Une première période maîtrisée et une seconde qui a perdu un peu d’intensité: les Super Eagles ont décroché un troisième titre , dimanche dernier à Durban, au bout d’un match où ils ont su garder leur cage inviolée. Les Burkinabès ont manqué de présence dans la surface adverse mais, n’ont pas à rougir de leur prestation.
Dans la fraîcheur de Durban et dans l’effervescence du National stadium (la finale a été jouée à guichet fermé), il était écrit qu’une quatorzième nation ne brandirait pas le trophée continental et que le Nigeria devrait obtenir sa troisième étoile. Et la joie de Vincent Enyeama (Maccabi Tel Aviv/ISR) qui voulait soulever l’arbitre venu lui prendre la balle pour mettre fin à la rencontre est assez évocateur. Après les sacres de 1980 et 1994, les Super Eagles retrouvent la joie du podium. Inattendu à ce niveau de la compétition comme le Burkina-Faso (adversaire du jour), le Nigeria a entamé la compétition dans l’ombre de deux matchs nuls solides et laborieux, face au Burkina-Faso lors de son premier match de cette Can et contre la Zambie lors du second match (1-1), pour ce qui concerne le Nigéria. La suite, on la connaît : une victoire éclatante contre la Côte d’Ivoire en quart de finale (2-1), une correction du Mali (4-1) en demi-finale. Et dans cette rencontre qui comptait pour la vint neuvième finale de la Coupe d’Afrique des nations, le Nigeria n’a pas été fringant comme dans ses deux précédentes rencontres. Toujours avec un style direct, technique, mais cette fois ci peu inspiré, les Super Eagles ont fait sauter, sans forcer, le verrou burkinabé.
Ils n’ont pas démérité
Comme les Nigérians, les Burkinabès ont construit leur qualification pour cette finale, discrètement, avec abnégation et patience, et n’ont jamais dévoilé leur ambition jusqu’à venir en demi-finale. Avec un jeu technique, direct et rapide, avec à la manette le rennais Jonathan Pitroipa, les Etalons sont allés chercher une historique qualification pour une finale de la Can (une première dans leur histoire) contre le Ghana (demi-finale) où tout semblait se liguer contre eux, y compris l’arbitre tunisien M. Jedidi. Mais, ils n’ont pas été ridicules devant le Nigéria. A l’image de la frappe d’Aristide Bancé (Augsburg/GER), au-dessus des buts de Vincent Enyeama (24’) ou cette croisée de Wilfried Sanou avec une belle parade du gardien nigérian. Les Etalons ont même fait douter les Super Eagles dans les quinze dernières minutes et une égalisation serait méritée. Mais, leur envie et leur volonté d’aller jusqu’au bout n’ont pas suffi. Face à une équipe nigériane compacte, rigoureuse et tactique en place, les Etalons sont tombés les armes à la main. Dans cette finale, ce sont les Nigérians qui ont vite annoncé les couleurs notamment par une tête d’Ambrose au dessus des buts de Daouda Diakité (7’), une frappe trop enlevée de l’ancien Sochalien Brown Ideye suite à une faute de mains de Diakité (9’).
Une victoire de Stephen Keshi
Le Nigeria a ouvert le score par son homme providentiel, Sunday Mba (Enugu Rangers), déjà butteur décisif face à la Côte-d’Ivoire en quart de finale. Après un joli sombréro sur un défenseur à l’entrée de la surface de réparation, il ajuste Daouda Diakité (Lierse/BEL) d’un pointu gauche (1-0, 40’). Les poulains du Belge Paul Put vont courir derrière ce but en vain. Et le Nigeria monte sur le toit de l’Afrique pour une troisième fois. Mais, cette victoire, les Super Eagles la doivent à leur entraîneur Stephen Keshi, l’un des hommes forts de l’âge d’or des Super Eagles (1994). Lui qui contre vents et marrées, s’est présenté à cette Can avec une équipe rajeunie, symbolisée par l’éviction des Peter Odemwingie, de John Utaka, de Martins et de Taye Taiwo. Il a su miser sur une ossature composée du défenseur central et capitaine, Yobo, du milieu Obi Mikel et de l’attaquant Eminiké. Avec à ses côtés un Béninois, Valère Ahouandjinou, Stephen Keshi rejoint l’Egyptien Assan Scheata qui était le seul, jusque là, à brandir le trophée en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur.
Laisser un commentaire