La vie est et restera un choix. Le Bénin l’a compris. Dans l’exercice de prospective auquel il s’est livré, il y a quelques années, il a choisi de marcher vers les horizons clairs, paisibles et prospères que lui promettait le scénario «Alafia» à l’horizon 2025.
A cette échéance, le Bénin est appelé à être (Citation) : «Un pays phare, un pays bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien être social» (Fin de citation).
N’y voyez surtout pas les propos d’un illuminé en mal de faire son cinéma ou d’amuser la galerie. C’est la projection optimiste d’une vision à long terme. Le Bénin, ce faisant, se pose comme un pays qui a résolument fait l’option d’aller vers le meilleur. Ainsi, le «scénario Alafia» est censé inspirer toute la politique de développement de notre pays.
A l’endroit de la médaille, son revers. C’est le «scénario Wahala», synonyme de ratés et de ratages sur tous les plans, de dérives à tous les niveaux, d’échecs sur toute la ligne. On peut dire, de ce fait, qu’entre «Alafia» pour lequel le cœur du Bénin bat et «Wahala» qui semble lui sortir de tous les pores comme une sueur de sang, notre pays a fait une option claire. Difficile qu’il en soit autrement, au simple motif que personne n’aime souffrir, que tout le monde aime les bonnes choses.
Mais, désirer aller vers le meilleur, vouloir être le meilleur, c’est une chose. Mais comment y parvenir ? C’est la question à laquelle nous devons répondre. Le Bénin peut avoir choisi de marcher vers «Alafia» sans que ses comportements le portent vers une telle destination. C’est en se conformant aux exigences d’une option qu’on fait preuve de cohérence. Faisons-nous ce que nous disons ? Quel degré d’accord entre nos paroles et nos actes ? Par rapport à l’option prise, où en sommes-nous ? A quel niveau de l’échelle nous situons-nous ? Le questionnement est la meilleure pédagogie de l’action.
Pour être plus concret et plus précis, regardons le Bénin en face. Situons-le tout à la fois sur l’échelle de nos nobles ambitions et par rapport à nos rendez-vous manqués, à nos attentes différées, à nos espérances détournées. Le pays des diplômés sans emploi que nous sommes devenus compte peu de jeunes heureux. Démographiquement les plus nombreux, les jeunes ne comptent pas moins pour quantités négligeables dans la prise en charge du destin du pays. Ce sont les chemins de l’avenir qui s’encombrent quand les forces vives d’un pays sont ainsi reléguées sur les bas-côtés de la société.
Marquons un arrêt sur un fait d’actualité, le délestage. Il malmène actuellement les Béninois. Ceux qui ont les moyens de le contourner ignorent tout de son coût pour les citoyens, les collectivités, les entreprises… Pourtant, et nous le savons, l’énergie, c’est la vie. Elle conditionne, pour l’essentiel, le développement d’un pays. Après cinquante ans d’indépendance, de cette souveraineté dont nous nous montrons si jaloux et si frileux, nous n’avons pas réussi à mobiliser le meilleur de nos ressources pour résoudre le problème de l’énergie. C’est une honte.
Vous avez dit élections ? Parlons-en. Ici comme ailleurs, nous avons fait choux blanc. A preuve, la chance que nous offre un système informatisé, à travers la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) pour des élections propres, a tourné depuis en une malchance. La Lépi, c’est notre serpent de mer. Tout le monde en parle. Mais personne ne sait où il se trouve. Personne ne sait où le trouver.
Ne parlons pas de tous ces bruits malsains qui nous montrent du doigt. Au pays où l’on braque l’Etat, au pays où l’on parle de tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat, au pays où il n’est question que de complot contre la sécurité de l’Etat, tous les ingrédients de la stigmatisation sont en place. Certains disent que nous sommes atteints de «complotite» ainsi appelée la maladie des complots. D’autres nous font entrer dans les labyrinthes de la paranoïa pavés de méfiance, de susceptibilité, de fausseté de jugement. Tout se passe comme si nous prêtions aux autres des jumelles qui nous révèlent à eux à travers le prisme déformant de leurs préjugés.
Ce Bénin en peine et à la peine, est-il encore dans le scénario «Alafia» ? Ne se rapproche-t-il pas du scénario «Wahala»? Sommes-nous encore en ordre de marche pour construire : «Un pays phare, un pays bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien être social» ? La question se pose à la conscience tous. A chacun d’y répondre. Et le plus tôt sera le mieux.
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