L’introduction des langues nationales dans le système éducatif de notre pays demeure une préoccupation majeure pour le gouvernement et particulièrement pour le ministre des enseignements maternels et primaires, Eric Kouagou N’DA.
Selon ce denier, toutes les dispositions sont prises actuellement pour que s’ouvrent dès l’année scolaire prochaine les premières classes bilingues. Grâce à un projet ambitieux appelé Elan-Afrique, les enfants béninois pourront, non seulement recevoir le savoir dans la langue française mais également dans leur langue maternelle. Ce qui contribuera à améliorer la qualité de l’enseignement au Bénin et à aider les populations à participer aux débats engageant le développement et l’avenir de leur pays.
L’enfant apprend mieux dans sa langue maternelle que dans n’importe quelle langue. C’est la raison qui a motivé notre pays a adhéré à l’initiative Elan (Ecoles et langues nationales) qui regroupe huit pays d’Afrique Subsaharienne francophone à savoir : Le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Burundi, la République Démocratique du Congo et le Bénin. Ce projet vise la promotion et l’introduction progressive de l’enseignement bilingue à l’école primaire. A en croire Mathias Ago, Coordonnateur, point focal du projet Elan Afrique au Bénin, la mise en œuvre de cette initiative sera bénéfique pour les apprenants béninois.
«Débuter l’apprentissage des compétences de base
(la lecture, l’écriture et les calculs) dans la langue maternelle de l’enfant ou dans une langue qu’il comprend favorise la maitrise de la seconde langue qu’est le français », a dit Mr Ago qui ajoute que, sur le plan cognitif, des recherches menées sur l’enseignement bilingue attestent que les compétences académiques acquises dans la langue maternelle de l’apprenant facilitent l’acquisition d’autres enseignements dans la langue française . En outre, l’enseignement des langues nationales peut entrainer des changements sociaux et culturels non négligeables. Sur le plan culturel, il favorise à la fois une connaissance de la culture du pays, et une ouverture vers l’international grâce à une bonne connaissance de la langue française.
Au Bénin, dans les services publics ou dans l’administration, le Français est la langue de travail ou la langue de communication. Cela constitue une barrière pour les masses analphabètes qui représentent plus de 80% de la population béninoise. Ces Béninois se voient ainsi exclus des débats ayant trait à la vie nationale, hormis les quelques opportunités que leur offrent les émissions interactives et les revues de presse en langues nationales.
A moins d’un an du démarrage de ce projet, où en sommes-nous au ministère des enseignements maternels et primaires?
Selon Mathias Ago, le volet institutionnel du projet est déjà réglé. C’est-à-dire que, les organes sont déjà mis en place. Le document qui retrace la politique éducative incluant le bilinguisme est adopté en conseil des ministres. Actuellement, soutient Mathias AGO, « nous sommes à la phase de l’enquête socio-dialectologique », qui consiste à recenser les langues nationales les plus parlées et à choisir celles qui vont être utilisées au cours de la phase expérimentale. En même temps, cette phase permettra de déterminer l’aire géographique et les écoles de l’expérimentation. Après cette étape, suivront l’élaboration des Bi-grammaires, la conception des programmes bilingues et la mise en place du matériel didactique bilingue. Toutes ces dispositions doivent être prises avant Juin 2013, rassure le ministre Eric Kouagou N’da qui, tout comme le Chef de l’Etat Boni Yayi , tient personnellement à la concrétisation de ce projet. Dans les mois de Juillet et Aout 2013, il sera procédé à la formation des enseignants bilingues afin que les premières classes bilingues s’ouvrent effectivement en octobre 2013.
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