Anouma débouté par le Tas : le football africain dans les ténèbres

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a décidé, mardi, de briser définitivement, à travers sa décision, les derniers espoirs de l’ex-président de la Confédération africaine de football (Caf), Jacques Anouma, de se présenter ce dimanche 10 mars à Marrakech, au Maroc contre le président sortant de la Confédération africaine de football (Caf), Issa Hayatou.

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Avec cet état de choses, le football africain vient de prendre un sérieux coup. Seul candidat à sa succession, lors de la 35ème assemblée de la CAF prévue dimanche à Marrakech, au Maroc, la voie est royalement ouverte depuis le mardi dernier pour le président sortant de la Confédération de football (Caf), Issa Hayatou, pour briguer un nouveau mandat de quatre (04) ans. C’est ce qui ressort de la décision du Tribunal arbitral du Sport (Tas). Selon cette décision, «le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a rejeté l’appel déposé par Jacques Anouma contre la Confédération Africaine de Football (CAF) concernant sa candidature à la présidence de la CAF» et, «le TAS a confirmé que le Comité Exécutif de la CAF était compétent pour refuser la candidature de Jacques Anouma, que les Statuts de la CAF adoptés en septembre 2012 faisaient foi pour l’examen de la validité des candidatures à l’élection présidentielle et que Jacques Anouma ne remplissait pas ces critères puisqu’il n’avait jamais été membre du Comité Exécutif de la CAF ». 

Au vu des arguments développés par l’instance juridictionnelle sportive mondiale, l’ex-président de la Fédération Ivoirienne de football (Fif), Jacques Anouma, a donc vu son rêve brisé, celui de succéder au Camerounais. Le football africain prend donc un sérieux coup, car ceux- ci qui sont chargé de lui donner une impulsion, ne veulent pas qu’une autre personne vienne nous montrer une autre façon de diriger le sport roi. Hayatou, en poste depuis plus de vingt cinq (25) ans, ne veut pas laisser la place à quelqu’un d’autre. Certes, le sport roi africain a connu des progrès pendant ses mandats, mais les Africains n’ont jamais gagné la Coupe du monde de la Fifa chez les seniors. Il pourra se targuer d’avoir permis à l’Afrique d’organiser, en 2010 en Afrique du Sud, le Mondial. Mais cela ne suffit pas. Le football africain a besoin en ce moment du sang nouveau pour sortir cette discipline de l’opacité.

Les Africains aimeraient voir une autre façon de gérer, mais ils doivent encore patienter pendant des années, puisque l’article amendé stipule que «tout candidat aux élections à la présidence de la Confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la Caf». Cet amendement a été  proposé par le président de la Fédération algérienne de football (Fab) dans un courrier qu’il a adressé à l’instance faîtière du football africain. Il a été adopté, le 03 septembre 2012 aux Seychelles, lors d’une assemblée générale extraordinaire, à la majorité presqu’absolue des délégués présents, modifiant ainsi les statuts de la Caf. Il faut signaler qu’avant la mascarade du 03 septembre 2012, le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, qui est plus ferme vis à vis de cette mesure, avait déclaré ceci dans le quotidien sénégalais Le Soleil, à la veille de cette assemblée générale extraordinaire portant sur ladite modification : « Cette modification ne doit pas être avalisée par les autres présidents de fédération. Ce serait un recul par rapport aux règles démocratiques et des règles antérieures qui régissaient la CAF. Si une telle proposition venait à être adoptée par les membres du comité directeur, cela signifierait qu’on ne crée des postes que pour eux. Je ne vois pas pourquoi, on priverait un président d’une Fédération ou d’une association nationale du droit de postuler à un poste de responsabilité dans des instances africaines ou internationales». Mais son souhait du rejet n’a pas été entendu par ses autres collègues des Fédérations nationales.

Il faut rappeler qu’Anouma avait saisi le TAS d’un recours visant à la validation de sa candidature en vue de l’élection présidentielle de mars 2013, candidature qui a été déclarée irrecevable par le Comité Exécutif de la CAF au motif qu’il n’est pas et n’a jamais été membre du Comité exécutif de la CAF, condition prévue par les Statuts de la CAF adoptés en septembre 2012. Il n’assiste aux réunions du Comité exécutif de la CAF qu’en tant que représentant de la FIFA et non en tant que membre de plein exercice.

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Anouma prend acte la décision mais n’abdique pas 

Aussitôt la décision du TAS connue, l’ex-président de la Fif, Jacques Anouma, a réagi via son site officiel en affirmant que : « malgré notre immense déception, notre détermination à apporter un vrai changement dans la gestion du football africain demeure intacte. ». Il a poursuivi en ses termes : «Nous demeurons convaincus malgré tout, qu’une vision nouvelle pour le football africain est plus que jamais nécessaire ». Avec une telle déclaration, l’Ivoirien Anouma est convaincu qu’il a toutes les chances devant lui pour briguer ce prestigieux poste de la présidence de la Caf, pourquoi ne pas tenter peut-être de se présenter à nouveau en 2017 ? Mais à condition que l’article qui l’exclut soit à nouveau amandé. Cela sera possible à condition que les mentalités évoluent.

Le potentiel dauphin de Hayatou 

 Le successeur de Issa Hayatou à la tête de la Caf en 2017 sera probablement le président de la Fédération algérienne de football (Fab). A la fin du mandat de Hayatou, il est, selon des sources bien introduites à la Caf, le successeur désigné du Camerounais à ce poste de la présidence, puisque c’est  qui est l’auteur du renouvellement du mandat de Hayatou. Il y travaille pour concrétiser son rêve. C’est donc dommage pour le continent africain qui ne pourra pas voir un passionné ou un administratif qui n’est pas membre du comité exécutif de la Caf, postuler pour ce poste de présidence de la Caf. Or, l’exemple de l’UEFA doit inspirer les Africains. Avec l’arrivée de Michel Platini à la tête de l’Uefa, on a constaté que le football européen a pris une nouvelle dimension avec une autre façon de gérer le cuir rond. C’est un ancien footballeur et ex-capitaine de l’équipe de France.

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