Usant de son droit de réponse à la suite de la sortie médiatique de Dieudonné Lokossou Sg de la Csa-Bénin la semaine dernière, Mêmouna Kora Zaki, Ministre du travail et de la fonction publique était l’invité de l’émission «Zone franche» ce dimanche sur «Canal3».
Donner un autre son de cloche. C’est le justificatif de la sortie médiatique de la ministre du travail et de la fonction publique, Mêmouna Kora Zaki ce dimanche sur l’émission dominicale «Zone franche». Usant de son droit de réponse, la ministre donne sa lecture des relations Gouvernement-centrales syndicales en panne, selon les confédérations syndicales. Chose contredit par la ministre qui affirme qu’«il n’y a pas péril en la demeure». Et que «tout va bien» malgré le boycott le 1er mai dernier, de la cérémonie de dépôt des cahiers de doléances par les centrales représentatives. Car c’est de leur droit de participer ou non à la cérémonie. Mais, les revendications des confédérations sont-elles prises en compte par le gouvernement? «Oui, dans le plan triennal», a répondu la ministre précisant cependant que certaines manquent de passer au scanner du fait des syndicalistes. Qui introduisent de nouvelles doléances lors des séances de la commission et cela en violation du plan, causant du coup des blocages. A en croire Mêmouna Kora Zaki, le processus électoral serait mis à mal par les responsables des centrales syndicales qui «n’ont jamais répondu aux invitations à eux adressées dans le cadre de l’organisation des élections professionnelles». Au sujet de la polémique autour de la création de la huitième confédération syndicale qui aurait été rehaussée par une «publicité» gouvernementale à Genève, le ministre apporte un démenti et fait remarquer que le gouvernement n’a fait que «prendre acte», et cela conformément à la convention 87. Parlant de l’instrumentalisation dont ferait l’objet des centrales de la part du gouvernement, Kora Zaki pense qu’il faut différencier liberté syndicale de l’unité syndicale. La première permettant à chaque confédération d’adopter la position qu’elle veut. Qu’en est-il de la liberté syndicale au Bénin ? «Elle existe bel et bien». Il faut juste que les secrétaires généraux sachent que «la liberté syndicale n’est pas synonyme d’anarchie». Pour Mêmouna Kora Zaki, les interdictions de grève et les militarisations de lieux de manifestations notamment de la Bourse du travail ne sont que des réponses aux troubles à l’ordre public. Selon ses propos, «la Bourse du travail est la maison des syndicalistes et non d’un quelconque front», ainsi seuls les travailleurs sont autorisés à s’y réunir.
Droit de grève et processus de recrutements
La proposition de loi portant exercice du droit de grève et le processus de recrutement dans les ministères n’ont pas échappé au ministre du travail et de la fonction publique. Selon Kora Zaki, la loi étant une proposition elle ne devrait pas passer au conseil national du travail comme le voulaient les syndicalistes. De ses propos, il ressort que la révision du droit de grève est un projet datant de 2005 qui ne porte en rien atteinte aux libertés syndicales. Encore que les syndicalistes ont été consultés et leurs observations prises en compte. Parlant de la loi en question, la ministre trouve «salutaire» la durée du préavis qui passerait de 5 à 20 jours si la loi venait à être adoptée afin de privilégier le dialogue et donner du temps aux négociations. Au sujet du recrutement des handicapés, Kora Zaki pense qu’ils ne sont pas laissés pour compte. Même si le quota des handicapés est aujourd’hui faible. Et pour encourager les entreprises à recruter les handicapés, le gouvernement a pris des mesures en les exonérant de certaines taxes. Pour ce qui est de la volonté de la Fésyntra-Finances de participer à l’organisation des concours de recrutement des agents dans le ministère de l’économie et des finances, la ministre est claire et veut lever tout équivoque. Conformément à l’article 26, le recrutement relève du ministère ayant manifesté le besoin de personnel et le ministère de la fonction publique chargé du recrutement. Ainsi, la Fésyntra-Finances n’a aucun droit de participer au recrutement en cours.