Remise de peine pour Me Agbo et Berthe Cakpossa : cacophonie dans le camp Boni Yayi

Par communiqué de presse émanant de la Présidence de la République et daté du 30 janvier 2013, le Chef de l’Etat a accordé la grâce à Me Agbo et Berthe Cakpossa, condamnés quelques semaines plutôt à respectivement 6 et 3 mois d’emprisonnement ferme pour «offense au Chef de l’Etat».

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Mais le décret d’application de cette décision se fait toujours désirer. Gracier sans vraiment gracier. Ainsi se résume l’acte à polémique posé récemment par le Chef de l’Etat à l’endroit de son ancien conseiller, Me Agbo et de Berthe Cakpossa, Directrice de la chaîne de télévision privée Canal 3. La décision du Chef de l’Etat, Boni Yayi, de gracier l’avocat et la journaliste, condamnés pour délit d’opinion, est en effet loin d’être traduit en acte. Le décret d’application de cette décision qui intervient à la veille d’une visite de Boni Yayi dans la France des droits de l’homme et des libertés publiques, notamment d’opinion, n’est toujours pas encore pris par le Chef de l’Etat. Et comme l’a précisé samedi dernier, l’homme de droit, Me Paul Kato Atita, Me Lionel Agbo «est toujours un détenu». C’est dire que cette décision du Chef de l’Etat d’«accorder son pardon et sa grâce» à Me Agbo, relayée à grand renfort par les media nationaux et même internationaux, n’est jusque là qu’une volonté. Une volonté qui, on le sait, va mettre le temps qu’il faut pour être traduit en acte. Et Dieu seul sait combien de temps peuvent durer la signature des  décrets d’application de décision, même importante comme celle de la création des organes de l’Observatoire de lutte contre la corruption, dans notre pays. Encore qu’ici, il s’agisse d’un ancien Conseiller du Chef de l’Etat «qui n’a pas sa langue dans sa poche» et qui est devenu très acerbe contre le régime du Changement et de la Refondation. Les retournements spectaculaires de veste étant légion au Bénin de Boni Yayi, tout est possible et tous les coups sont permis.

Le fossé entre la parole et l’acte est grand, très grand même avec l’incohérence qui caractérise la décision.  Pourquoi le Chef de l’Etat, dans son souci d’apaisement, a-t-il attendu que le verdict soit donné avant de retirer sa plainte ? Pourquoi n’a-t-il pas laissé Me Agbo reconnaître, si besoin en était, son tort avant de décider de le gracier ? Encore que  ce dernier ne l’a pas demandé et que toutes les voies de recours ne sont pas encore épuisées ? C’est simplement de la cacophonie comme d’habitude. Jusqu’à quand cette cacophonie va-t-elle se poursuivre? Mystère.

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