Grève d’avertissement de 48 heures des enseignants : le mot d’ordre du Front diversement suivi

Le mouvement de grève d’avertissement de 48 heures déclenché depuis hier, mardi 11 décembre 2012 par le Front des enseignants, pour exiger la satisfaction d’un certain nombre de «droits acquis», a été partiellement suivi. 70%, selon les responsables syndicaux. Constats.

Publicité

Un mouvement  peu suivi à Calavi

Salles de cours ouvertes, des élèves assis et un enseignant au tableau. Les activités pédagogiques se sont normalement déroulées dans les collèges d’enseignement général de la commune d’Abomey-Calavi. Le mot d’ordre de grève lancé par le Front d’action des syndicats des trois ordres  d’enseignement pour exiger «la jouissance des mesures contenues dans le décret n°2011-505 du 05 août 2011 portant institution d’un coefficient de revalorisation des indices de traitement des agents de l’Etat, et la rétrocession sans délai des défalcations arbitraires opérées sur les salaires pour fait de grève» ne semble pas être passé. Contrairement à ce qui a été annoncé, les enseignants des Ceg 1, 2 et 3 de Calavi étaient pour la plupart présents à leur poste. La même chose a été constaté dans les collèges d’enseignement général «Les pylônes» et «Entente»

Mais qu’est ce qui explique ce boycott du mouvement de grève, dit d’avertissement, déclenché par les responsables du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement? Les explications recueillies sur place par l’équipe dépêchée sur le terrain, font état d’un manque de synergie de l’action syndicale. «L’argent est rentré dans le mouvement syndical. Des responsables très peu représentatif font des tournées pour boycotter le mouvement», explique un responsable du Front. De plus «il y a beaucoup d’enseignants agents permanents qui sont en stage et le passage des inspecteurs de l’enseignement est prévu pour cette semaine, pour plus de 2/3 des enseignants stagiaires», ajoute un enseignant qui a requis l’anonymat. Il se demande si cela n’a pas été fait à dessein car, fait-il remarquer, les inspections devraient être terminées fin novembre dernier.

La menace de défalcation et de radiation «fait peur»

Selon Raouf Affagnon, un des responsables du Front d’action des syndicats d’enseignement, les travailleurs du Bénin en général, et particulièrement les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire, sont dans un état de terrorisme. Les gens ont peur d’une nouvelle défalcation sur salaire ou même de radiation définitive de la fonction publique, armes brandies par les autorités gouvernementales. Armes que Raouf Affagnon juge contraires à loi en vigueur dans notre pays. Il appelle donc au ralliement, en insistant sur le fait que certains non grévistes seraient défalqués, s’il y en a. «Cela a toujours été ainsi».

Grève suivie à plus de 50% aux Ceg Houéyiho et Gbégamey

Après la Centrale des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) qui a lancé la semaine dernière un mot d’ordre de grève, le Front des trois ordres de l’enseignement entre dans la danse. Dans les collèges de Houéyiho et Gbégamey, le mouvement a été suivi à un peu plus de 50%. Selon un enseignant du Ceg Gbégamey qui a requis l’anonymat, l’école béninoise risque de traverser, une fois de plus, une profonde crise, si le gouvernement continue de faire la sourde oreille face aux multiples revendications des enseignants. Dans les deux collèges sillonnés, quelques élèves rencontrés craignent déjà de revivre le calvaire de l’année dernière: «nous voulons travailler. Que les gouvernants comprennent que nous n’avons commis aucune faute pour être tout le temps contraints de rester à la maison», s’indigne un jeune élève en classe de seconde au Ceg Gbégamey. Dans le même temps, quelques enseignants titulaires étaient à leurs postes respectifs. Qui pour faire simple acte de présence, qui pour faire quelques exercices pratiques avec les élèves. Les salles dans lesquelles les cours se sont déroulés normalement sont ceux des enseignants vacataires. Mais déjà quelques responsables syndicaux menacent de durcir le ton dès la semaine prochaine si les autorités ne réagissent pas assez tôt.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité