Bénin # Egypte : incapable de marquer devant une équipe bis

Le Bénin a dit au revoir à la Can junior 2013 au terme des matches de poules. Vendredi dernier devant une équipe d’Egypte remaniée, les Ecureuils juniors ont concédé leur deuxième défaite synonyme de fin d’aventure pour eux.

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Ils n’auront qu’à se mordre les doigts. En trois sorties dans la Can algérienne, les Ecureuils béninois ont été incapables de marquer le moindre but. Après avoir tenu en échec le pays organisateur, l’Algérie, au match d’ouverture (0-0) et courbé l’échine devant une brouillonne équipe ghanéenne, l’équipe junior du Bénin a été incapable de gagner et d’espérer un faux pas du Ghana qui jouait l’Algérie. Mieux, elle n’a  pas  pu violer les filets d’Awad. Pourtant, les Béninois sont bien rentrés dans le match contre l’Egypte. Adjayi a cadré le premier tir béninois (5’) avant que la frappe de Mama ne passe à côté des buts égyptiens (8’). Mais, face à une équipe égyptienne assez compacte, ils sont rarement parvenus à se créer des occasions dans les seize mètres des Pharaons. A contrario, les joueurs égyptiens multipliaient les passes, même dans la surface de réparation du Bénin. Et ils ont vite trouvé le fond des filets béninois. Une ouverture dans le dos de la défense béninoise pour Refat, côté droit des buts béninois, qui frappe. Saturnin Allagbé repousse la balle dans l’axe et Kahraba se charge de punir cette défense après avoir chipé la balle à Antonin Kassa (1-0, 22’). La suite, frappes de loin et succession d’occasions plus ou moins nettes de but, mais le Bénin ne reviendra jamais au score et sort ainsi de la compétition.

Les Ecureuils sont passés royalement à côté de la compétition

Juste le minimum et déjà le Bénin quitte l’Algérie et la Can junior avec un point, sans marquer le moindre but. On savait que l’équipe du Bénin avait du mal à marquer et Ulrich Alohoutadé aussi le savait. Mais, qu’a-t-il fait? Il a donné le poste à Okotou, pas pour le job, mais pour déménager tout, peser sur les défenses adverses. Mais, a-t-il travaillé avec les autres joueurs sur comment profiter du travail de Okotou? Visiblement pas. Car, on l’a senti lors des trois rencontres, que des joueurs pour ce genre de travail n’étaient pas disponibles. Et sur les trois matches, le Bénin a accumulé des erreurs en grande partie dues à l’encadrement technique.

La voix de l’entraîneur

Au premier match, les joueurs sont apparus trop crispés et manquaient d’assurance. Ils n’ont pas joué avec leur vraie valeur. En plus, il n’y avait pas un leader technique. David Djigla, promis à la tâche, n’a pas répondu aux attentes. Peut-être qu’il s’était déjà vu assez bon en faisant un peu trop, ou qu’on attendait trop de lui. Sur l’ensemble de cette rencontre, l’équipe a manqué d’audace, d’envie et de joueurs capables de faire la différence, balle au pied, dans le champ de l’Algérie. Or, sur le banc de touche de Alohoutadé, il y avait un joker. Mais, il n’a choisi de le sortir du banc que dans les dix dernières minutes. Résultat, Ulrich Quenum n’a rien fait, à peine a-t-il eu la chance de toucher le ballon. En plus, l’entraîneur n’a pas été avec les joueurs dans le match. Ils se sont retrouvés seuls devant une équipe algérienne médiocre mais soutenue par un public venu nombreux (le match s’est joué dans un stade à guichets fermés, 12 000 tickets vendus). 

Il a manqué un finisseur

Au second match contre le Ghana, le Bénin avait la chance et les moyens d’arracher la victoire. Mais, les joueurs avaient réellement du mal à l’approche des seize mètres ghanéens. Ils ont bien fait le jeu, multiplié les passes mais ont souvent, trop souvent péché dans l’avant-dernier ou le dernier geste. Ulrich Quenum, titulaire, s’est substitué à Djigla pour devenir le leader technique. Il a fait de son mieux, mais il est trop jeune pour porter une telle équipe sur les épaules pendant une heure de jeu. On aurait pu le mettre en deuxième partie de jeu et lui accorder une trentaine de minutes. Okotou a fait ce que son entraîneur attendait de lui, mais pas ce que les supporters attendaient. Pour un attaquant, la tâche est de marquer des buts. Alohoutadé a même eu la ‘’géniale’’ inspiration de sortir un attaquant pour un milieu défensif, alors que son équipe était menée par le Ghana sur une tête du remuant Assafuah (1-0, 55’). Dans ce match-là, on a senti aussi une fébrilité de l’axe centrale de la défense béninoise, surtout du capitaine Deen Koukpéré.

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Le dernier match a été une révision de gamme pour Alohoutadé qui a positionné Fèmi Adjayi à la pointe de l’attaque béninoise et mis Okotou Obi sur le banc, comme Ulrich Quenum. La titularisation d’Antonin Oussou (retour de blessure) n’a rien apporté à l’équipe. Il n’était pas dans la plénitude de ses moyens. L’équipe du Bénin a construit le jeu, a effectué des attaques placées et a tiré plus aux buts (13 tirs pour 7 cadrés) que lors des précédentes rencontres. Mais, dans ce match et comme au cours de la compétition, la réussite les a fui.

Beaucoup de déceptions

La grande déception de cette Can reste l’encadrement technique. L’entraîneur et son staff ont manqué de mots pour permettre aux jeunes de puiser dans leurs tripes pour tirer leur épingle du jeu. On a senti que les joueurs n’étaient pas accompagnés au cours des trois matches. Il a manqué une voix pour, à chaque fois, ramener les jeunes sur la bonne voie. Le coaching d’Alohoutadé n’a jamais été payant et ses choix n’ont pas été judicieux. Une autre déception vient de Wallis Débourou. Alors que le Bénin a cruellement souffert de l’absence d’un attaquant, le joueur est resté cloitré sur le banc de touche durant toute la compétition. David Djigla aussi n’a pas été à la hauteur des attentes. Il s’est compliqué la vie en tentant des gestes difficiles et en faisant des choix compliqués. Au terme des trois rencontres et surtout des deux premières, Deen koupkéré s’est rendu compte qu’il n’est pas un mur infranchissable et que ses hésitations et son manque de sérénité n’ont pas arrangé les affaires de l’équipe. Jacques Bessan n’a pas effectué une bonne Can. D’ailleurs ses entrées n’ont pas eu d’effet sur l’équipe. Mais au-delà de ces individualités, c’est tout le bloc équipe qui n’a pas été à la hauteur des attentes. Et le Bénin termine la compétition sans avoir marqué le moindre but, avec deux défaites (0-1 contre le Ghana et contre l’Egypte) et un nul contre le pays organisateur (0-0 en ouverture de la Can).   

Lueur d’espoir

Tout n’est pas mauvais dans l’expédition algérienne et il ne faut pas jeter le bébé et son bain. Si l’encadrement technique doit assumer ses responsabilités, il a quant même su faire certains choix appréciables. Nabil Yarou, de retour de blessure, a tenu avec brio le pari, comme Fousseni Lazadi. Il faut saluer le travail de Bonou en milieu de terrain. Il a ratissé assez de ballons et a soigné ses relances, même si sa projection vers l’avant n’est pas encore appréciable. Ulrich Quenum n’a pas été ridicule au cours de cette compétition même si son utilisation n’a pas été judicieuse. Le faire entrer à dix minutes de la fin des rencontres, contre l’Algérie et l’Egypte, ne lui a pas permis d’entrer dans le match. Le titulariser aussi ne lui a pas fait beaucoup de bien. Un des meilleurs Ecureuils de la Can algérienne est sans doute Fèmi Adjayi. Alignant élégance et bonne vision de jeu, il a montré des aptitudes prometteurs et des capacités réelles d’un polyvalent. S’il n’a pas marqué contre l’Egypte alors qu’il a été positionné à la pointe de l’attaque béninoise (il n’est pas un attaquant), il aura frappé aux buts, plus que Okotou sur deux rencontres. Il a fini le match en défense centrale, après la sortie de Nabil. Contre le Ghana, Frédéric Hounkponou a fait un match presque parfait sur le côté gauche de la défense béninoise, alors que le titulaire du poste était absent pour blessure.

Pas de ballade en Turquie

Les Ecureuils sont donc sortis de la 18ème  édition de la Can junior sans marquer le moindre but, ce qui leur aurait permis d’encaisser 5 millions de francs Cfa promis par Christian Lagnidé, Pdg du groupe LC2 (il a promis 5 millions pour chaque but marqué). Avec cette élimination, le Bénin ne participera pas à une deuxième phase finale de la Coupe du monde, après celle de 2005. Cela met fin aux ambitions personnelles des nombreux accompagnateurs qui priaient juste pour que le Bénin accède aux demi-finales de la Can, pour leur offrir la chance d’aller se balader en Turquie au mois de juin prochain pour le mondial junior. Ils n’iront plus gaspiller l’argent du contribuable. Car, nous le savons bien, ce n’est pas pour l’intérêt du pays qu’ils rêvent, mais pour les leurs.

Passées tous ces déboires, il faut penser à faire le bilan financier de cette expédition. Il faudra que les autorités disent au Bénin comment ils ont dépensé les fonds qui ont été mis à leur disposition. Autre chose, le suivi de cette équipe. On le sait, c’est le talon d’Achille du Bénin.

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