La nouvelle ruse des trafiquants du «kpayo»

A la guerre, tous les coups sont permis. Malgré leurs techniques de défense individuelle,  les trafiquants du «Kpayo», de façon collective, innovent au quotidien en développant de nouvelles stratégies en vue de protéger leurs marchandises contre les forces de l’ordre. Constat.

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L’essence frelatée communément appelée «Kpayo» semble avoir encore de beaux jours devant elle. Trois mois environ après le mot d’ordre du Chef d’Etat major visant à traquer par toutes les voies le trafic local du précieux liquide, la lutte continue. Mais des deux côtés – du côté des vendeurs et de celui des traqueurs – les techniques de «combat» changent régulièrement. Ainsi, après leur technique de patrouille en groupe pour repérer constamment l’itinéraire des forces de l’ordre, les vendeurs du «Kpayo» ont encore trouvé de nouvelles stratégies pour, non seulement, ne plus laisser les policiers leur prendre leurs marchandises, mais les décourager aussi. 

Quartier Mènontin, au bord des pavés,  non loin de l’embarcadère, l’une des issues par où rentrent  les bidons d’essence frelatée en provenance du Nigéria  pour le Bénin. Il sonnait environ 16 heures, ce  lundi 5 Février 2013. Deux individus, visiblement en panne d’essence parce que trainant leurs motos, s’arrêtent près d’un étalage où sont exposés des bouteilles peu transparentes  contenant à la première vue, de l’essence. A côté de l’étalage, un autre bidon de 25 litres à moitié vide, contenant lui aussi le même liquide. A peine se sont ils arrêtés quand le propriétaire des lieux courut à leur rencontre. «Je veux un litre», «moi aussi!», exprimaient-ils. Du coup, le propriétaire se retourne dans le coin d’où il était sorti pour leur chercher le précieux liquide au détriment de ce qui était exposé sur son étalage, en mettant beaucoup de temps. «Mais, voilà au moins quatre litre d’essence sur ton étalage et tu nous as laissés poiroter depuis»,  lui a reproché l’un des clients. Il prend alors une bouteille et verse le contenu par terre. A la grande stupéfaction des uns et des autres, en lieu et place de l’essence, c’était plutôt de l’eau. En effet, c’est la nouvelle stratégie des trafiquants locaux du «kpayo». De l’eau en exposition à la place du carburant pour tromper les vigilances. «C’est à cause des policiers qui viennent ramasser mes marchandises surtout la nuit pour verser dans leur moto, que nous faisons çà. Ainsi, même s’ils prennent, ils ne pourront plus l’utiliser sinon, au péril de leur moteur», a-t-il expliqué, en faisant l’éloge de sa ruse. A en croire ce dernier, il n’est pas le seul à utiliser cette nouvelle stratégie. Attention donc aux consommateurs du Kpayo car ils peuvent en être aussi victimes.

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