La garde à vue de Johannes Dagnon prorogée: ses associés s’en inquiètent

(lire le communiqué des associés) Selon des sources concordantes, la garde à vue de Johannes Dagnon, expert comptable, doublement proche de Patrice Talon, a été prorogé de trois autres jours.

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Cousin de Patrice Talon, l’homme d’affaire béninois accusé, entre autres, d’être le commanditaire de la supposée tentative d’empoisonnement du Président Boni Yayi, et propriétaire d’un cabinet d’expertise comptable de la place, Johannes Dagnon a été interpellé tôt dans la matinée du vendredi dans ses bureaux, sis à Ganhi à Cotonou. Il a été aussitôt placé en garde à vue à la brigade de recherche et d’investigation de Cotonou, situé au niveau du carrefour dit des trois banques, en plein cœur de Cotonou.

Johannes fait en réalité partie de la série des personnalités interpellées le week-end écoulé où ont circulé des bruits de coup d’Etat déjoué. On avait appris de sources policières qu’il était reproché à Johannes d’avoir rencontré son cousin, «l’ennemi n° 1 de Boni Yayi au Bénin », réfugié à Paris depuis l’éclatement de cette scabreuse affaire de supposée tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat. Son avocat, Me Joseph Djogbénou, qui avait été empêché de rencontrer son client, avait adressé lundi dernier une lettre ouverte au Procureur de la République près le Tribunal de Première instance de Cotonou pour dénoncer les violations des libertés individuelles au Bénin.

On s’inquiète

Dans un communiqué, dont l’intégralité est ci-contre publiée, les associés de Johannes Dagnon expriment leur inquiétude face à cette situation. Ce communiqué nous apprend que le bureau de Johannes Dagnon  « a été perquisitionné par trois fois, dont une nocturne le samedi 23 février 2013 sans aucune présentation de mandat, et des documents ont été emportés dont ses ordinateurs (portable et fixe) et son imprimante. » Ces perquisitions auraient été menées par une quinzaine d’agents qui n’auraient pris aucune mesure pour sécuriser son bureau. Ses associés fondent, entre autres, leurs inquiétudes sur le fait « que les perquisitions auraient été opérées sans égard pour les règles légales (présentation de mandat) et sans aucune précaution de protection du Secret Professionnel auquel tout Expert Comptable est soumis, en particulier, vis-à-vis des  intérêts des clients qui ont confié leurs dossiers au cabinet FIDUCIAIRE D’AFRIQUE dont Johannès DAGNON est le premier responsable. »

COMMUNIQUE DES ASSOCIES DE JOHANNES DAGNON

Le vendredi 22 février 2013, tôt dans la matinée, Johannes DAGNON, Expert Comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des Experts Comptables du Bénin et PDG du cabinet FIDUCIAIRE D’AFRIQUE a été interpelé dans ses bureaux et gardé à vue à la brigade de recherches et d’investigations de Cotonou. Il est à son cinquième jour de garde à vue sans que l’on sache de quoi il est accusé officiellement.

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Selon diverses informations recoupées, on lui reprocherait de porter atteinte à la sûreté de l’Etat béninois pour avoir rencontré certaines personnes.

Son bureau a été perquisitionné par trois fois dont une nocturne le samedi 23 février 2013 sans aucune présentation de mandat et des documents ont été emportés dont ses ordinateurs (portable et fixe) et son imprimante.

Notre inquiétude ainsi que celle de nos collaborateurs est d’autant plus grande qu’il nous est parvenu que les perquisitions auraient été opérées sans égard pour les règles légales (présentation de mandat) et sans aucune précaution de protection du Secret Professionnel auquel tout Expert Comptable est soumis en particulier vis-à-vis des  intérêts des clients qui ont confié leurs dossiers au cabinet FIDUCIAIRE D’AFRIQUE dont Johannès DAGNON est le premier responsable. Comme il est d’usage dans les professions réglementées comme celle des avocats, aucune perquisition ne devrait avoir lieu dans un Cabinet d’Expertise Comptable, en l’absence du Président de l’Ordre et/ou de l’un de ses représentants. Dans le cas d’espèce, Johannes DAGNON n’a bénéficié d’aucune assistance ni de ses conseils ni d’un membre de l’Ordre des Experts Comptables au cours des trois perquisitions opérées par une quinzaine d’agents. Et il n’est pas à exclure dans ces conditions qu’on ait pu glisser des choses dans son bureau pour l’en accuser plus tard. Aucune mesure de sécurisation de son bureau n’a été prise par les enquêteurs (pose de scellés) et pourtant entre le vendredi 22 février 2013 et le dimanche 24 février 2013,  ils se sont rendus par trois fois dans le bureau de Johannes DAGNON pour opérer les perquisitions.

La profession d’expert comptable fait partie des professions libérales règlementées et protégées.

Nous espérons que les autorités béninoises en charge de ce dossier respecteront et feront respecter les droits de Johannes DAGNON ainsi que les intérêts des clients du cabinet dont les documents et informations les concernant se seraient retrouvés parmi les documents saisis lors des perquisitions.

Fait à Cotonou, ce 27 février 2013

Corneille GBAGUIDI                                                         Ellen TOGNISSO ADJAHI

Expert Comptable Diplômé                                            Expert Comptable Diplômée

Commissaire aux comptes                                              Commissaire aux comptes

Membre de OECCA BENIN                                              Membre de OECCA BENIN

AMPLIATIONS : Ambassade de France près le Bénin, Ambassade des Etats-Unis près le Bénin, Ambassade d’Allemagne près le Bénin , Cour Constitutionnelle du Bénin, Organisation Internationale de la Francophonie , Droits de l’Homme, Paix et Développement (DHPD-ONG) , Centre Afrika Obota, Nouvelle Ethique , WANEP-Bénin, Amnesty International Bénin, Avocats Sans Frontières , Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), OECCA BENIN, ONECCA TOGO, ONECCA COTE D’IVOIRE,  ONECA SENEGAL, ONECCA BURKINA FASO, ONECCA NIGER, ONECCA MALI, ONECCA CAMEROUN, ONECCA MAURITANIE, ONECCA GABON , OEC FRANCE, CNCC (France), FIDEF, EXPERTS COMPTABLES SANS FRONTIERE, MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES, MINISTERE DE LA JUSTICE, TRANSPARENCY INTERNATIONAL, FIDH BENIN

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