Réactions de certains candidats au concours de recrutement au ministère des finances

Boni Yayi doit balayer la maison au risque d’être complice

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Ingrid : candidate élève assistante du Trésor n’ayant pas composé

Moi, j’avais payé la quittance et rempli toutes les formalités mais j’ai désisté à la dernière minute. Je n’ai pas composé parce que, je m’attendais à tout ce qui se passe actuellement, même si ce n’est pas avec cette ampleur. J’ai gaspillé mon argent mais, ce n’était pas la peine de gaspiller mon temps en plus. Si on se respecte dans ce pays, il faut annuler ce  concours et mettre les différents coupables identifiés à la disposition de la justice, pour permettre aux jeunes d’accorder encore un peu de crédit à leurs dirigeants. Et je pense même que, à cette allure, c’est une bombe à retardement qui se prépare et les uns et les autres doivent faire l’effort de l’empêcher de les éclabousser. 

Roland S. : Candidat élève agent d’assiette

Est-ce que c’est ce qu’on appelle Nation çà. Les traitements à l’égard de tous les Béninois sont toujours en faveur de certains et au détriment des autres, comme si on était dans un ensemble de clans.  Les gens n’en font pas autant avant d’être traités d’apatrides. On les connaît désormais, les vrais apatrides. Et Yayi doit réagir. Il doit balayer la maison pour nous montrer sa bonne foi sinon, il n’y a pas deux conclusions, il était au courant de tout ce qui se passe depuis. Et d’ailleurs, ces cadres, à commencer par  la ministre de la Fonction Publique, ne peuvent plus nous diriger car nous n’avons plus confiance en eux. Les laisser, c’est cautionner sans doute la corruption dont la lutte a un cadre légal au Bénin, et promouvoir l’impunité.

Félix D. : Candidat élève contrôleur des impôts

Çà c’est insulter notre intelligence. Si non comment comprendre que les admis soient constitués en majorité d’une seule région donné. Moi, je suis d’Abomey. Voyez-vous tous ces cadres ressortissants d’Abomey, c’est la preuve qu’on n’est pas si nul que cela au Sud. On a toujours parlé de tripatouillage autour des concours d’Ape sans en avoir la ou les preuves. Aujourd’hui, on les a, ces preuves. A part les médias et les syndicalistes, qui s’en préoccupe? J’ai déjà dit à mes amis d’oublier ce concours et de continuer leur combat contre le chômage, mais une chose est sûre, le pire n’est pas loin. Nous, nous n’avons personne pour relayer notre cri de désespoir mais çà les rattrapera.

Prisca B. : Candidate élève assistant du Trésor

C’est bien triste mais je ne suis pas étonnée, vous savez. Nous sommes dans un pays où rien n’est nouveau. Moi, j’avais déjà pressenti cette situation, lors de l’achat des quittances où des centaines de jeunes passaient quasiment toute une nuit blanche devant les postes de perception, pendant que des véhicules de haute gamme  venaient garer pour que les propriétaires se satisfassent en quelques minutes. Maintenant, on en est où?

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Hubert : Candidat élève douanier

Regardez,  dans un pays où les jeunes croupissent sous le chômage, plus de 6.000 d’entre-deux arrivent quand même à trouver  2000 fcfa, 4000 fcfa voire 5000 fcfa pour se présenter à un concours. Et cela n’émeut  personne. Si on est assez intelligent comme on nous l’a toujours fait croire, est-ce qu’il en faut plus que ce scandale honteux d’un concours pris en otage par un groupe de mafieux qui veut garantir l’avenir de toutes leurs générations à venir, pour réagir? Où est passé celui à qui la lutte contre la corruption tient tellement à cœur? Où est-il? Je veux parler de Boni Yayi. Si nous,  nous  sommes assez sages pour ne pas nous soulever, qu’ils soient rassurés, le châtiment naturel ne les épargnera.q

Réalisation : Camille A. Segnigbindé

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