Anjorin sur les traces de Hayatou

Ne nous y méprenons pas. Ce qui s’est passé mercredi dernier au centre technique de perfectionnent et d’excellence de football de Missrété, est du déjà vu ou du déjà entendu pour ceux comme nous qui n’ont pas assisté à la 8ème Assemblée Générale de la CAF, organisée en septembre 2012 aux Seychelles.

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Comme son maître Issa Hayatou, président de la Confédération africain de football (Caf), Anjorin Moucharafou a balisé le chemin pour un nouveau mandat à la tête de la Fédération béninoise de football (Fbf), par un simulacre d’assemblée générale extraordinaire. Une Ag extraordinaire qui a ratifié les nouveaux textes de la Fbf, taillés sur mesure pour cette manœuvre. Le premier acte qui m’indigne est l’exclusion de potentiels candidats à la course à la présidence de la Fbf. Désormais, et selon l’alinéa 6 de l’article des nouveaux statuts, pour être candidat au poste de président de la fédération, il faut avoir été membre du comité exécutif pendant au moins un mandat. Le premier qui est frappé par cette disposition est Valère Glèlè, Vice-président de l’actuel comité exécutif, dont les ambitions pour se hisser à la tête de la Fbf ne sont plus un secret. Au-delà de lui, tous les autres membres de l’actuel comité exécutif et potentiels candidats sont hors-jeu car ils ont pris le train en marche, au début de la crise qui a secoué le football béninois pendant environ deux ans.

Le second acte qui pousse le ridicule à son comble c’est cette motion farfelue qui décide d’emblée les sanctions à l’encontre de certains acteurs qui seraient à la base de la crise et qui auraient posé des actes graves. Et c’est le représentant de l’Université nationale du Bénin (le Bénin dispose depuis de deux universités), qui a ordonné la suspension de sept acteurs du football. Et comme pour insulter l’intelligence des hommes des médias et autres présents à cette Ag extraordinaire, qui ne sont pas censés être dans le secret des dieux avec les membres de la Fbf, Anjorin prend la parole, et sous prétexte qu’il veut avoir les mains propres, invite les délégués à passer au vote. La suite, avec 35 voix pour, 9 contre et 3 abstentions, la sentence fût votée et les sieurs Attolou Victorien, Lawson Sylvain, Bernard Hounnouvi, Kassa Péguy, Côme d’Oliviera, Adjignon Jean-Marie et Zanda Maurice sont suspendus de toutes activités liées au football pour cinq ans. Le temps de permettre au patron de briguer un troisième mandat et, espérons-le, dernier mandat. Une copie conforme de la procédure qui a conduit à des textes taillés pour Issa Hayatou. En effet, c’est le président de la Fédération algérienne de football qui a proposé que «….Tout candidat aux élections à la présidence de la Confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la Caf».

Mais paradoxe pour paradoxe, c’est Hayatou même qui confessera: «Au Gabon toutes les zones ont décidé de me soutenir pour un autre mandat à la tête de la Caf, mais cela ne t’a pas empêché de proposer ta candidature contre moi. Penses-tu que le fait d’être candidat contre moi est démocratique? J’ai décidé que cette mesure soit prise pour empêcher les membres du comité exécutif de la Fifa, qui ne sont pas membres du comité exécutif de la Caf, d’être candidats. Mais les membres cooptés au comité exécutif peuvent faire acte de candidature ainsi que tous les membres élus». Ceci, suite à une critique en règle de Jacques Anouma contre ce projet de modification des statuts, qu’il a qualifié de non démocratique, lors de la réunion du comité exécutif tenue le samedi 1er septembre 2012.

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Je voudrais bien croire que ce n’est pas le cas, mais au fond de moi, quelque chose me dit non. Ce qui s’est passé est ahurissant. Le directeur de cabinet du ministre des sports, présent à cette Ag extraordinaire, a souhaité après le vote, que la sanction soit levée. Rien n’y fit. Les travaux furent clôturés par les délégués, sans tenir compte de cette doléance. Amuser la galerie est de tout âge, mais pas de tout temps. Au lieu de penser aux intérêts de la nation, on a orchestré une mise en scène ridicule sous les regards des sieurs Prosper Abéga et Primo Corvaro, deux experts de la Fifa et de la Caf. «Tel maître, telle boutique.»(Proverbe polonais). C’est le fond de ma pensée.

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