Etats-Unis : Et revoilà Obama!

Ce lundi 21 janvier 2013, le Président Obama, élu pour un second mandat à la Maison Blanche, est officiellement investi dans ses fonctions, devant tout le Congrès et les officiels américains. L’instant est à la réjouissance et au bonheur partagé par tous ceux qui ont soutenu la réélection du premier président de couleur dans l’histoire américaine.

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Cependant, contrairement à 2008, les réjouissances et les festivités vont être certainement écourtées, au vu des nombreux défis qui attendent déjà le Président Obama.

La tâche ne sera pas facile pour le Président Obama, et on n’a pas besoin d’être analyste politique pour le savoir. En effet, les Etats-Unis traversent une crise sans précédent, à l’image de tous les pays du monde. Mais, la crise américaine a un caractère particulier, car elle rassemble de nombreux ingrédients qui pourraient créer, si on ne les solutionne pas rapidement, une implosion interne de tout le système américain.

Déjà, l’euphorie suscitée par l’élection d’un « président de couleur », une première dans l’histoire du pays, n’est plus de nature à favoriser la tolérance et l’acceptation de toutes les «pilules amères» que le gouvernement va devoir faire avaler à son peuple pour régler la crise. En outre, cette fois-ci, le Président Obama fait l’objet d’une vive opposition représentée par les Républicains menés par Mitt Romney, son adversaire aux dernières élections, qu’il a battu de justesse, avec une courte avance!

Voici les défis, et revoilà le Président Obama…

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La « falaise fiscale » et le défi de l’endettement

Les Etats-Unis, la première puissance économique de la planète, sont aussi paradoxalement les plus endettés du monde. Un endettement record, du jamais vu dans l’histoire américaine, et du monde. Un endettement qui enserre le budget des Etats-Unis dans un puissant étau, à la mesure de la toute-puissance américaine.

C’est ce qui a amené tous les experts économistes à évoquer le terme de « falaise fiscale » pour mieux qualifier la situation ! Soit, le gouvernement arrive à régler la question de la dette inédite du pays et à faire respirer un peu le budget fédéral, soit tout le système s’écroule, étant arrivé devant une « falaise », à commencer par l’imprenable Fort Knox (le dépôt de la réserve fédérale américaine, sorte de Trésor public et de banque centrale) !

La tâche sera donc ardue pour le prochain « Argentier » fédéral. Il faudra, dans un premier temps, regagner la confiance des investisseurs avec des projets porteurs de grande envergure, comme les grands travaux du Président Roosevelt au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et dans un second temps, rassurer les partenaires économiques quant à la capacité des Etats-Unis à faire face à leurs obligations financières. Et nulle doute que là aussi ce sera difficile, lorsqu’on sait que le premier créancier des Etats-Unis est notamment leur plus grand adversaire économique, à savoir la Chine qui demande depuis nombre d’années une plus grande ouverture des frontières, pour mieux les envahir avec ses produits bon marché, ce qui finirait d’anéantir la force productrice américaine et écraserait une économie américaine déjà à l’agonie. C’est donc une épée à double-tranchant, une Epée de Damoclès qui pèse sur la tête du prochain gouvernement américain.

Le Président Obama sourit à son investiture, comme à l’accoutumée ; mais le sourire de ce lundi n’est-il pas un peu terne, plus grave, à la mesure de la tâche qui l’attend dès le lendemain ?!

Le défi de la couverture sociale des plus pauvres

Un autre chantier, et non des moindres, consiste à rendre effective la couverture médicale, l’accès au système de santé et à la sécurité sociale, pour les plus pauvres des Américains. Une promesse de campagne du Président Obama. Mais, malgré la validation de la Loi sur le système de santé, après maintes contestations, polémiques et amendements, la réforme médicale n’est toujours pas effective pour soulager les indigents quant à leur prise en charge sanitaire par un système médical plutôt porté sur les grands budgets.

Le défi social et la démoralisation de la jeunesse

En ce qui concerne le défi social, il s’agit en l’occurrence de la lutte contre la drogue, la remobilisation de la jeunesse américaine, notamment les jeunes de la rue et des ghettos noirs, pour leur montrer un nouveau sens du mot «possible», et raviver l’espoir en eux. Cette jeunesse « indignée » doit être remise dans les rangs de la société américaine en croyant à nouveau en l’avenir, non plus un avenir fait de guerres où leurs frères et cousins sont tués aux confins du monde, mais un avenir où la grande Amérique pourra encore faire les beaux jours du monde et le bonheur de ses citoyens. 

Les jeunes ont été nombreux à accorder leurs suffrages au Président Obama. C’est même eux, étudiants et jeunes diplômés pour la plupart, qui ont fait pencher la balance en faveur de la réélection du président démocrate. Il n’y a donc pas de doute que la question de l’emploi et la lutte contre le chômage seront au centre des prochains débats citoyens aux Etats-Unis, tout en étant au cœur de la politique économique du Gouvernement Obama.

Le Président Obama n’est pas un magicien !

Toutefois, quelles que soient les pressions qui pèsent sur le Président Obama, il n’est pas un magicien pour régler d’un coup de baguette tous les problèmes de l’Amérique. Malgré toute sa bonne volonté et l’engagement du peuple américain au changement, les solutions ne pourront être mises en œuvre que progressivement, pour ne pas créer d’autres foyers de tensions internes. Cependant, le défi économique avec la « falaise fiscale », ne saurait attendre et doit retenir toute l’attention du gouvernement pour les premières semaines de son action.

Attendons de voir ce qu’il en sera lors du premier bilan, aux cent (100) premiers jours d’action, le délai de grâce pour tout nouveau gouvernement.

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