L’Un exprime son indignation devant la démission de la Haac

Sa position était attendue depuis. La dernière coalition politique qui se réclame encore de l’opposition s’est fendu hier d’un communiqué pour donner sa position sur la dernière décision prise par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac).

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Dans ce communiqué parvenu à notre rédaction, l’Un affirme que «La mandature actuelle restera celle de la répression et de la liquidation de la liberté d’opinion».

Communique De Presse De L’union Fait La Nation

 La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication vient de suspendre des émissions de la chaine privée de télévision Canal 3. Il s’agit d’espaces de débat où s’expriment des opinions contradictoires. Ce faisant, la HAAC obéit à l’ordre du Président de la République contenu dans sa lettre en date du 19 Septembre 2012. Les motifs qu’il évoque ne surprennent aucun citoyen béninois ni aucun observateur averti puisque l’expression de toute idée différente de la sienne est une insulte à sa personne. Nul ne s’étonne de la docilité de la présente mandature de la Haac, tant de nombreux exemples illustrent sa soumission rampante au Pouvoir Exécutif.

 Les équipes précédentes de la HAAC s’étaient imposées le noble objectif d’élargir les espaces de liberté. La mandature actuelle restera celle de la répression et de la liquidation de la liberté d’opinion. Les équipes précédentes avaient tenté de donner des agréments à de nouveaux opérateurs de radio et de télévision. Le Gouvernement avait usé de tous les mensonges et de toutes les ruses pour empêcher l’installation de nouvelles chaines de télévision et de radio. L’actuelle Haac a enfoui ces dossiers dans des tiroirs, heureuse d’avoir ainsi réussi à priver notre peuple de la diversité des sources d’informations.

 Silencieuse sur le refus de l’Ortb d’ouvrir ses antennes à l’opposition en général et à l’Union fait la Nation en particulier, la Haac ose sanctionner un organe de presse pour « traitement non équilibré de l’information». Elle voudrait ignorer que, depuis au moins cinq ans, l’Ortb a renoncé à son statut d’organe public d’information pour adopter celui d’appareil présidentiel de propagande. Les Béninoises et les Béninois ont ainsi été trahis et condamnés à regarder les marches de soutiens, les séances de compassion, les audiences et les tournées gouvernementales, les séminaires etc. Ils sont condamnés à écouter des monologues sur les succès du régime et ses bienfaits, probablement réservés aux membres du clan au pouvoir.

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 L’Union fait la Nation exprime son indignation devant la démission de la Haac au regard de ses missions constitutionnelles. Elle lance un appel patriotique aux Conseillers de la Haac pour qu’ils se souviennent des luttes glorieuses des journalistes durant la Conférence nationale en 1990. Ces combats s’inscrivaient dans la tradition de leurs prédécesseurs qui, dès 1936, bravèrent le pouvoir colonial au cours d’un retentissant procès de la «Voix du Dahomey», objet de notre fierté nationale. Renouer avec la défense des libertés d’expression et d’opinion ne pourra que ramener les Conseillers dans la maison de l’honneur et de la dignité.

 L’Union fait la Nation exprime en outre sa solidarité avec les journalistes en lutte pour la sauvegarde des libertés et de la déontologie dans leur métier. Elle espère que les intimidations actuelles du Pouvoir ne les réduiront pas au silence et que la peur ne va pas stériliser leurs cerveaux ni engourdir leurs doigts et leurs bouches.

 L’Union fait la Nation soutient la ligne éditoriale de la chaine Canal 3 et des autres organes de presse qui préservent la diversité des opinions, à l’opposé de l’Ortb. Elle salue la bravoure de journaux qui se refusent à succomber aux propositions et aux tentations, aussi alléchantes qu’elles soient. Elle espère que les dérives répétées de la Haac ne les amèneront pas à s’aplatir devant les ennemis de la démocratie dont la vaine ambition est d’imposer le silence aux patriotes et de réduire notre peuple à la misère intellectuelle et matérielle.

 L’Union fait la Nation lance un appel à tous ceux qui savent que la liberté d’expression est la source principale de tout progrès social. Elle les exhorte à se mobiliser pour dénoncer les attaques répétées du Président Boni Yayi et de ses soutiens variés, contre les acquis démocratiques de notre peuple.

Fait à Cotonou le 29 novembre 2012.

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