Dossier Pvi, coton, supposée déstabilisation du pays : pourquoi Talon doit parler

Accusé par le régime, notamment le chef de l’Etat, de tous les péchés d’Israël dans les dossiers Pvi et Coton et le supposé complot en vue contre la république, il est temps que l’homme d’affaires, Patrice Talon sorte de son mutisme pour dire sa part de vérité.

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S’il y a une personne qui a manqué au tableau des valses de réactions à l’entretien du 1er août du chef de l’Etat c’est sans doute lui. Patrice Talon, richissime homme d’affaires béninois, promoteur de la société Bénin Control Sa chargé de la mise en ouvre du Pvi- réforme en stand by depuis le 07 mai 2012-, Président du conseil d’Administration de l’Association interprofessionnel de Coton (Aic), est resté muet en dépit de tous les tirs croisés dont il fait objet depuis plus de six mois, notamment sur les dossiers Pvi , coton et le supposéprojet de déstabilisation du pays. Depuis la fin du premier trimestre de l’année où l’affaire Pvi a commencé, le nom de cet homme perçu dans l’opinion comme celui qui a financé l’élection de Yayi en 2006 et en 2011, est bout de toutes les lèvres. Patron de la société Bénin Control Sa sélectionnée à l’issue d’un appel d’offres international pour la mise en œuvre du Programme de vérification des importations de nouvelles génération (Pvi-ng), il a fait objet de vives critiques de la part du gouvernement quand l’exécution de la réforme a connu des problèmes. On se rappelle ces communiqués du Conseil des ministres dans lesquels, le gouvernement l’accuse de n’avoir pas joué franc jeu dans la signature du contrat liant sa société à l’Etat. Sa part de vérité dans ce dossier Pvi qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, est venue par le bais de ses avocats. L’opinion voudrait pourtant l’entendre de vive voie. Dans la crise entre l’Aic et le gouvernement, il a encore été présenté comme le principal fautif. Au cours de son entretien du 1er août dernier, le chef de l’Etat l’a encore peint en noire. Il l’a décrit comme un opérateur économique «non vertueux». Celui là qui a payé les syndicats, la presse, certains partis politiques, pour qu’ils mettent la pression sur le régime. Le gouvernement est allé jusqu’à l’accuser de vouloir «déstabiliser les institutions de la république». Curieusement, aucune des accusations et des mises en garde n’a suscité la réaction de l’homme d’affaire. Qui, selon des déclarations faites dans certains milieux proches de lui, n’aime pas être objet de tapage médiatique.

Now is the time

L’opinion s’attend pourtant à la part de vérité de cet homme d’affaire qui a apparemment fait l’option de garder le mytère autour de sa personne. Aucune sortie médiatique depuis six mois que le pays est sous tension à cause de la crise qui l’oppose au gouvernement. Il fait objet de débats dans l’opinion, de nombreux commentaires dans la presse. Mais jamais lui-même n’a fait de sortie médiatique en déhors de ses avocats. Même à la fin de la rencontre qu’il a eu avec le président de la république il y a quelques jours et celle qu’il a eue avec les présidents des institutions de la République au plus fort de la crise Pvi, il ne s’est pas confié à la presse. Mais à l’allure où vont les choses, il est de bon ton qu’il sorte de son mutisme. Qui ne dit rien consent dit-on. Et pour ne pas consentir, il devra faire comme l’homme d’affaire Sébastien Ajavon. Qui, comme du berger à la bergère, a répliqué au propos tenus à son encontre par le président de la république le 1er août seulement quelques jours après. On apprend dans certains milieux que Talon en sait beaucoup, du fait de à ses accointances avec le président de la République, sur le régime. Son éventuelle sortie médiatique pourrait donc faire trembler davantage le pays. Il devra néanmoins œuvrer à changer cette image d’homme « d’affaire rebelle, non verteux et décidé à déstabiliser le pays au profit de ses intérêts personnels » que le gouvernement lui a collé à travers sa vaste campagne de communication depuis que le torchon brûle entre les deux parties. Cela passe par sa part de vérité sur les grands dossiers dans lequel il est impliqué. Les Anglo-Saxons diront tout simplement, «now is the time ». Comme pour dire, c’est maintenant plus que jamais.  

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