Gouvernance: Questions actuelles – Quand le Pouvoir arrête le Pouvoir!

Nous étions tranquillement ancrés dans nos analyses «ordinaires» pour édifier tout en éclairant, lorsqu’un fait non-négligeable, non moins édifiant, s’est offert à nous requérant notre analyse dépassionnée.

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Questions d’équité, de liberté d’expression et de justice, avec trois exemples choisis dans l’actualité locale!

Lorsque nous titrons «quand le Pouvoir arrête le Pouvoir», vous avez certainement relevé le jeu de mots et le double sens que nous avons insérés exprès dans cet intitulé. Oui, en effet, le Pouvoir arrête le Pouvoir au sens de la Séparation des Pouvoirs chère à Montesquieu. Mais aussi, nous constatons avec les trois exemples factuels choisis qu’un Pouvoir arrête (démarche policière cette fois-ci) un autre Pouvoir qui est censé le contrer! Précisions… Les analyses suivront.

Une banale affaire d’accident de la circulation pose des questions cruciales de gouvernance, de droits de l’homme et de libertés publiques, s’ajoutant à des précédents remarquables qui n’avaient pas fini de nous faire réfléchir… Ce qui nous amène à citer nos trois exemples factuels choisis dans l’actualité récente : L’affaire Talon où un richissime homme d’affaires, représentant du Pouvoir économique, a été mis à mal pour des questions que nous nous abstenons de commenter. L’affaire Lionel Agbo qui oppose  un leader d’opinion un autre Pouvoir démocratique, citée à comparaître pour un «délit d’opinion», une offense au Chef de l’Etat, semble-t-il . L’affaire étant pendante devant les tribunaux, un autre son de cloche serait superflu. Attendons le verdict de la Cour pour nous prononcer. Enfin, l’Affaire (avec un grand «A») Todjinou, un syndicaliste qui s’est fait prendre pour défaut d’assurance de son véhicule.

Le fait est donc simple : Le syndicaliste, Pouvoir de contestation, s’est fait arrêter justement au moment où les négociations entre le Gouvernement et les syndicats battent de l’aile ; quelle coïncidence extraordinaire ! Mais, il n’en reste pas moins que le fait est bien banal ; la passion qui l’a entourée vient juste du fait qu’il s’agit d’un grand nom du syndicalisme local et un ancien Président de Cena et membre actuel du conseil économique et social(Ces)!

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Alors, quand le Pouvoir arrête le Pouvoir dans l’affaire Talon : l’Homme d’affaires a fini par prendre la fuite en s’auto-exilant vers des destinations plus propices à la sauvegarde de sa sécurité, fuyant les harcèlements du Gouvernement !

Affaire Lionel Agbo : l’ancien «ami» poursuivi par ses anciens compagnons pour un prétendu délit d’opinion… transformé en crime : Offense au Chef de l’Etat!

Et maintenant, l’arrestation d’un syndicaliste pour «infraction au code de la route», doublé d’un autre délit, le défaut d’assurance de véhicule automobile! Mais, ici l’arrestation est plutôt «justifiée» par la Loi!

Voici nos analyses, dans une réflexion ambivalente pour conclure d’une manière univoque mais équitable!

En insistant sur le cas du syndicaliste, nous constatons que cette infraction est réglée par la Loi 65-1 du 04 mars 1965 rendant obligatoire la souscription d’assurance automobile, dans ses articles 1 et 5, alinéas 2. Cependant, une circonstance atténuante s’offre également à notre analyse, avec l’ambivalence voulue : c’est un grand syndicaliste du pays, qui est mis en cause. D’un autre côté, puisque c’est un «donneur de leçons», comme le qualifie le Gouvernement, il aurait mieux valu pour lui de prendre ses précautions pour ne pas tomber sous le coup d’une telle banalité !

Seul le Gouvernement, son principal adversaire, pourrait le sortir de cette «galère» : Mais, ce faisant, il risquerait d’y avoir ingérence du Pouvoir Exécutif dans l’action du Pouvoir Judiciaire ; une entorse donc au principe de Séparation des Pouvoirs. Mais, ce n’est pas à une arrestation policière que nous faisons allusion dans l’affirmation, mais plutôt à une action de contre-pouvoir.

«Dura Lex sed Lex» ; la Loi est dure mais c’est la Loi ! Implacable, elle s’applique à tous, sans distinction de titres ! C’est dommage que ce soit le «syndicaliste apprécié» qui tombe sous le coup de cette dure Loi ! C’est regrettable pour la Gouvernance apaisée et concertée que nous souhaitons tous. 

A chacun de faire plus attention pour être en règle vis-à-vis de la Loi, surtout lorsque nous sommes des Hommes publics, donc sous les feux de la rampe, avec de nombreux yeux et projecteurs braqués sur nous !

Si cela avait été un citoyen lambda, nous sommes convaincus que «les policiers auraient pu s’arranger avec lui»! Mais, hélas, il s’agit de Monsieur Todjinou et tout le monde était déjà courant, rendant difficile l’arrangement souhaitable!

Telle est notre conclusion univoque, conformément aux mœurs locales, une conclusion qui nous vaudrait certainement de sérieuses remontrances sous d’autres cieux ! Ainsi va le pays!

Dans les cas Talon et Lionel Agbo, il y a bien des commentaires pertinents et des analyses objectives à produire ! Mais dans le cas Todjinou, la situation est toute autre. Il a été arrêté ; c’est la Loi, et elle doit être appliquée, fut-il contre le Président de la République, s’il se permet de rouler sans assurance automobile ; et pourtant…

Si les syndicalistes veulent rendre service à leur confrère, c’est le moment de vérifier la régularité de l’assurance en ce qui concerne les véhicules officiels, «plaques rouges et plaques bleues»!

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