La lutte contre la corruption et les infractions connexes, menée depuis le décret présidentiel de 2011, suit son cours.
Un organe prévu par la loi vient d’être créé, il s’agit de l’autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc). Le Secrétaire général du gouvernement, Eugène Dossoumon, lors de son intervention sur les pas déjà faits dans la lutte contre la corruption sur l’Ortb hier, a présenté aux populations, les missions de ce nouvel organe, avant de procéder à la lecture de ses membres. Selon Eugène Dossoumon, l’autorité nationale de lutte contre la corruption se chargera de dénoncer les prévaricateurs et les auteurs d’actes de corruption, avant leur poursuite devant la Haute Cour de Justice. Sur ce plan, il a affirmé que cet organe est légal et « c’est d’ailleurs pourquoi, même si le Chef de l’Etat détient des informations sur les faits de corruption, il doit les verser au dit organe ».Treize personnes devaient être nommées pour siéger dans cet organe, selon le Sg du gouvernement. En effet, conformément au décret 2013-23 du 11 février 2013 portant nomination des membres de l’autorité nationale de lutte contre la corruption dont il a fait cas, on retient 13 membres, mais 11 ont été nommés. A préciser ici que chaque membre a été préalablement désigné par les membres de la corporation à laquelle il appartient avant sa nomination par le Chef de l’Etat. Pour justifier le nombre 11 au lieu des 13 prévus par la loi, le Secrétaire général du gouvernement a expliqué que le représentant du patronat du Bénin s’était déclaré indisponible, idem pour le représentant de la douane qui a été jugé « incompétent pour occuper ce poste ». Ce sont, aux dires du Secrétaire général du gouvernement, les raisons qui justifient la nomination de onze membres au lieu de treize initialement prévus par la loi. Des enquêtes de moralité, la déclaration des biens de tous ces membres, ont été faites avant la prise du décret par le Président de la République, a ajouté le Sg Eugène Dossoumon
Sidoine M.Avadji
Les sociologues dénoncent un vice de procédure
Par le décret 2013-23 du 11 février 2013, le Président de la République du Bénin a procédé à la nomination de 11 membres de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption sur les 15 prévus pour cette structure. Au nombre des membres désignés, un sociologue universitaire présumé élu. A la publication dudit décret du Chef de l’Etat, la communauté des sociologues ne se reconnait pas dans la désignation d’un ingénieur agronome à la place d’un sociologue de profession. Révolté par cette désignation malgré les mises en garde, les sociologues réunis au sein de leur creuset ont, après une concertation ce mardi nuit, dénoncé un vice de procédure et de forme comme déjà énuméré dans un compte rendu d’une réunion en date du 20 novembre 2012 transmis aux autorités de tutelle et décidé d’élargir les échanges devant conduire à des actions pour signifier aux autorités la marginalisation du corps de sociologues. Ce mercredi matin à l’université d’Abomey-Calavi, une réunion de concertation est déjà convoquée à cet effet.
Qui va diriger l’Anlc ?
Jean Baptiste Elias, Président de l’Observatoire de lutte contre la corruption (Olc) sera-t-il conduit à la tête de l’Anlc. Aura-t-on à la tête de l’Anlc, un étranger au monde de la lutte contre la corruption ? Ce sont entre autres les questions qui taraudent les esprits depuis l’annonce faite hier de la désignation des membres de la toute nouvelle Autorité nationale de lutte contre la Corruption (Anlc).
Selon la pratique et les textes, les membres de l’Anlc désignent eux-mêmes et en leur sein le président de l’organe. Mais on redoute que le pouvoir – les différents cercles influents de la Marina – entreprenne des manœuvres pour avoir à la tête de l’Autorité une personnalité acquise à sa cause.
Les prérogatives de l’Anlc sont plus larges et renforcées que celles de l’Olc que dirige déjà Jean Baptiste Elias. Et si l’Anlc, surtout son président, a les coudées franches, beaucoup de grosses têtes pourraient tomber sous son mandat. L’Autorité viendra, en fait, déranger un système, un ordre préétabli. On imagine déjà que les différents cercles d’influence de la Marina, et donc de l’actuel régime, vont encore se livrer une âpre bataille où il pourrait y avoir de « grandes connivences pour de petits arrangements».
Jean Baptiste Elias, s’est à cause de son mandat à la tête de l’Olc, déjà taillé une réputation nationale, africaine et même internationale en matière de traque à la corruption. On l’a vu révélé à plusieurs reprises sur des plateaux de télévisions des affaires troublantes de corruption et de magouilles. Un homme de sa carrure n’est sans doute plus susceptible à la manipulation. Les décideurs de la refondation tapis dans l’ombre du Palais présidentiel, des ministères et autres endroits névralgiques du régime, voudront-ils avoir à la tête de l’Anlc qui a tant de pouvoir un homme comme Jean Baptiste Elias ? Dans sa volonté de lutter effectivement contre la corruption, l’impunité et la prévarication des deniers publics, vient de réussir un autre test en prenant ce décret de nomination des membres de l’Anlc. Pourvu qu’il n’y ait pas derrière tout ça une intention cachée de manœuvrer pour avoir à la tête de l’Anlc un président malléable dont le Pouvoir pourrait se servir pour instrumentaliser ce nouvel organe. Qui fera encore rêver les Béninois en matière de lutte contre la Corruption. C’est un autre test pour Yayi.
Membres de l’Anlc
Edouard Alexandre
Dagba
Agapit Maforikan
Georges Kpatinvo
Guy Ogoubiyi
Louis Brun
Madjè Victorin
Virgile Quenum
Didier Atchou
Jean Baptiste Elias
Antoine Gansou
Rock Mongbo
Léonce Gamaï
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