Une grande première dans l’Eglise, la décision du Pape est jusque là inédite. Mais Benoit XVI a eu le courage, et la sagesse, de faire ce que l’on déteste le plus faire au Bénin : renoncer à ses fonctions, même si le poids de l’âge et les scandales nous y contraignent.
A partir du 28 février prochain à 20 heures, le Pape Benoit XVI va redevenir le Cardinal Joseph Ratzinger. Contre toute attente, le Souverain pontife a annoncé ce lundi 11 février son retrait de la tête de la communauté catholique mondiale. Une grande première au sein de l’Eglise Catholique moderne, l’annonce de Benoit XVI a créé un coup de tonnerre au sein de l’Eglise Catholique. Dans le monde, stupéfaction, incrédulité, admiration et compréhension sont, entre autres, les réactions suscitées par la décision du Pape.
«Ses forces, en raison de l’avancement» de son «âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien.» Il explique : «Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié.»
Sinécure et zèle sous scandales
L’acte du Pape doit servir de leçon au Bénin où la démission est le totem premier des acteurs de la classe politique même quand ils sont sous le poids de l’âge, ou impliqués et interpellés dans des scandales ou des fautes professionnelles.
Au Bénin, elles sont nombreuses, les personnalités d’un âge avancé, et affaiblies visiblement par le poids de l’âge, mais qui sont toujours aux affaires. Pis, la tendance depuis quelques années, c’est que quand des personnalités politiques sont groggy, on leur trouve une sinécure en les nommant à la tête d’institutions budgétivores qui, au demeurant, n’apportent rien de concret au pays pour son développement. Ces institutions n’existent que de nom. Et on a l’impression qu’elles ont été créées par le Chef de l’Etat en cadeau de retraite à leurs dirigeants. A coté de ces personnalités âgées qui ne veulent pas quitter les affaires, il y a les hommes politiques qui restent à leur poste, quand bien même ils connaissent un scandale, à moins que le Prince ne les y contraigne. Même humiliés, certains ministres persistent dans leur zèle. Responsables de la mauvaise exécution des taches relevant de leur département, ils se maintiennent « coûte que coûte », en dépit de la polémique. Selon des observateurs, les nombreux scandales et dossiers à polémiques qui ont marqué la très courte papauté, feraient parti des raisons cachées de l’abdication de Benoit XVI.
On retiendra donc que Benoit XVI a décidé de mettre fin à son ministre à cause du poids de l’âge et, accessoirement, des scandales. Et pour l’une ou l’autre des deux raisons, Benoit XVI doit inspirer la classe politique béninoise.
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