Mali : les «implications inévitables» d’une guerre incontournable

Lorsqu’on se propose de parler d’un sujet aussi brûlant que celui de la guerre, sans être belliciste, il faut savoir prendre des gants de velours assez résistants pour ne pas se brûler à son propre feu!

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Oui, il est de plus en plus sûr que l’on s’achemine inexorablement vers une confrontation militaire, la seule option de nature à régler durablement la Crise Malienne.

Pourtant, le Diplomate continue d’exhorter à la poursuite de «pourparlers pour un règlement pacifique du conflit» (même si incertain), pendant que d’autres essaient de «conjurer le mal» incarné par des «hordes barbares qui tuent, lapident, incendient et détruisent tout sur leur passage»!

Le problème du Diplomate, c’est celui d’une représentativité des interlocuteurs. S’il est vrai qu’il faille «amener les rebelles à la table de concertation», qui va pouvoir négocier ? Quel organe représente valablement et légitimement les insurgés, comme le CNT en Libye?

Mieux, les rebelles ont un problème évident quant à leur «projet d’Etat»… inexistant. Il ne s’agit pas seulement de vouloir imposer une certaine manière d’adorer «Dieu» fût-il Allah, et de soumettre toute une région à une «certaine loi» fût-elle la Charia, dont les exigences sont difficilement applicables en ce siècle! Il ne s’agit pas seulement de commencer à appliquer la Charia sur une «portion de territoire» pour se convaincre d’avoir créé un Etat viable.

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Il aurait fallu que les islamistes eux-mêmes soit au fait de leur propre projet de construction étatique (Education, Santé, Economie, Gouvernement) pour pouvoir l’exposer et en faire des revendications lors d’éventuels pourparlers.

Compte tenu de ces précédents insatisfaits, place alors au Général qui va devoir faire face à la guerre devenue incontournable.

L’intervention militaire annoncée par la communauté internationale pour libérer le nord du Mali, pose quelques problèmes d’ordre pratique, et si on n’y prend garde, cette guerre pourrait  avoir des conséquences incalculables.

En effet, pour la première fois dans l’histoire du maintien de la paix, des «troupes combattantes» sont envoyées pour reconquérir un territoire aux mains d’insurgés. Nous ne sommes donc plus ici au stade d’une simple «force d’interposition» entre différents belligérants!

Nous devons surtout nous pencher sur la question de la capacité des troupes à combattre les rebelles et à libérer le territoire. A ce sujet, voici notre éclairage, juste pour interpeller chacun et tous ; car, il est certain que lorsque cette guerre éclatera au Mali, toute la sous-région en pâtira. Les conséquences d’un brasier allumé au nord du Mali ne s’arrêteront pas au Sahel, et on risque de le sentir jusqu’à Abidjan ou Cotonou…

Pour mener une guerre avec succès,  il faut être bien préparé.

Or, il ne fait aucun doute que les troupes concernées ne sont pas encore «préparées» pour affronter les rebelles. En effet, ceux-ci (les rebelles) sont habitués à combattre dans des environnements hostiles avec des actions de guérilla, ce qui n’est pas le cas des troupes régulières, aussi bien maliennes qu’internationales.

Il convient aussi de soulever la question de la conduite de la guerre elle-même, c’est-à-dire de l’organisation des relations entre la Force Internationale et des troupes maliennes qui réclament la primeur des opérations, affirmant à qui veut l’entendre que le Mali n’a besoin de personne pour juguler cette crise et «reconquérir son territoire» (déclarations du Triumvirat de Bamako).

Comment va se faire cette guerre?

Votre chroniqueur n’est peut-être pas diplômé de stratégie militaire, mais il peut déjà vous affirmer que cette guerre, malgré son caractère incontournable, va être très difficile à mener :

En cas de guérilla, elle risque de s’éterniser et se transformer en un «bourbier indéfinissable».

En cas de guerre de position, les rebelles peuvent utiliser les populations civiles comme «boucliers humains», créant de ce fait un grave problème humanitaire.

En cas de frappes aériennes, le territoire malien risque de subir des dégâts majeurs, avec la destruction d’innombrables «trésors du patrimoine mondial»!

En conclusion, la seule manière de conduire cette guerre, c’est par une série d’actions «commandos», avec des forces spéciales bien rompues à ce genre d’intervention!

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