Dans la matinée d’hier, au centre technique d’excellence de football de Missrété, les nouveaux textes de la Fédération béninoise de football (Fbf) ont été ratifiés par les différents délégués, au cours d’une assemblée générale extraordinaire en présence des émissaires de la Fifa et de la Caf.
Il sonnait 10 heures quand Augustin Ahouanvoébla a demandé aux délégués des clubs de rentrer dans la salle de réunion du Centre technique d’excellence de football de Missrété pour le démarrage de l’Assemblée générale extraordinaire adoptive des nouveaux textes déjà vus et approuvés par la Fifa et la Caf. Vers 10 heures 30, les travaux ont débuté par la vérification des délégués présents. Chaque club de 1ère division a droit à deux délégués alors que ceux de 2ème division ont chacun droit à un (1) délégué, de même que les associations des arbitres et des joueurs. Les différentes ligues ont droit à un délégué chacune, idem pour l’association des centres de formation. Au décompte final, 47 délégués étaient présents sur les 49 attendus. Le quorum étant atteint, le Président Anjorin Moucharafou a planté le décor et a rappelé à l’assistance que cette assemblée générale (Ag) extraordinaire a pour objectif de revisiter les textes et statuts de la Fbf, validés par les instances internationales de football, et de passer à leur adoption afin de redonner espoir au football béninois. Après la lecture de l’article portant amendement et adoption des textes et statuts de la Fbf, il a été signifié que seuls les amendements déjà déposés au préalable par les délégués seront étudiés car, tout le monde avait déjà eu les textes et devaient avoir déposés ses amendements. Avant l’ouverture des débats, les journalistes ont été éconduits de la salle. A l’issue des discussions, les nouveaux textes ont été ratifiés. En plus de cette ratification des nouveaux textes et statuts, trois motions ont été adoptées par l’assemblée. Les deux premières ont trait à des remerciements à l’endroit de la Caf, de la Fifa, du Ministère des sports et du Chef de l’Etat pour leur implication dans la résolution de la crise qui a secoué les membres de la Fbf. La troisième motion lue par le délégué de Unb (Université nationale du Bénin) concerne la suspension de sept (07) membres de Fbf qui, selon lui, sont à la base de la crise. Pour lui, ces membres de la Fbf ont commis des actes graves et méritent d’être sanctionnés. L’assemblée a donc décidé que les sieurs Attolou Victorien, Lawson Sylvain, Bernard Hounouvi, Kassa Péguy, Côme d’ Oliviera, Adjignon Jean-Marie et Zanda Maurice sont suspendus de toutes activités de football pour cinq ans. Une sanction dont le Directeur de cabinet du ministre des sports, Joachim Adjagbessi, a souhaité la levée, mais en vain.
Veut-on vraiment la paix ?
En sanctionnant sept (07) membres, sur l’accusation qu’ils sont à l’origine de la crise qui a secoué le football béninois, l’assemblée générale portant adoption des nouveaux textes et statuts de la Fédération béninoise de football ( Fbf) est passée à côté de son objectif de départ qui est de réconcilier toute la famille sportive. Comment le président Anjorin Moucharafou veut-il tirer leçon de ce qui s’est passé et prôner le dialogue interne en cautionnant l’exclusion de sept (07) membres de la fédération ? Les assises d’hier ne sont-elles que du théâtre et du déjà vu ? Aucun Béninois ne croit plus en ceux qui gèrent son football, des gens qui ont la spécialité du double langage. Les congressistes triés sur le volet n’ont fait que suivre les consignes et la voie tracée par leur maître. On chante à tue-tête qu’on veut le dialogue mais dans la réalité c’est à autre chose qu’on assiste. Quel dialogue, avec des personnes qui ne pensent pas qu’à leur intérêt personnel et non au collectif? Or, le Directeur de cabinet du ministère de la jeunesse des sports et des loisirs (Mjsl), Joachim Adjagbessi a, dès l’ouverture de l’Assemblée générale, invité les participants à adopter des textes clairs et sans exclusion. Mais ceux-ci ont ignoré royalement ce vœu et balayé du revers de la main les conseils du Directeur de cabinet. Alors, les responsables actuels de la Fbf ne font que confirmer tout le mal qu’on pense d’eux. Le fossé entre le public sportif béninois et les membres du comité exécutif de la Fbf va encore se creuser davantage. Le football béninois n’est donc pas encore sorti de sa tourmente. Ceux qui ont été sanctionnés et leurs sympathisants ne resteront certainement pas les bras croisés. Ils ont toujours la possibilité d’emprunter la voie judiciaire pour se faire entendre. C’est donc que la plaie, qui ne s’est pas encore complètement cicatrisée, prendra une nouvelle écorchure.
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