Magouille dans le dernier concours de recrutement du ministère des Finances : une bombe à retardement

Loin d’être une affaire de dame Lydie Idjouola seule,  l’affaire de fraudes pendant le dernier concours de recrutement pose un problème qu’il faudra prendre avec plus de sérieux. Et des têtes doivent même tomber….

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C’était un secret de polichinelle que pour réussir à un concours d’entrée à la fonction publique, il faut avoir des contacts dans le système. Ce secret a cessé d’être celui de polichinelle depuis l’éclatement de cette affaire de magouille dans le concours de recrutement au profit du ministère des Finances, sessions de juillet-aout 2012. 

Tout est parti du cas de dame Lydie Idjouola, l’un des candidats à ce concours. Son nom a été substitué sur le communiqué proclamant les résultats.  Et admise sur la première liste, son nom a disparu de la seconde. Le comble, il s’agit de deux communiqués, portant pourtant la même référence et la même signature du ministre de la Fonction publique. Selon les enquêtes réalisées par l’Observatoire de lutte contre la corruption (Olc), le cas Lydie n’est que la partie visible de l’iceberg des nombreuses irrégularités ayant entaché le concours. Des personnes dont les noms se retrouvent parmi les admis n’auraient pas composé aux épreuves. Plusieurs membres des jurys de délibération et cadres du ministère de la fonction publique sont des proches qui on réussit.

Le ver est dans le fruit

Au total 66 mille candidats ont prit part à l’épreuve. Au regard de l’évolution du dossier, il ne se fait plus aucun doute qu’il y a bel et bien eu manque de transparence dans son organisation. On imagine donc que tout comme Idjouola, ils sont nombreux les candidats méritants, mais recalés, parce que n’ayant pas des «relations dans le circuit».

Depuis quelques années, l’information a toujours circulé dans l’opinion que pour les concours de recrutement dans la fonction publique, la liste des admis est préconçue, suite à des pots-de-vin. C’est la règle du «qui tu connais» ou «bien du combien tu as». Les preuves qui sortent au jour le jour, sur le concours de recrutement au profit du ministère des Finances viennent légitimer cette croyance.

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Le ver est dans le fruit, mais il faut éviter d’abandonner le fruit à la pourriture. Qu’on le veuille ou non, l’issue que connait ce concours a déjà crée une certaine frustration. Mais la suite des événements peut concourir à faire disparaitre cette frustration. Et il-le chef de l’Etat surtout- doit avoir le courage de sévir avec fermeté, sans tenir compte des petits calculs électoralistes et d’équilibre régional.  Il faut auditionner tous les concours organisés depuis une certaine date afin d’appréhender tout le problème des pratiques frauduleuses pendant les concours de recrutement. Et des têtes doivent tomber. Du premier responsable du ministère organisateur du concours aux directeurs, chefs de service et autres qui sont intervenus dans l’organisation du concours.

Dans d’autres pays, la situation n’aurait pas atteint cette gravité que la ministre de la Fonction publique, Memouna Kora Zaki ministre aurait déposée le tablier.  Elle n’est peut-être pas coupable. Mais elle a sa responsabilité engagée. Et elle doit assumer.

L’histoire de ce concours est un autre scandale de la refondation. Il ne fera sans doute pas les gros titres dans la presse comme les scandales financiers. Mais il choquera plus l’opinion parce qu’il touche directement au Béninois lambda. Ça sent mauvais. A Yayi de jouer.  A quelque chose malheur est bon.

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