meubles.
Pourtant il avait interdit en février 2008, à l’instar de la communauté internationale, ce même insecticide jugé peu efficace et trop dangereux pour la santé de l’homme.
L’obsession du gouvernement pour sauver la campagne cotonnière 2012-2013 est mal partie semble bien l’amener sur le terrain des tentations les plus impossibles et des manœuvres les plus subreptices. Après avoir cherché de l’insecticide un peu partout, prospecté en vain des horizons, le gouvernement serait sur le point de faire recours à l’impossible. Selon des sources bien informées, le gouvernement, par le truchement de la Sonapra, serait sur le point de faire usage de son stock d’endosulfan. Il s’agit d’un stock important de plusieurs litres et pour lequel l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation(Fao) aurait même accordé un financement au gouvernement afin de le détruire dans un pays de la sous-région. Mais hélas, le stock n’aura jamais été détruit. Cette option serait l’ultime solution trouvée par le gouvernement pour pallier son manque criard d’insecticides. Depuis plusieurs semaines, le ministre de l’économie et des finances Jonas Gbian et le Dg de la Sonapra Idrissou Bako fait le tour du monde un peu partout pour rechercher l’insecticide qui devenait de plus en plus rare au Bénin. Pendant ce temps, dans les champs de coton, l’hélicoverpa ne perd pas le temps. Cet insecte ravageur des plants de coton, a commencé ses œuvres. Lors d’une tournée récente organisée par le député Bani Samari dans les communes de Gogounou, Banikoara, Ségbana, il a constaté le drame qui se profile à l’horizon pour le Bénin. Des milliers d’hectares ont été détruits par cet insecte qui bouffe le bouton floral de ces plants.
Une décision grave
Si cette décision venait à être prise, le gouvernement donnera ainsi la preuve de son inconséquence. En effet, lors de son conseil des ministres du 06 février 2008, le gouvernement a lui-même interdit l’utilisation de cet insecticide pour les campagnes cotonnières à venir. Selon le communiqué N° 04/Pr/Sgg/Com/2008, il est dit ceci : « En approuvant ce compte rendu, le Conseil a décidé d’interdire l’utilisation de l’Endosulfan pour les prochaines campagnes agricoles au Bénin, à l’instar de plusieurs autres pays de la sous région ouest africaine. Il sera substitué à ce produit insecticide particulièrement dangereux et nocif pour la santé et l’environnement, des produits alternatifs, tel que le Tihan. Toutefois, pour la campagne agricole 2008-2009, ce nouveau produit insecticide sera utilisé en complément au stock résiduel disponible d’Endosulfan estimé à 576.000 litres, pour couvrir les besoins de traitement des superficies de coton qui seront emblavées ». Le gouvernement a-t-il oublié avoir pris cette décision en 2008 ? L’endosulfan, rappelons-le, fait partie des Polluants organiques persistants(Pop) interdit par la Convention de Stockholm. Il est le 22è insecticide ainsi interdit. Selon des scientifiques, l’endosulfan crée des troubles endocriniens et a des conséquences sur la reproduction et le développement des organes. C’est donc un produit dangereux que le gouvernement veut faire utiliser par les producteurs en faisant fi du péril phytosanitaire , environnemental et des conséquences sur la santé humaine que cela va engendrer.